Calao montagnard (Andigena laminirostris)
DIFFICULTE : Très difficile.
DISTANCE DE FUITE : Assez timide, il peut s’approcher à environ 8 m à la mangeoire quand il est habitué. Il faut plutôt compter 20 m en dehors de ce cas particulier.
EFFECTIFS : Inconnus.

Les toucans sont divisés en 5 genres (47 espèces) dont le genre Andigena.
Les toucans du genre Andigena :
– ne sont représentés que par 4 espèces (c’est le plus petit genre de la famille des toucans, les Ramphastinae). Les 3 autres sont le toucan bleu (A. hypoglauca), le toucan à capuchon (A. cucullata) et le toucan à bec noir (A. nigrirostris).
– sont des toucans de taille moyenne, avec des couleurs variés mais qui marquent par la présence de bleu notamment sur la poitrine.
– sont tous associés aux versants des Andes : Andigena signifie d’ailleurs « genre des Andes ».
– sont des toucans très difficiles à observer en raison de leur habitat, des forêts d’altitude humides.

Photo 1 et 2 : Toucan montagnard en approche
Ce toucan s’approche prudemment d’une mangeoire. Avant de le voir, on l’entendait. Il viendra à 3 ou 4 reprises se ravitailler.
Birdwatchershouse and lodge ; Réserve Choco Andino ; Province de Pichincha ; Equateur (août 2022).

OU ?
Le toucan montagnard n’est présent qu’en Equateur et en Colombie. Les données naturalistes concernent surtout l’Equateur (presque 30 fois plus de données qu’en Colombie).
Dans ces pays, le toucan montagnard n’est présent que sur les versants des Andes entre 300 et 3200 m d’altitude. Mais il faut le chercher entre 1300 et 2500 m d’altitude car les densités y sont maximales.

La ville de Mindo (province de Pichincha), mondialement connue pour ses records de nombre d’observation d’espèce d’oiseaux, est un peu trop basse (1250 m). C’est dans les lodges au dessus de Mindo qu’il faut le chercher. Le meilleur site est peut-être Birdwatchershouse and Lodge à environ 10 km à l’Est de Mindo (www.Birdwatchershouse.com). Ici, les toucans montagnards viennent aux mangeoires et le site est aménagé pour la photographie. C’est cher, comme la plupart des lodges privées du secteur, mais on y voit aussi d’autres oiseaux remarquables : grallaire à poitrine jaune (Grallaria flavotincta), cabézon toucan (Semnornis ramphastinus)…

Le toucan montagnard aime les forêts de pente très humides (souvent plus de 4 m de précipitation annuelle). Ces forêts sont appelées forêts de nuages. Les branches sont recouvertes de mousses, de lichens et de broméliacées. La densité de la végétation rend les observations difficiles. Les naturalistes passionnés auront plus de chance d’observer les oiseaux dans les clairières aménagées ou le long des larges pistes.

QUAND ?
On peut le voir toute l’année. Les observations sont plus rares en avril et mai. La saison de reproduction s’étend généralement de mai à août.

COMMENT ?
Pour voir cet oiseau, on aura vraiment intérêt :
– à connaître son chant : le toucan montagnard est très territorial. On a de fortes chances de l’entendre avant de le voir. Il est bruyant et recherche sa nourriture en petits groupes (souvent 3 à 5 individus).
– de patienter près des mangeoires avec des bananes. C’est la seule solution pour les naturalistes qui ne disposent que de peu de temps.
– chercher le nid : pour ceux qui ont beaucoup de temps sur place en juin et juillet, il peut être intéressant d’inspecter les palmiers avec des loges. C’est en effet souvent dans des palmiers que les toucans montagnards nichent… Bon ! La loge reste difficile a trouver car elle est souvent très haute (de 6 à 30 m de haut). Le toucan montagnard réaménage parfois la loge d’autres oiseaux et notamment celle du toucan barbet.

Il n’y a presque pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce. Le bec de la femelle est un peu plus petit que celui du mâle, critère insuffisant sur le terrain.