Calao pie (Anthracoceros albirostris)
DIFFICULTE : Difficile
DISTANCE DE FUITE : 50 m environ. Parfois moins s’il est en sécurité en hauteur.
EFFECTIFS : Inconnu ; Commun.

La famille des calaos (les bucérotidés) compte 15 genres et 59 espèces africaines ou asiatiques. En Asie, le calao pie et le calao de Malabar sont probablement les deux espèces de calao les moins difficiles à observer. Ils appartiennent tous les deux au genre Anthracoceros.

Le genre Anthracoceros compte 5 espèces :
– le calao pie (A. albirostris) : c’est le plus largement réparti et le plus facile à voir des calaos dans la péninsule indochinoise. Il est de taille moyenne (55 à 60 cm).
– le calao de Malabar (A. coronatus) : c’est l’espèce type, la plus connue du genre.
– le calao charbonnier (A. malayanus) .
– le calao de Palawan (A. marchei) : il est très localisé, sur une île des Philippines.
– le calao des Sulu (A. montani) : il est très très très localisé sur une île des Philippines et il est très rare.
Ces calaos sont tous de grande taille, et tous très largement noirs et blancs.


Photo 1 : Mâle adulte
Ce mâle fait une pause nettoyage de plumage dans la canopée du littoral. La femelle s’est montrer en coup de vent. Le mâle ne va resté visible qu’une minute. Khao Lak Nam Ru ; Thaïlande (février 2022).


OU ?
Le calao pie est largement réparti depuis le Nord de l’Inde jusqu’à Java, et même Bali en Indonésie. En Inde, sa population chevauche légèrement celle du calao de Malabar mais il n’y a pas d’hybridation connue.

Les observations naturalistes sont nombreuses dans 4 pays : l’Inde, la Thaïlande, la Malaisie et Singapour. Les autres pays (Cambodge, puis Népal et Indonésie) sont déjà décrochés.

Les 4 pays où les observations sont nombreuses offrent globalement les mêmes chances de le trouver. C’est les conditions d’observation qui changent : en safari ? à pied à l’aventure ? à pied sur Singapour ? en autonomie ou pas ?

– 1 : Khao Yai NP (Thaïlande) : ici, on cherchera d’abord le calao bicorne et à défaut, on pourra peut-être voir le calao pie. On peut alterner randonner en autonomie et recherche avec son véhicule si on vient motorisé.

– 2 : la région de Sabah (Malaisie) : c’est la zone de Malaisie où les observations de calao pie sont les plus nombreuses.

– 3 : Singapour : si vous aimez les grands parcs urbains et le confort, c’est la bonne destination. Le calao pie avait disparu de Singapour vers 1960. Quelques oiseaux sont revenus s’y installer en 1990. Des passionnés ont multiplié les introductions à partir de 2004. En 2010, on en comptait 60. Il y en aurait plus de 200 aujourd’hui.

– 4 : les parcs nationaux du Nord-Est de l’Inde : le calao pie s’y limite aux forêts à feuilles persistantes des collines entre 500 et 2 200 m (même si on en voit parfois plus bas (jusqu’à 150 m).
Les meilleurs spots pour le voir sont peu touristiques :
– la réserve de tigre de Namdapha (4a) : c’est un des plus grands parcs nationaux d’Inde (le 4e) mais il est totalement excentré.
– le sanctuaire de faune Eaglenest (4b) : c’est un site pour ornithologues
– la réserve de tigre de Pakke (4c) : ici, il faut chercher le calao pie dans les zones les plus élevées du parc. Le parc national de Nameri convient bien aussi.
– le sanctuaire de faune de Mahananda (4d) et le parc national de Rajaji.
– le parc national de Neora Valley (4e).
– le parc national Jim Corbett (4f) : il est moins favorable que les parcs précédents mais c’est un bon spot à l’Ouest de l’Inde.
On peut les voir aussi en périphérie, en dehors de ces zones protégées.

– 5 : Khao Sok (Thaïlande) : là encore, plusieurs espèces de calaos peuvent être observés. On peut faire des sorties pédestres guidés (obligatoire sur certains sentiers) ou en autonomie ailleurs. On aura pas particulièrement intérêt à prendre un guide pour voir cette espèce à moins de ne pas avoir l’habitude de chercher.

Photo 2 : Couple
En début de saison de reproduction (janvier à mars), on voit les calaos pies par couple. Le mâle est un peu plus grand, porte un casque plus développé sur l’avant et son iris est rouge foncé (brun grisâtre chez la femelle).
Khao Yai NP ; Thaïlande (février 2016).

Photo 3 : Mâle
Le rouge de l’iris est plus ou moins évident selon la position de l’oiseau.
Khao Yai NP ; Thaïlande (février 2016).

Le calao pie vit dans les forêts à feuilles persistantes. Il déborde largement sur les zones agricoles et les plantations.
On le trouve de 0 à 2 200 m mais il préfère les altitudes aux alentours de 700 m. Les densités sont maximales à proximité des rivières ou des plants d’eau. C’est généralement dans ses forêts riveraines qu’il trouve un gros arbre avec une cavité favorable (plus ronde que chez les autres calaos). Le calao pie se reproduit très souvent dans la même cavité d’une année sur l’autre.

QUAND ?
Le calao pie est sédentaire et monogame. On peut donc l’observer toute l’année. Il se rassemble parfois par groupe d’une 10e d’oiseaux.
Le pic d’observation va de janvier à mars.
Elle correspond à :
– à une bonne période climatique pour les touristes.
– au début de la saison de reproduction (janvier à juin) : les calaos pies circulent alors par couple avant que la femelle ne reste enfermée dans un arbre pour couver et s’occuper des petits.

COMMENT ?
On aura plus de chance de le trouver en randonnée.
Dans les sites favorables, il faut écouter. C’est un oiseau bruyant qui appelle souvent avec des kek-kek-kek-kek-kek-kek.
Il faut s’attarder sur les ponts, dans les forêts riveraines et inspecter les grands arbres avec des cavités favorables.
Quand un oiseau est vu en vol en début d’année, on peut s’attendre à voir son compagnon le suivre peu après.

En vol, la queue du calao pie montre plus de noir que celle du calao de Malabar.