
Muntjac commun (Muntiacus muntjac)
DIFFICULTE : Moyennement facile.
DISTANCE DE FUITE : Très variable : de 20 m dans les parcs nationaux à plusieurs centaines de mètres.
EFFECTIFS : Inconnus ; Classé en préoccupation mineur.
Le muntjac commun est un petit cervidé (1.10 m de long ; 60 cm au garrot) considéré comme primitif (proche des cervidés de l’Eocène) :
– il porte des canines supérieures qui approchent les 5 cm. Il les utilise pour combattre et ce nourrir (il est omnivore). Ces canines sortent à l’extérieur de la bouche. Elles ne sont pas faciles à voir sur le terrain.
– les mâles portent des bois courts (maximum 15 cm) avec un pivot poilu large et un seul andouiller, tout petit. Ces bois tombent après le rut comme chez la plupart des cervidés.
Le muntjac commun porte différents noms :
– Muntjac : ce nom vient d’un mot de la langue sundanaise, transformé par les néerlandais puis romanisé. En Vietnamien, muntjac signifierait » qui vit dans les forêts profondes ».
– Cerf aboyeur : dérangé, il pousse un cri qui rappelle un aboiement, comme le chevreuil européen.
– Muntjac commun : c’est l’espèce la plus connue, la plus répandue… Il est aussi appelé muntjac indien.
Le muntjac commun est l’espèce type d’un genre très mal connu :
Les scientifiques distinguent 11 espèces parfois considérées comme des sous-espèces du muntjac commun. En réalité, seul le muntjac commun et le muntjac de Reeves (espèce invasive au Royaume-Uni) sont relativement bien étudiés. Beaucoup d’espèces ou sous-espèces ont seulement été découvertes au XXe siècle (la plus grande espèce, le muntjac géant, n’a été découvert qu’en 1994). Au total, on ne dispose que de quelques données éparses…
Photo 1 : Mâle adulte
Kanha NP ; Inde (décembre 2014).


Photo 2 : Femelle
Bandipur NP ; Inde (février 2014).
OU ?
Le muntjac commun est présent dans toute l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Est de l’Inde à l’Indonésie.
Les données d’observations enregistrées par les naturalistes sont très fortes au Cambodge et en Indonésie, forte en Inde et en Thaïlande et plus limités ailleurs, en Malaisie, au Népal et au Sri Lanka.
Voici quelques bons sites pour le voir. Ils ne sont pas hiérarchisés et rien n’est garanti. C’est plutôt la façon de partir à sa recherche qui change :
– 1 : Parambikulam Widlife Sanctuary (Kerala ; Inde) : les observations sont nombreuses ici. C’est probablement le meilleur site en Inde.
– 2 : Kanha NP (Inde) : ce parc indien est d’abord visité pour les tigres et les barasinghas. Le muntjac y est présent comme dans tous les autres parcs à tigres indiens (Bandipur, Peryar…). Il est plus difficile à voir ici que dans les parcs nationaux sans tigres. Le muntjac ne doit pas être l’objectif principal.
– 3 : Khao Yaï NP (Thaïlande) : dans ce parc national, on peut circuler avec sa voiture ou/et à pied sur plusieurs sentiers. Le muntjac y est assez peu farouche et assez bien étudié.
– 4 : West Bali NP (Indonésie) : il n’y a pas de grands prédateurs. On s’y rend pour randonner et se baigner.
– 5 : Spong (Cambodge) : Spong est une ville de la région de Kampong Thum. La région au sud de Spong, peu fréquentée, est riche en muntjacs communs. Un secteur pour aventurier.

Le muntjac commun doit être recherché :
– dans les forêts tropicales épaisses : l’idéal est de le chercher dans les forêts qui alternent zones fermées (ce qu’il préfère) et sous-bois ouverts. il s’aventure parfois dans les savanes et les prairies broussailleuses.
– de 0 à 2000 m d’altitude : il devient rare au dessus de 2 000 m.
– près de l’eau : il ne s’éloigne jamais très loin d’un point d’eau.
– dans les zones protégées : il est très chassé pour sa viande et pour sa peau. Il est même considéré comme « nuisible » pour l’agriculture. Sa distance de fuite devient très importante en dehors des parcs nationaux, des réserves de faune.
QUAND ?
On peut l’observer toute l’année. Le pic d’observation est en février ce qui correspond au coeur de la saison sèche sur la plus grande partie de son aire de répartition. Le creux est au mois de septembre (la saison des pluies).
La reproduction ne respecte pas toujours une saison précise ce qui est rare pour un cervidé. A Khao Yai NP, en Thaïlande, le rut se déroule en décembre et janvier. Les mâles perdent leurs bois juste après. Les petits naissent généralement en juillet.
Certaines sources le disent nocturnes, d’autres diurnes… J’ai déjà vu des muntjacs actifs en pleine journée. Tôt le matin et en soirée, restent les moments les plus favorables.
Photo 3 : Femelle
Cette femelle, peu farouche, se déplaçait en pleine journée près du centre des visiteurs du parc national de khao Yaï.
Khao Yaï NP ; Thaïlande (février 2016).

COMMENT ?
En safari ou à pied, il faut multiplier les recherches en forêt. Lorsqu’on en découvre un, il faut en profiter calmement. Souvent, le muntjac vous repère, s’immobilise pour vous regarder quelques secondes puis gagne les fourrés au pas ou au trot. Seul les zones protégées sans braconnages offrent des opportunités plus longues.
Photo 4 : Muntjac foncé
La couleur de la robe est très variable chez les muntjacs.
Peryar NP ; Inde (Février 2014).
Le muntjac commun est le mammifère qui possède le plus petit nombre de chromosomes (6 pour la femelle ; 7 pour le mâle). A l’opposé, le rat viscache roux est le mammifère qui en a le plus (102 chromosomes). Le muntjac de Reeves en possède 23. C’est pourtant un très proche cousin du muntjac commun…