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Voir le pécari à collier

Pécari à collier (Pecari tajacu)
DIFFICULTE : Moyennement facile.
DISTANCE DE FUITE : comme pour le sanglier, la distance de fuite peut être de quelques mètres dans les zones sans chasse à plus d’une centaines de mètres ailleurs.

La famille des tayassuidés comprend 3 espèces appartenant à des genres différents :
– le pécari à collier (Pecari tajacu) : c’est l’espèce la plus largement répartie et la plus commune. Il en existe au moins deux ou trois lignées et il est probable qu’il soit divisé en différentes espèces dans un avenir proche.
– le pécari à lèvres blanches (Tayassu pecari) : il est largement réparti mais moins fréquent et plus difficile à observer bien qu’il vive en groupe de plus de 50 individus.
– le pécari du Chaco (Catagonus wagneri) : il est localisé et menacé.

Pour les Européens, les pécaris sont les sangliers du continent américain.
La comparaison est pertinente au sujet de l’alimentation omnivore et de la souplesse du régime alimentaire : en Guyane, ils sont frugivores et granivores (40% de graines) mais ils consomment aussi racines, tubercules et animaux (10%). L’alimentation est très changeante selon les saisons.

La comparaison avec le sanglier n’est pourtant pas pertinente partout et en particulier au sujet du taux de reproduction de l’espèce. Une femelle de pécari a collier a en moyenne 2 marcassins par an… le sanglier 5 ou 6. L’impact de la chasse pèse donc plus directement sur les effectifs : en Guyane, la densité de pécaris à collier est de 3.3 / km2 dans les zones protégées et de 2.6 / km2 dans les zones de chasse.

Photo 1 : A vue de nez
Je suis debout sur un sentier, en attente depuis que j’ai entendu un groupe de pécaris. Arrivé sur le sentier, celui-ci s’immobilise. Bien que totalement visible mon immobilité perturbe. Ce pécari me sent. Il détallera seulement quand je ferai un geste.
Pantanal ; Brésil (août 2018).

Photo 2 : Sans soucis
Les pécaris fonctionnent par groupe d’une 10e d’individus en moyenne. Ici, au coeur d’un parc national, ils circulent à découvert sans craintes.
Vue depuis le gîte de la Sirena ; Corcovado NP ; Costa Rica (février 2018).

OU ?
Le pécari à collier est répandu en Amérique depuis les Etats-Unis (Arizona, Nouveau-Mexique, Texas) jusqu’au Nord de l’Argentine. Il semble en expansion aux Etats-Unis.

Les observations liées aux données naturalistes sont très nombreuses dans 4 pays (Colombie, Etat-Unis, Mexique, Guyane) largement en tête avec trois fois plus d’observation que dans les 4 pays suivants (Costa Rica, Equateur, Brésil et Argentine). Impossible d’interpréter ses données pour cette espèce qui est très chassée et qui présente des habitats qui changent totalement les conditions d’observation. Ce qui est certain, c’est qu’il est difficile d’observer des pécaris en Guyane alors que les données y sont très nombreuses.

Le pécari à collier est extrêmement adaptable et on peut l’observer :
– à presque toutes les altitudes : il est présent jusqu’au zone de température hivernale de 0°C. Il atteint donc 3 000 m dans les Andes et au Cerro de la Muerte (Costa Rica).
– dans tous les habitats : de la forêts dense en Amazonie aux déserts des Etats-Unis.

Les densités sont très variables (de 0.05 à 14 individus par km2) ce qui permet de repérer un milieu préféré : les forêts avec des points d’eau riches en burséracés et mimosacés (les plateaux de Guyane notamment). La densité des pécaris est donc globalement plus forte dans les milieux forestiers où la visibilité ne favorise pas l’observateur.

Parmi, les nombreux sites possibles, on peut relever :
– 1 : la réserve de biosphère de Calakmul (Mexique) : la forêt claire permet d’observer des pécaris à condition de ne pas se contenter de marcher près des sites archéologiques en milieu de journée. Coucher au plus près et venir tôt.
– 2 : Parc national du Corcovado (Costa Rica) : autour de la Sirena, au coeur du parc, certaines randonnées se font avec une bonne visibilité en sous bois (mais peu de lumières pour les photographes). Les pécaris y sont peu farouches. Le pécari a lèvres blanches est également présent mais surtout dans le secteur du Sendero Los patos (18 km). On peut voir le pécari à collier dans toutes les zones préservées du Costa Rica mais la visibilité n’est pas souvent très favorable.
– 3: Pantanal (Brésil) : On peut y voir des pécaris presque un jour sur deux mais ils sont relativement farouches.

Photo 3 : traversée de route au trot
Réserve de biosphère de Calakmul ; Pantanal (août 2018).

QUAND ?
Le pécari à collier peut être observé toute l’année. Les données naturalistes sont particulièrement élevées en novembre.
Le pécari peut se reproduire toute l’année mais les 2/3 des naissances se concentrent sur la saison des pluies. Une saison, variable selon les pays, mais défavorable.

Le rythme d’activité semble très variable : il est considéré comme plutôt diurne mais il peut être nocturne dans les régions où la pression de chasse est forte. Dans les zones chaudes, il se montre beaucoup plus actif en début de matinée et en fin d’après midi.

COMMENT ?
Observer le pécari reste aléatoire.
Quelques règles sont à retenir :
– le pécari à collier vit en groupe : en moyenne, ce sont des groupes de 10 individus (donc beaucoup moins nombreux que le pécari à lèvres blanches plutôt en harde de 50 à 300 individus). Il suffit d’en repérer un et de bien se comporter.
– le pécari à collier voit mal un sujet immobile : une fois qu’un animal est repéré, on a tout a gagné à rester calme, à faire le minimum de gestes (tout en lenteur) et à patienter. C’est les pécaris qui vont bouger et comme ils sont nombreux, ça paie souvent. On finit par être repéré à l’odorat. Les pécaris sont alors inquiets un moment mais ne fuit pas forcément.
– le pécari à collier n’est pas dangereux : il faut se montrer plus prudent avec les hardes de pécaris à lèvres blanches.

Photo 4 : Portrait
Cet animal m’a senti. Il reste immobile et attentif.
Parc national Braulio Carrillo ; Costa Rica (avril 2022).

RISQUE DE CONFUSION :
Dans de bonnes conditions, on reconnaîtra facilement ce pécari au « collier clair » qui coure des épaules à la base du cou.
Par rapport au pécari à lèvres blanches, le pécari à collier :
– est un peu plus petit (90 cm contre 100 pour le pécari à lèvres blanches).
– n’a pas le bas de la tête et les lèvres blanches.
– forme des groupes beaucoup plus petits.


Photo 5 : traversée de sentier au trot
Parc national Braulio Carrillo ; Costa Rica (avril 2022).




Photo 6 : Echange de regards
Pantanal ; Brésil (août 2018).


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