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Nasique

Nasique (Nasalis larvatus)
DIFFICULTE: Assez facile.
DISTANCE DE FUITE: 20 mètres.
EFFECTIF: 7 000 (en 2010), mais la diversité des chiffres indiqués par les sources invitent à la prudence. C’est une espèce classée en danger, fortement menacée par les défrichements. Les effectifs auraient chutés de 50% entre 1970 et 2008.

Seul représentant du genre Nasalis, le nasique mâle alpha est immédiatement reconnaissable à son gros nez mou, un nez qui peut atteindre 10 cm et qui dépasse parfois le menton. Cela dit, même les jeunes et les femelles ont un nez bien particulier. Le gros nez est, chez cette espèce, le signe visible de la puissance reproductrice du mâle dominant. En 2018, une étude a montré la corrélation entre la taille du nez et celle des testicules. Le nez jouerait également un rôle de caisse de résonance.

Les nasiques sont des végétariens stricts capables de se nourrir de feuilles toxiques. Ils avalent sans les mâcher un grand nombre de petites graines et des études ont montré que les graines ramollies par leur système digestif germaient mieux que les autres. Les nasiques favorisent donc la régénération de la forêt dont ils sont dépendants.

Sur le terrain, on peut distinguer deux types de groupes:
-les groupes avec un mâle alpha, des femelles et des jeunes.
-les groupes avec uniquement des mâles non dominants.
Le photographe à la recherche d’un long nez aura donc peut-être quelques difficultés d’autant que les vieux mâles gardent un peu plus leurs distances.

Photo 1 à 6: Nasiques
Tanjung Puting; Bornéo; Indonésie (du 05 au 07.07; 2015).

Photo 1 à 3: Différents portraits de mâles non dominants.

OU?
C’est un primate endémique de l’île de Bornéo. Il y occupe presque toute la partie indonésienne alors qu’au Nord, en Malaisie, les populations sont plus morcelées. Cependant, il est possible que la répartition en Malaisie soit simplement mieux connue que celle d’Indonésie. Ce qui est certain, c’est que les observateurs le note plus souvent en Malaisie qu’en Indonésie.

Pour le voir, il faut bien connaître son habitat et son comportement: le nasique apprécie les forêts à feuilles caduques proche de l’eau (littoral, mangroves, forêts riveraines, forêts de plaines inondables). En bateau, on augmente donc fortement ses chances de le voir.
Le nasique se sert de l’eau pour se protéger des panthères nébuleuses:
-il nage très bien: avec ses doigts légèrement palmé, le nasique nage à la manière d’un chien. Il a parfois été vu en train de nager entre deux îles. Il peut également se réfugier sous l’eau.
-il s’y jette très bien: les groupes de nasiques viennent dormir dans les branchages au dessus de l’eau. Attaqués pendant la nuit, ils sautent… Des sauts parfois de 15 mètres de haut.

Les meilleurs endroits pour le voir sont:
1: le parc national de Bako (Malaisie): ce petit parc national, au Nord-Ouest de Bornéo (province de Sarawak) abrite 7 écosystèmes et les primates, dont le nasique, en sont les vedettes (avec le macaque à longue queue et le langur argenté).
2: la réserve faunistique Sukau-Kinabatangan (Malaisie): il s’agit ici de naviguer sur la rivière Kinabatangan, la 2e plus longue de Malaisie au Nord-Est de Bornéo.
3: le parc national de Tanjung Puting (Indonésie): au Sud-Ouest de Bornéo, on vient ici pour voir des orang-outan (voir cet article) mais on est presque sur d’y voir aussi les nasiques.

QUAND?
A l’échelle de l’année, pour observer les nasiques, il est judicieux de voyager entre début juin et fin septembre, période où les précipitations seront les moins systématiques.

Les aventuriers qui souhaitent voir des naissances (entre novembre et mai) devront subir des pluies diluviennes dans la partie malaisienne de Bornéo de novembre à février. Les pluies y tombent surtout les matins. Novembre et décembre sont les deux mois où les observations de nasiques sont les plus rares.

A l’échelle de la journée, le soir est le meilleur moment. Les nasiques s’installent en bordure de rivière environ une heure avant le couché du Soleil. Si vous avez la chance de pouvoir dormir sur place, vous profiterez également de la troupe le matin.

Photo 4: Jeune nasique
Bien qu’encore petit, ce nasique a déjà le nez et les couleurs caractéristiques des adultes. C’est un singe relativement calme. Il est vrai que son alimentation est globalement moins énergétique que celle de la plupart des autres cercopithécidés.

Photo 5: Femelles adultes
Les nasiques n’ont qu’un seul petit par portée. La femelle du premier plan garde un oeil sur le mâle dominant.

COMMENT?
Pour augmenter ses chances de voir des nasiques, on doit:
-circuler en bateau sur les rivières.
-chercher tôt le matin ou tard le soir.

Les groupes comptent de 10 à 20 singes.

Les passionnés auront intérêt de prévoir de dormir sur l’embarcation afin de revoir le groupe de singe au lever du jours, et souvent de bénéficier d’une meilleure lumière.

Observer les déplacement d’un groupe est passionnant: ils utilisent la marche debout quand il n’y a pas d’arbres. Leurs sauts sont impressionnants et c’est toujours incroyable de les voir nager.


Photo 6: Mâle alpha
Le mâle dominant se poste souvent plus haut que les autres nasiques. Il semble également peu se soucier de la sécurité que lui offre la rivière, contrairement aux femelles et aux jeunes du groupe.


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