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Voir l’orang-outan de Bornéo

Orang-outan de Bornéo (Pongo pygmaeus)
DIFFICULTE : Très facile ; Vous trouverez des articles qui vous diront que ce n’est pas à la portée du premier venu et qui parleront de chaleur, de longue marche… Pfff ! Trop de confort et surtout de monde à mon goût.
EFFECTIF : 104 700 (2017).
DISTANCE DE FUITE : 0 m ; Il faut respecter une distance de sécurité de 5 m (consigne officielle). 


Les orangs-outans (le genre Pongo) sont représentés par 3 espèces :
– l’orang-outan de Bornéo (Pongo pygmaeus) : c’est presque 88% des effectifs d’orangs-outans. Ils sont présents sur l’île de Bornéo aussi bien côté Indonésie (Kalimantan) que côté Malaisie (Bornéo).
– l’orang-outan de Sumatra (Pongo abelii) : c’est moins de 12% des effectifs d’orangs-outans. Ils sont localisés au Nord de Sumatra en Indonésie. Ils sont un peu plus foncés et un tout petit peu plus gros que l’espèce précédente.
– l’orang-outan de Tapanuli (Pongo tapanuliensis) : découverte en 2017, cette espèce n’est représentée que par environ 800 individus concentrés près de Tapanuli sur l’île de Sumatra en Indonésie. Les mâles portent une longue barbe.

Photo 1 : Mâle dominant sur une plateforme de nourrissage
Pondok Tanguil ; Tanjung Puting ; Kalimantan ; Indonésie (juillet 2015).
Un mâle non dominant se nourrissait avant de quitter brusquement la plateforme et de disparaître. Spectateurs, on ne comprend pas immédiatement car ce n’est qu’une petite minute après que le mâle dominant apparaît et prend possession des lieux. Quand il partira, quelques femelles avec petits lui succéderont. Le spectacle est ainsi toujours assuré.


Photo 2 : Adolescent au Soleil
Bord de la rivière Sungai Kecil ; Tanjung Puting ; Bornéo ; Indonésie (juillet 2015).

Ce spécimen prend la pose au bord de l’eau alors qu’on passe en bateau.

Les 3 espèces d’Orang-outan sont classées en danger critique d’extinction. A la fin des années 1960, le paléoprimatologue Louis Leakey a orienté 3 femmes passionnées pour étudier les grands singes : Dian Fossey et les gorilles ; Jane Goodall et les chimpanzés ; Biruté Galdikas et les orangs-outans. Cette dernière fonda Camp Leakey (1971) et fut à l’origine du parc national de Tanjung Puting (1982).

OU ?
– 1 : Tanjung Puting NP (Indonésie) : le parc protège 6 000 orangs-outans de Bornéo (5% de la population de cette espèce). C’est le meilleur endroit pour voir l’orang-outan de Bornéo (et le genre orang-outan). C’est un peu long pour se rendre sur place (voir Comment ?) mais, c’est accessible à tous. On peut être déçu par le nombre de visiteurs en saison et par la polarisation des observations autour de plateformes de nourrissages.

– 2 : Batang Ai (Malaisie) : c’est la meilleure option côté Malaisie. Ici, on peut chercher les orang-outangs en randonnée ou en longboat. C’est beaucoup plus sauvage qu’à Tanjung Puting.

– 3 : Vallée de Danum (Malaisie) : c’est une option pour aventuriers près à découvrir la biodiversité locale en générale. L’orang-outan n’est pas garanti mais ca reste le meilleur plan B en Malaisie.

– 4 : Gunung Leuser NP (Indonésie) : c’est l’espèce de Sumatra que vous pourrez observer ici. Le parc est très fréquenté du côté du village de Bukit Lawang mais c’est ici qu’on voit les singes le plus facilement. Les orangs-outans sont habitué à l’homme et curieux. L’idéal est de faire un trek d’au moins deux jours.
Pour sortir des sentiers battus, on peut abordé le parc par le village de Ketambe. Dans ce parc, on pourra également observer le semnopithèque de Thomas, des gibbons et 3 espèces de macaques.


Pour ceux qui ne souhaitent pas consacrer plusieurs jours aux orangs-outans, il est possible de s’orienter vers les centres de réhabilitation :
– 5 : le Semenggoh Wildlife Center (Malaisie) : c’est au Sud de Kuching dans le Sarawak. Les singes y sont en semi-captivité et il faut quand même les chercher.

– 6 : le Sepilok Rehabilitation Center (Malaisie) : c’est à l’Ouest de Sandakan dans la région de Sabah. On a seulement accès à une plateforme d’observation (les repas sont servis à 10h et à 15h).
Les orangs-outans apprécient les forêts alluviales et les plaines inondables avec de grands arbres.

En milieu sauvage, il faut chercher les orangs-outans de Bornéo dans les forêts de plaine, souvent inondables et le long des cours d’eau avec de très grands arbres.

Photo 3 : Bébé mâle s’exerçant sur une branche au dessus de sa mère
Pondok Tanguil ; Tanjung Puting ; Kalimantan ; Indonésie (juillet 2015).

Photo 4 : Plateforme de nourrissage de Batas Waktu
Tanjung Puting ; kalimantan ; Indonésie (juillet 2015).

Observer des singes sur une plateforme artificielle? Observer des singes en voyant arriver d’autres touristes ? J’étais assez pessimiste sur le plaisir que je pourrai en retirer. Et pourtant, pour moi, la magie a opéré.
Ce mâle dominant est arrivé en dernier. Le Soleil décline. Il n’y a plus de touristes ici. J’oublie la plateforme.

QUAND ?
On peut voir les orangs-outans toute l’année. De juin à octobre, c’est la bonne période d’un point de vue climatique en Indonésie mais il y a plus de monde. De novembre à mai, vous aurez plus de pluie, moins de monde et des prix plus bas.

COMMENT ?
Pour ce rendre à Tanjung Puting NP, on prend l’avion à Jakarta pour l’aéroport de Pongkolan Bun à Bornéo. On rejoint la ville de Kumai en 30 minutes de bus ou taxi. On réalise une croisière sur un klotok, bateau à font plat sur 2 étages. Le klotok traverse la rivière Kumai, remonte la rivière Sekonyer puis la rivière Sungai Kecil. On débarque pour faire de courtes marches et rejoindre notamment les 3 plateformes de nourrissage : Batas Waktu, Pondok Tanguil et Camp Leakey.

On croise parfois un ou deux singes dans les arbres avant d’arriver aux plateformes. Là, c’est le mâle dominant du secteur qui se sert en priorité. Femelles et jeunes arrivent ensuite ou se retirent à l’arrivée du mâle.


Photo 5 : Adrénaline 1 :
Pondok Tanguil ; Tanjung Puting ; Bornéo ; Indonésie (juillet 2015).

Lorsque ce mâle dominant a quitté la place, plutôt que d’observer une femelle, je l’ai suivi dans la jungle. Il marchait parallèlement au sentier. Il s’est arrêté et s’est assoupi debout. Je me suis approché pour faire une photo parce que des branches gênaient la mise au point. A 5 m, le gros mâle a fait un pas en avant et poussé un cri… Il m’a bien fait comprendre que j’étais trop près. J’ai reculé de quelques mètres et pris cette photographie après cette décharge d’adrénaline.

Photo 6 : Tom
Camp Leakey ; Tanjung Puting ; Kalimantan ; Indonésie (juillet 2015).

Tom est, en 2015, le plus vieux mâle du parc. Il ne fait pas toujours l’effort de se rendre à la plateforme de nourrissage située à 1 km du camp. Ici, il est à proximité des habitations de camp Leakey.

Photo 7 : Adrénaline 2
Camp Leakey ; Tanjung Puting ; Kalimantan ; Indonésie (juillet 2015).
Pour arriver à la plate forme de Camp Leakey, il faut marcher 1 km. Devant nous, sur le sentier, une vilaine guenon déambulait avec son bébé sur le dos. Elle allait, comme nous, à la plate forme de nourrissage. J’avais envie de doubler pour prendre une photo des animaux de face et le guide en arrière plan mais la largeur du sentier obligeait à être trop près. A un moment, on croise 2 indonésiens chargés et l’orang-outan les ignore totalement. Alors, j’essaie de doubler avec un écart de 2.5 mètres. La femelle fait 3 pas de côté pour m’attraper le bras. Elle voulait marcher avec mon aide. J’ai continué d’avancer un moment. L’animal tirait de plus en plus sur mon bras comme pour monter sur mon dos et j’ai fini par m’arrêter. Le guide a jeté quelques cacahuètes au sol pour que le singe me lâche…