
Dendrobate à tapirer (Dendrobates tinctorius)
DIFFICULTE : Moyennement facile
DISTANCE DE FUITE : 1 m.
Les autochtones utilisaient cette espèce pour deux raisons :
– empoisonner leurs flèches: le poison était récupéré en faisant cuire le dendrobate.
– tapirer ou teindre: c’est une technique qui consiste à frotter le dendrobate sur la peau nu de jeunes perroquets amazones. Les plumes poussent ensuite avec une couleur jaune ou rouge (et non plus verte) et sont récupérées pour confectionner des parures. C’est cet usage qui a donné le nom latin « tinctorius » et français « tapirer ».
Photo 1 : Dendrobate à tapirer
Roche gravée de la montagne Favard; Guyane française (02.11.2012).

Ce dendrobate comporte une 40e de variétés aux formes et aux couleurs aposématiques très différentes. Cette diversité est due à la fragmentation des populations entre des savanes ou des massifs montagneux.
On peut facilement déterminer le sexe chez cette espèce :
– les femelles, plus grosses (jusqu’à 6 cm), ont des ventouses rondes.
– les mâles, plus petits (4 à 5 cm), ont des ventouses en forme de coeur (cordiforme).
OU ?
Il est présent sur toute une bande à l’extrême nord de l’Amérique du Sud: Colombie, Venezuela, Guyana, Surinam, Guyane française et Brésil (Amapa et Para). Le Surinam et la Guyane française sont les deux meilleurs pays pour la voir.

En Guyane, on peut la trouver notamment :
– autour de la roche gravée à la montagne Favard (près de la ville de Régina) : On y trouve une belle variété bleue dessous.
– à la réserve naturelle Trésor (Sud Ouest de la montagne de Kaw) :
Les scientifiques y réalisent des comptages.
– près de saut Maripa (frontière du Brésil) :
On y trouve une variété plus grosse et plus jaune.
Il vit dans les forêts tropicales très humides en dessous de 600 m. Il faut le chercher au sol à proximité des petits ruisseaux ou des suintements. Il grimpe parfois, mais généralement pour pondre dans une plante.
QUAND ?
Il n’hiverne pas et peut être observé toute l’année sur les mêmes sites avec les mêmes chances.
Il est diurne et c’est un chasseur actif toute la journée. Il se déplace à la recherche de petits arthropodes.

COMMENT ?
En se promenant dans les zones favorables, on regarde le sol à quelques mètres devant soi. Leurs couleurs vives les trahissent dans les zones sombres, mais c’est aussi leurs bonds devant les pas qui permettent de les localiser
Pour les photographier, il faut souvent utiliser le flash.
Inoffensive, on évitera néanmoins de les toucher même si la toxicité de la peau ne présente qu’un risque en cas de contact avec des muqueuses ou une plaie. Cette toxicité est liée à l’ingestion de proies toxiques (termites, fourmis des genres Brachymyrmex et Paratrechima) car en captivité, elles la perdent..
Photo 2 et 3 : Variété plus jaune
Saut Maripa ; Guyane (03.11.2012).