



Les mers d’Ecosse accueillent près de la moitié des oiseaux marins qui se reproduisent en Europe.
Au printemps et en été, on peut y admirer :
– le macareux moine (Fratercula arctica ; photo à gauche). Voir l’article Macareux moine.
– le fou de Bassan (Morus bassanus ; ci-dessus au centre), gannet en anglais.
– le pingouin Torda (Alca torda ; ci-dessus à gauche), razorbill en anglais.
– le cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis ; ci-dessus à droite), shag.
– la sterne arctique (Sterna paradisaea), tern.
– le guillemot de Troïl (Uria aalge).
– le guillemot à miroir (Cepphus grylle).
– le grand labbe (Stercorarius skua), skua.
– le labbe parasite (Stercorarius parasiticus).

Les îles des Orcades Orkney sont une destination parfaite pour les ornithologues.
Elles sont à la fois :
– beaucoup plus accessibles que l’île déserte de Sainte Kilda.
– moins touristiques et plus propices à l’exploration que Bass Rock, l’île des fous de Bassan proche d’Edimbourgh.
Il est possible d’y passer une semaine ou deux, en prenant :
– le ferry de nuit depuis Aberdeen.
– le ferry de jour depuis John O’Groats ou Thurso, via Edimburgh et Inverness.
Ci-contre : Falaise nursery sur Westray (juillet 2025)

I ) VOIR LE FOU DE BASSAN
La moitié de la population mondiale se reproduit en Ecosse. En été, il est probable que vous soyez accueilli dès le ferry par un fou de Bassan en pêche dans les eaux du mainLand. Admirez ses piqués pouvant atteindre 90 km/h !
Pour une bonne observation (et des photos nettes), privilégiez les falaises de l’ouest des îles, notamment le secteur de Noup Head au Nord de Westray.
Les fous de Bassan nichent en colonies denses et sont très territoriaux. Ils reviennent au même nid chaque année et c’est le nid qui garantit le couple. Plus le nid est gros et sale, plus il est ancien. La couvaison dure 44 jours et le nourrissage 90 : cela fait donc une fenêtre de 5 mois sur les falaises, d’avril à septembre.
Ci-contre : Fous de Bassan et son poussin, à 5 m du photographe
Ci-dessous : Relais parental et macareux voisin
(falaise près de Noup Head, Westray).


II ) VOIR LE PINGOUIN TORDA ou PETIT PINGOUIN
L’utilisation du nom anglais Razorbill évite toute confusion avec le manchot/penguin anglais qui, lui, ne peut voler. Le Razorbill donc, vole, bien que maladroitement, juste pour se projeter de sa falaise à la mer ou y revenir. Il plonge depuis la surface pour pêcher.
Il niche en colonie, souvent avec des guillemots de Troïl et il faut pouvoir les regarder de près pour les différencier. C’est pourquoi la nursery de Noup Head n’est pas la meilleure option. Sur Papay (Papa Westray), les pingouins Torda nichent sur la falaise en contrebas immédiat du sentier et sont peu farouches. On peut alors les reconnaître à l’œil nu, grâce aux traits blancs qui décorent leurs becs et leurs têtes noires l’été seulement.
Ci-contre : Portrait de pinguin torda.
Ci dessous : Séchage.
Côte au Nord de papa Westray, réserve de North Hill


III ) VOIR LE GUILLEMOT DE TROÏL
Le guillemot de Troïl a la même livrée et la même posture debout que le pingouin Torda mais son bec est plus fin et pointu. Cela ne suffit pas à les rendre faciles à distinguer à grande distance. Avec un effectif évalué à 2 millions au Royaume-Uni, il est 10 fois plus fréquent que le pinguoin Torda.
Ils ne viennent sur la falaise qu’à peine plus d’un mois (juillet), le temps de la couvaison car le poussin se jette à l’eau vers 10 jours avant même de savoir voler. Le nourrissage se termine den mer. Sur la falaise, ils montrent essentiellement leur dos noir pour se dissimuler et/ou se protéger du soleil. On le voit facilement sur toutes les falaises des îles.
Ci-contre : Ce guillemot de Troïl va patienter 10 minutes avec sa sardine.
Ci-dessous : Certains individus jouent les coquettes avec un trait blanc autour de l’oeil. C’est la variante oeil bridé.


IV ) VOIR LE GUILLEMOT A MIROIR
Le guillemot à miroir est un oiseau circumpolaire, qui s’éloigne peu de son aire de reproduction. On en compte 500 000 à l’échelle mondiale. Il est aisément reconnaissable au contraste entre sa robe noire, qu’il perd l’hiver, et le blanc de son miroir d’aile, voire avec le rouge de ses pattes et de l’intérieur de son bec si vous vous approchez trop de son nid.
La période de reproduction se fait entièrement à terre et dure environ 80 jours, à partir de fin Mai. Le guillemot à miroir est beaucoup plus indépendant que les autres oiseaux et on ne voit pas de grandes colonies.
Les prairies et petites falaises de l’est de papa Westray, dans la réserve de North Hill, sont un site propice.
Ci-contre et ci-dessous : Guillemots à miroir


V) VOIR LE CORMORAN HUPPE
L’Ecosse abrite 21 000 des 70 000 couples nicheurs européens (40%). Le cormoran huppé est sédentaire, il ne quitte pas véritablement son lieu de reproduction qui doit être une falaise ou une plage de galets.
Couvaison et nourrissage durent environ 3 mois, de mai à aôut en Ecosse. C’est pendant cette période que son plumage sera le plus vert et sa huppe la plus visible. Juste avant l’envol, les oisillons sont aussi grands que les adultes et semblent bien à l’étroit sur leur corniche.
Choisissez votre falaise pour qu’elle soit ensoleillée au moment de vos photos, pour avoir de belles iridescences.
Ci-contre et ci dessous : cormorans huppés, mi juillet 2025, falaise est de Papay au niveau du gîte de groupe


VI ) VOIR LA STERNE ARCTIQUE
La sterne arctique profite de deux étés par an en réalisant la plus longue migration au monde, de l’Arctique à l’Antarctique. 10% de la population européenne niche au Royaume Uni, soit environ 55 000 couples.
Les sternes sont fidèles à leur compagnon et à leur site de reproduction : de grandes colonies de nids creusés dans la terre. Elles arrivent fin mai-début juin et repartent deux mois plus tard.
Les sternes arctiques se repèrent d’abord au bruit :
– elles alertent fortement dès qu’un touriste s’approche du nid.
– elles crient quand goélands argentés ou labbes tentent de s’emparer de leur pêche ou de tuer leurs oisillons.
– elles vocalisent aussi pour s’identifier lors du retour à la colonie.
Autant dire qu’elles crient beaucoup !
La côte Ouest de la réserve de North Hill, sur Papa Westray, accueille une grande colonie, sur un gros rocher à proximité de la plage.
Ci-contre et ci dessous : Sternes arctiques, Nord Ouest de Papay.


VII ) VOIR LE GRAND LABBE
L’Ecosse concentre les 2/3 des 15000 couples de grands labbes ou Skua.
Il n’est possible de voir les labbes à terre que pendant la période de reproduction.
Les 2 oeufs sont couvés sur la lande, à proximité immédiate :
– de la mer et d’autres couples de labbes.
– de colonies d’oiseaux marins qui servent de proies ou de rabatteurs.
Les labbes sont en effet d’agressifs kleptomanes sur les espèces plus petites. Ils peuvent attaquer si l’on s’approche trop près du nid.
Il y a une aire de nidification au Nord de Papay, sur la lande entre la côte Est des guillemots et la côte Ouest des sternes. Au Nord de l’île d’Hoy, le Sandy Loch, que vous trouverez sur l’itinéraire de randonnée allant du débarcadère à Rackwick, est le théâtre du bain de nombreux grands labbes.
Ci dessous au centre et à droite : Grands labbes couvant et en vol


VIII ) VOIR LE LABBE PARASITE
L’Ecosse compte 1 000 couples de labbes parasites et constitue la limite sud de la répartition de cette espèce. Alors que tous les membres de la famille des labbes sont kleptomanes donc parasites, il est le seul à en avoir hérité dans sa dénomination
Le labbe parasite présente 2 colorations principales, la variante sombre étant plus fréquente en Ecosse que plus au Nord.
Les sites d’observation et la période d’observation sont semblables à ceux du grand labbe.
Ci-contre : Labbe parasite en vol
Ci dessous à Gauche : Couple de labbes parasites.


Vous pourrez voir aussi
Le fulmar boréal et l’eider à duvet, en grand nombre, des huitriers pie et des étourneaux sansonnet, mouettes rieuse et tridactyle (appelée Kittywake à cause de son cri), pluvier grand-gravelot, chevalier gambette et courlis cendré, l’incontournable corneille mantelée, le tadorne de Bélon,
Ci-contre : Fulmar boréal, falaise de The old man of Hoy
Ci dessous : pluvier grand gravelot, port de Pierowall, Westray
