




Ci-dessus : Lycaon, chacal à chabraque, loup doré et octocyons
Ci-contre : Chacal à chabraque indifférent à l’observateur
La Tanzanie compte 5 espèces de canidés :
– le lycaon (Lycaon pictus) : en danger et en faible densité.
– l’otocyon (Otocyon megalotis) : commun mais difficile à voir.
– le loup doré (Canis aureus) : assez commun mais localisé.
– le chacal à chabraque (Canis mesomelas) : commun. C’est le moins difficile à voir.
– le chacal rayé (Canis adustus) : commun mais nocturne.
La Tanzanie n’est pas une très bonne destination pour voir les canidés africains. Même le chacal à chabraque n’est pas aussi visible qu’en Afrique australe ou qu’au Kenya. Toutes les espèces sont finalement assez difficiles à observer dans ce pays où les lions et les hyènes tachetés ont pris le devant de la scène des grands carnivores.
Dans les parcs nationaux, les canidés se montrent indifférents à la présence d’observateurs. La distance d’observation n’est généralement pas liée à la distance de fuite. On pourra souvnt voir les animaux à 30 m de distance.

1 ) Lycaon (Lycaon pictus) En danger d’extinction.
Le lycaon de Tanzanie est très foncé (photo ci-contre). Il appartient à la sous-espèce L. p. lupinus dont ont estime les effectifs entre 1 500 et 1900 individus (2007) dont l’essentiel en Tanzanie.
Le lycaon est essentiellement diurne et toujours en groupe (6 à 13 adultes). On peut le trouver dans tous les types d’habitat, même à haute altitude (jusqu’à 5 895 m sur le mont Kilimandjaro).
Les meilleurs parcs pour tenter de le voir sont :
1 – Selous : 800 lycaons (2020) sont présents dans cette zone. Ils sont souvent observés autour de Mwanamungu et dans la zone entre le lac Mzizimia et le lac Manze. Ils sont plus vus entre juin et août et entre janvier et mars.
2 – Ruaha NP : 500 lycaons (2020) sont présents dans ce parc. Ils sont surtout vu le long de la rivière Mwagusi où, tôt le matin, sur la route interminable qui lie le parc à la ville de Iringa.
Dans le Nord de la Tanzanie, les observations sont rares. Certaines années, ils sont vus autour de Loliondo (ville entre le Serengeti et le lac Natron) ou dans la partie sud-ouest du Ngorongoro.



2 ) Otocyon (Otocyon megalotis)
Ce petit canidé doit être recherché en priorité dans les milieux très ouverts et aride même s’il fréquente aussi les zones boisées avec une couverture herbacée limitée. Il recherche surtout les termites. Il est commun mais difficile à voir.
Les meilleurs secteurs pour essayer sont :
1 – Ndutu : c’est le secteur de la zone de conservation du Ngorongoro le plus proche du Serengeti. L’otocyon y est souvent vu tôt le matin et tard le soir. Une grande partie du Serengeti est favorable.
2 – Ruaha NP : il faut le chercher le long de la River Drive ou près du camp Mwagusi.
L’otocyon s’active davantage la nuit que le jour. Bien qu’on puisse l’observer en journée, on augmentera les chances de le voir en cherchant tôt le matin et tard le soir.
Risque de confusion : aucun.
Ci-contre : une couverture herbacée très basse est indispensable pour observer l’otocyon.

3 ) Loup doré (Canis aureus)
Le loup doré habite les zones arides ouvertes et les zones de brousse ouvertes. Il s’adapte très bien aux zones anthropisées et est fréquent autour des villages.
Les meilleurs secteurs pour le voir sont :
1 – Ngorongoro : il est présent dans le cratère, mais l’endroit le plus fiable est la zone entre la route principale allant du Cratère du Ngorongoro au Serengeti et le secteur de Ndutu. Une autre super option pour le portefeuille, est la piste qui mène à Loliondo, piste qui n’est pas loin de la frontière de la zone de conservation du Ngorongoro.
2 – Serengetj NP : il n’est présent qu’au Sud-Est avec des densités qui étaient estimées à 0.5 à 1.5 loup doré par km2 (2010).
Il peut être actif à n’importe quel moment de la journée en particulier pendant les journées très nuageuses. On aura néanmoins plus de chances de le voir tôt le matin ou tard le soir.
Risque de confusion : C’est le Canis avec les couleurs les plus diffuses :
– le chacal rayé a la pointe de la queue blanche.
– le chacal à chabraque à une ligne noire nette sur le flanc.
Ci-contre : dans le cratère du Ngorongoro… les lions terminent leur repas à proximité.

4) Chacal à chabraque (Canis mesomelas)
Le chacal à chabraque fréquente tous les habitats relativement ouverts. Il n’évite que les forêts denses. Il est plus actif la nuit que le jour mais on peut régulièrement l’observer en journée.
L’aube et le crépuscule sont les meilleurs moments. C’est le canidé sauvage le plus facile à voir en Afrique et la Tanzanie ne fait pas exception.
Les meilleurs secteurs pour le voir sont :
1 – Serengeti NP : il est souvent vu dans les plaines arborées avec des hautes herbes, en particulier dans le secteur de Ndutu. La Seronera est conseillé par certains auteurs mais je n’en ai pas vu en 5 jours.
2 – Tarangire NP : il est régulièrement vu à l’aube et au crépuscule.
3 – Ruaha NP : on a de bonnes chances de le croiser le long de Mwagusi River.
Risque de confusion : la ligne noire du flanc marquée et l’extrémité de la queue noire permettent de le distinguer des 2 autres espèces du genre Canis.
Ci-contre : un peu plus de 3 semaines passée en Tanzanie pour observer la faune et voici, seulement, mon 2e chacal à chabraque…

5 ) Le chacal rayé (Canis adustus)
C’est le plus nocturne des chacals et le canidé le plus difficile à voir. Les observations en journée restent possibles mais il faut de la chance. Il occupe tous les habitats mais il abandonne les zones ouvertes dans les secteurs où le chacal à chabraque et le loup doré sont présents.
Les meilleurs secteurs sont :
1 – Serengeti NP : les densistés sont estimés à 0.5 animaux par km2 et il est donc assez commun sauf dans l’Est du parc. On le verra occasionnellement près de Mukoma Hill, le long de la piste entre la seronera et Serengeti Sopa Lodge, à proximité de l’aéroport de la Seronera et à proximité de Kusini Camp.
2 – West Kilimanjaro : on peut essayer à Simba Farm de nuit.
3 – Kitulo NP : il est assez souvent vu dans ce parc.
Risque de confusion :
il est facile à distinguer des autres canidés de Tanzanie grâce à la couleur blanche de l’extrémité de sa queue. Si on ne la voit pas, c’est plus compliqué :
– sa face rappelle plus celle d’un chien que celle des autres Canis qui rappelle plus le renard.
– il communique par une série de jappement et non pas par des hurlements prolongés comme les autres Canis de Tanzanie.