Bison d’Europe (Bison bonasus)
DIFFICULTE : Assez facile, sauf au printemps, période pendant laquelle les bisons sont davantage dispersés en forêt.
EFFECTIFS : il y a environ 2 000 bisons en Pologne, soit 42% des effectifs de bisons d’Europe.

Le bison d’Europe est :
– le plus gros mammifère d’Europe (jusqu’à 920 kg).
– le plus emblématique des herbivores européens : il peuplait l’essentiel de l’Europe et une partie de l’ouest de l’Asie à la préhistoire. Il incarne donc l’ancienne Europe, sauvage, puissante. Il a aujourd’hui une image positive, celle d’un animal pacifique qui entretient la biodiversité forestière.

Photo 1 et 2 : Herbe verte
Ce mâle est accompagné de deux autres beaux spécimens. Ils sont visibles, en milieu de journée, depuis des maisons en périphérie de la ville de Bialowieza. Ils passent leur temps à brouter sur la zone qui a été fauchée, où l’herbe est bien verte (fin octobre 2025).

QUELQUES DATES :
– 9 février 1921 : l’agent forestier polonais Bartolomeus Szakowicz abat le dernier représentant sauvage de la sous-espèce Bison bonasus bonasus. La sous-espèce n’est plus représentée que par 54 bisons en captivité.
– 1952 : réintroduction du bison d’Europe dans le parc national de Bialowieza : c’est la première tentative de réintroduction de cette espèce en milieu sauvage et elle va bien fonctionner.
– 2013 : réintroduction du bison en Roumanie et en Allemagne.
– 2026 : les bisons sont appréciés de la plupart des acteurs :
– les agriculteurs car l’état les paie simplement pour faucher les prairies et entreposer les meules de foin sur des sites de nourrissage.
– les locaux qui travaillent dans le tourisme.
– les autres polonais se montrent indifférents bien qu’ils doivent clôturer leur jardin. Certains ajoutent des « sortes de guirlandes en papier » pour effrayer les bisons.

DISTANCE DE FUITE :
Les vieux mâles n’ont pas vraiment de distance de fuite dans les zones dégagées. On peut se retrouver à 25 m en laissant les animaux approcher. La distance de sécurité préconisée officiellement est de 50 m. Il y a parfois des accidents avec des touristes qui exagèrent, tentent un selfie…
Les femelles avec des veaux se montrent beaucoup plus prudentes. Elles fuient à 200 m en moyenne.

Le contexte change beaucoup la donne chez le bison d’Europe :
– la distance de fuite augmente dans un secteur forestier fermé.
– la distance de fuite augmente si on tente une approche en se cachant.

Photo : Imprudence ?
Cette naturaliste est trop près et une polonaise de Budy lui a fait part de son mécontentement. Cependant, ce bison mâle avait repéré la photographe depuis longtemps et c’est lui qui s’est approché en broutant. Quand, il relève la tête, c’est pour observer autre chose… un chien sur la route…

OU ?
A l’échelle nationale, les meilleurs sites pour le voir sont :
1 – la forêt de Bialowieza : les comptages du Parc National de Bialowieza ont recensé 726 bisons d’Europe (2025) soit 36 de plus que l’année précédente : 18% de mâles adultes (plus de 3.5 ans) ; 52 % de femelles adultes ; 17,5% de jeunes (entre 1.5 et 3.5 ans) ; 12.5% de veaux (moins de 1.5 ans). Les comptages sont effectués en hiver période pendant laquelle les bisons, et surtout les femelles, se rassemblent en troupeaux. Il est probable que les mâles échappent plus facilement aux comptages.

Le bison consomme 25 kg de végétaux par jour : herbes, jeunes pousses d’arbres et arbustes, joncs, glands, lichens… Son habitat favori est la forêt de feuillus à tendance marécageuse, environnement où il est difficile à débusquer. Cependant, il apprécie beaucoup l’herbe fraiche, bien plus que les cervidés. Il faut donc chercher les bisons dans les clairières et dans les prairies avec des lisières forestières.

Si vous ne disposez pas de beaucoup de temps pour voir le bison d’Europe, la meilleur solution consiste à faire un safari dans les zones ouvertes. C’est d’ailleurs ce qu’on vous fera faire si vous payez un guide du parc national.
Deux circuits sont possibles (à faire dès le lever du Soleil ou les 2 heures avant son couché) :
– Circuit Sud : Bialowieza – Pogorzelce – Teremiski – Budy.
– Circuit Nord : Narewka – Gruszki – Olchowka – Badia Gora – Siemianowka.
Dans les deux cas, on circule lentement dès qu’il y a des prairies. On fait des arrêts pour chercher aux jumelles. Les guides locaux utilisent aussi des jumelles thermiques, très efficacse, notamment pour trouver des bisons avant l’aube. Il faut, dès qu’on en a l’occasion, emprunter les chemins carrossables qui passent derrière les villages-rues (notamment à Teremiski et Budy).


2 – le Parc National de Bieszczady : à l’extrême Sud-Est de la Pologne, c’est le 3e plus grand parc national du pays par la superficie. On est dans les Basses Carpates. Les bisons sont vus régulièrement mais les reliefs rendent les comptages impossibles.


Ci-dessous : Troupeau de femelles et veaux à la tombée de la nuit dans la clairière de Worobiowa ; Mâle solitaire en début de matinée dans la réserve stricte.

QUAND ?
On peut voir le bison toute l’année mais avec de grosses nuances selon les saisons :

– PRINTEMPS (très défavorable) :
Les bisons se dispersent (mars-avril) pour chercher de la nourriture fraiche après la disette hivernale. La végétation devient dense et les vaches se font discrètes pour donner naissance à leur veau en mai. A cette période, il faut pacourir les sentiers forestiers et les clairières à l’aube et au crépuscule.
Les meilleurs chances sont dans le secteur :
– de Budy (Debowy Grad).
– de la route Narewkowska (Podedynacki tryb ; clairière de Worobiowa ; Graniczny tryb-Est).
– de Narewka (Pont de Kosy Most ; sentier noir Carska Tropina).
A défaut de bisons, le printemps est la meilleure période pour les oiseaux et notamment les pics. Attention à l’invasion de moustiques à partir de début mai.

– ETE (favorable) :
Les femelles se rassemblent en troupeaux avec leurs petits. Les mâles deviennent très actifs à partir de juillet. Ils rejoignent les femelles fin juillet. On peut observer les bisons dans les clairières. Parfois, en juillet-août, ils restent dans les clairières même au coeur de la journée pour échapper aux insectes piqueurs plus nombreux en sous-bois. Août est le coeur de la période de rut qui s’achève fin septembre. Les meilleurs sites sont alors dans le secteur :
– de Budy (Debowy grad).
– de la route Narewkowska (à la frontière du parc national ; Pojedynacki tryb ; Graniczny tryb).
– de Narewka (Pont Kosy most ; Sentier noir Carska Tropina).
– de Masiewo (Sentiers rouge et bleu Masiewo).
– de Siemianowka (Babia Gora).
En été, les touristes et les taons deviennent plus gênants que les moustiques. Il faut souvent garder des manches longues ce qui ne pose pas de gros problèmes avec une moyenne des températures maximales de 23°C en août.

– AUTOMNE (peu favorable) :
Les bisons se dispersent à nouveau. Pour les trouver, il faut parcourir les vallées fluviales et les clairières.
L’automne est intéressant pour les belles couleurs et le brame du cerf (fin septembre, début octobre).

– HIVER (très favorable) :
Les bisons se rassemblent en troupeau importants (15 à 30 ; surtout des femelles) et broutent dans les prairies, parfois à proximité des villages. A Bialowieza (Pologne), il y a des clairière où les gardes forestiers déposent du foin. Ces sites de nourrissage sont les meilleurs pour les voir. Ceux qui sont accessibles gratuitement sont dans le secteur :
– de Bialowieza (clairière de Gierkowka).
– de Budy (Prairies de Teremiski).
– de Narewka (Pont de kosy most ; Prairies de Siemianowka).
– de Masiewo (Sentier vert de Masiewo).
– de Siemianowka (Babia Gora).
Mais en janvier-février, il faut aussi compter avec plus de 30 cm de neige et des températures entre 0°C et -7°C.

A l’échelle journalière :
Le bison d’Europe se déplace surtout la nuit. Les meilleurs moments pour l’observer sont l’aube et le crépuscule, quand il broute dans les prairies. En journée, il est souvent couché en forêt.

Ci dessous : Vieille femelle et mâle sentimental
Un bison peut vivre une 20e d’années (maximum observé de 22 ans en milieu sauvage). Les animaux âgés peuvent voir leurs cornes s’affaisser comme c’est le cas pour ces deux femelles. Celle de droite dirigeait un troupeau de 8 têtes. Le mâle (à droite) était encore avec des femelles fin octobre (Siemianowka).

COMMENT ?
Des jumelles thermiques, c’est vraiment l’idéal pour cette espèce. A défaut, on s’en tirera bien avec des jumelles classiques.

Il faut se lever avant le Soleil et rejoindre, à pied ou en voiture, les secteurs offrant une visibilité : prairies, clairières, lisières… La clairière de Swinoroje et celle du Graniczny tryb Est avaient un poste d’affut (mirador) accessible à tous fin 2025. Le mirador de Gierkowka est cadnassé. Il n’y a pas de mirador à la clairière de Worobiowa. Il faut se placer face au vent dans ces derniers cas.

Au printemps et en automne, les bisons sont plus dispersés et il faudra peut-être aussi parcourir les chemins forestiers. Cela étant, fin octobre, je n’ai vu qu’un bison en forêt sur une semaine et près de 100 km de marche…

Si on repère des animaux, en particulier des mâles, on peut s’approcher. Pour cela, il vaut mieux se mettre en évidence, en restant à découvert. Les animaux se montreront moins inquiets.

Les bisons peuvent être partout, même tout près des maisons…

Ci-contre : Opportuniste ?
Ce mâle fait le tour des maisons de Budy. Il donne franchement l’impression de chercher une porte ouverte pour s’introduire dans un jardin.

Ci-contre : Zone de nourrissage type
Clairière de Worobiowa