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Voir le macareux moine

Le macareux moine (fratercula arctica)
DIFFICULTÉ : Facile à la bonne saison
EFFECTIF : Entre 5 et 7 millions, espèce vulnérable
DISTANCE DE FUITE : 5 mètres en période de nidification
Le macareux est un oiseau pélagique, qui passe toute sa vie en mer, sauf la période de reproduction qui le voit revenir sur les rivages où il est né. C’est aussi pendant cette période qu’il arbore ses belles couleurs vives. En mer, il est grisâtre, comme un guillemot, et difficilement observable.
Le macareux peut vivre jusqu’à 25 ans mais ne commence à se reproduire qu’à l’âge de 6 ou 7 ans et n’a qu’un seul poussin par an. Il est donc très fragile face à la prédation humaine ou animale, à la pollution (dégazage et lumineuse).
Il existe 4 espèces de macareux mais seul le macareux moine est présent dans l’Atlantique Nord.

Photo : Mes premiers macareux, Noup Head, Westray, , Juillet 2025
Hypnotisée par la nurserie sur la falaise en face, je n’avais pas vu ce couple situé à peine un mètre en dessous de moi. Nous nous sommes longuement observés
.

Le macareux moine est :
– le premier oiseau protégé de France, dès 1912 et la raison de la création de la Ligue de Protection des Oiseaux dont il est le symbole.
– aussi appelé clown des mers à cause de sa démarche ou perroquet des mers, à cause de son bec, bien qu’il soit de la famille des pingouins (Alcidées).
– fidèle à son partenaire et/ou à son terrier, qu’il peut creuser ou emprunter à un lièvre.
– capable de ramener jusqu’à 30 poissons coincés en éventail dans son bec, qu’il pêche jusqu’à 15 mètres de profondeur, souvent avec un ou deux collègues.
– sensible à la pollution lumineuse lors de son premier envol. Le poussin se dirige vers la lumière des villes plutôt que vers la mer. Dans certaines villes d’Islande, les enfants passent la nuit dehors pour les ramasser et les relancer au petit matin.
Photo : Les couches cornées et colorées du bec tombent à la fin de la période de reproduction. Le plumage change aussi, pour devenir plus terne. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel chez le macareux moine.

Photo 3 et 4 : Macareux en quête de fleurs
Castle o’Burrian ; Westray ; Ecosse (juillet 2025).

OU ?
Le macareux moine ne se trouve que dans l’Atlantique Nord. Il niche sur de grandes falaises, en colonies bien repérées parce qu’elles ne bougent pas :
– L’Islande : elle accueille le plus grand nombre de macareux moines (2 à 3 millions). La plus grande colonie est dans les îles Vestmann, au sud de l’Islande. Les colonies des îles Lundey, Akurey et Engey sont accessibles depuis Reykjavik. Les falaises de Dyrholaey sont aussi un bel endroit mais, comme les macareux nichent ici dans l’herbe, le site est fermé en mai juin
– L’Ecosse a un milieu très favorable pour les macareux moines : petites îles tantôt avec des falaises herbeuses tantôt avec des tourbières. Moins au Nord que l’Islande, elle peut bénéficier d’un meilleur ensoleillement, ce qui en fait un bon endroit pour le photographe. Les îles des Orcades notamment accueillent de larges colonies, en particulier l’île de Westray, la plus au Nord Ouest.

– La colonie bretonne, au large de Perros-Guirec, est la plus au Sud et la plus petite. Elle n’est observable que depuis un bateau affreté par la LPO.

Sur l’île de Westray, deux sites sont particulièrement favorables :
– au Sud, le site de Castle of Burrian abrite une très grande colonie dont une partie est à proximité immédiate du sentier, dans l’herbe. Ici, on peut s’assoir et voir un macareux s’approcher à moins de 2 mètres pour prendre le brin d’herbe que vous avez coupé.
De plus, le soleil se couche juste derrière la colonie, permettant de faire de magnifiques photos… Si la météo est propice et si on patiente car ici, les nuits sont courtes l’été.
– Au nord, les falaises de Noup Head hébergent une immense nurserie pour toutes sortes d’oiseaux de mer : fous de bassan, pingouins torda, guillemots cotoient les macareux. Jumelles et téléobjectif sont bienvenus mais parfois, les oiseaux nichent juste en dessous du sentier.
Si vous êtes sans voiture sur l’île, n’hésitez pas à faire du stop le long de la route principale ou à demander à vos hôtes s’ils ne peuvent pas vous faire un lift. Cela marche très bien !

Trois photographies sur l’île de Westray en Ecosse (juillet 2025) :
– Ci-dessus à gauche : la falaise de Noup Head, au Nord de l’île de Westray.
– Ci-dessus à droite : zoom sur la falaise ; la nurserie est aussi utiisée par les fous de Bassan, les pingouins Torda.
– A gauche : Sommet de Castle o’Burrian.


QUAND ?
La bonne période pour observer le macareux est la période de reproduction, la seule pendant laquelle il est présent à terre. Cette période dure de fin avril à mi août :
– 40 jours de couvaison environ.
– 40 jours de nourrissage.
– une semaine de mue où les parents ne pouvant plus voler sont invisibles et où les poussins affamés, se jettent du haut des falaises, pour apprendre à voler.

Pendant ces mois d’observation possibles, le mois de juillet est le plus intéressant. C’est la période de nourrissage. Les va-et-vient sont nombreux.

Attention, s’il fait beau, les macareux vont plus loin en mer et sont donc moins visibles, à part le matin et le soir où ils rentrent à la maison.

Trois photos à Castle o’Burrian, Westray ; Ecosse (Juillet 2025) :
– A droite : Macareux avec une feuille : les parents ramènent des feuilles et des fleurs dans le terrier pour le rafraîchir.


– Ci-dessous à droite : Adulte à l’entrée du terrier, ici creusé dans une falaise.


– Ci-dessous à gauche : Couple de retour au terrier. Les pattes palmées sont dotées d’une griffe pour creuser et elles servent surtout à ceci, les macareux utilisant leurs ailes pour nager.

COMMENT ?
S’asseoir au bon endroit, en fonction de la lumière et de la vue, et profiter du spectacle. Il est possible qu’un macareux, encore plus curieux que les autres, vienne vous voir de près.
Vous dérangez peu. Les oisillons sont cachés dans le terrier et les adultes plus curieux qu’inquiets. Ce qui d’ailleurs à contribuer à leur perte parce que cela faisait d’eux des proies faciles.
Vous pouvez changer de spot au bout d’un moment…
Si vous revenez l’année suivante, vous retrouverez les mêmes macareux 😉

Les macareux ne sont jamais seuls sur les falaises : profitez aussi des fous de Bassan, guillemots, pingouins de Torda… Et des goélands ou labbes susceptibles de venir jouer les pirates !

Photo ci-contre : Couple de macareux : on assiste souvent à des « bisous » de bec entre les 2 parents.
Castle o’Burrian ; Ecosse (Juillet 2025).

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