Le caméléon commun (Chamaeleo chamaeleon)
DIFFICULTE : Assez difficile si on n’a pas de techniques.
EFFECTIFS : Inconnus.
DISTANCE DE FUITE : Nulle.

Chercher un caméléon commun est un défit sympathique : il est généralement immobile. Il porte une couleur cryptique. Il est localement totalement absent même sur le littoral. Pour relever ce petit défit « caméléon commun », il faut bien connaître l’animal.

Le caméléon commun est la seule espèce de caméléon en Europe occidentale et au Maghreb. En fait, sur son aire de répartition, on ne peut le confondre qu’avec le caméléon africain (Chamaeleo africanus), espèce subsaharienne introduite en basse Egypte (région du Caire) et en Grèce (Ouest du Péloponnèse) secteur où le caméléon commun n’est pas présent. Le caméléon commun a vraisemblablement été introduit en Europe à partir de spécimens du Maghreb.

Photo : Caméléon commun vert
Ce spécimen profite des derniers rayons du Soleil.
Rota ; Andalousie ; Espagne (juillet 2024).

Photo suivante : caméléon brun
Celui-ci vit à quelques centaines de mètres du précédent, arborant des couleurs pourtant bien différentes.

OU ?
Le caméléon commun est présent :
– dans tous les pays africains et asiatiques qui bordent la mer Méditerranée.
– sur les îles méditerranéenne de Malte, Chypre et Samos (Grèce).
– sur le littoral sud du Portugal et de l’Espagne.
Les pays où les observations naturalistes sont les plus notées sont l’Espagne, l’Israel, puis le Portugal. Vient ensuite l’Egypte, le Maroc et Malte. Mais ce classement est plus lié à la pression d’observation de naturalistes connectés qu’à la présence du caméléon lui même.

Les meilleurs endroits pour le voir sont :
1 – le Nord-Ouest de Malte : les caméléons sont présents sur toute l’île, mais ils sont particulièrement vus sur la partie Nord-Ouest.
2 – la frange littorale du Sud du Maroc : à partir du Sud d’Essaouira…
3 – la partie Sud-Est du Portugal : chercher autour du Parque Natural da Ria Formosa et jusqu’à la frontière espagnole.
4 – la petite portion littorale entre Los Corrales de Rota et Rota : en se promenant ici, vous tomberez même sur une petite zone entourée de barrières en bois avec un petit panneau indiquant sa présence et invitant à le respecter. Cliquer pour lire l’article Voir le caméléon commun en Espagne.

A l’échelle locale, il ne faut pas se laisser décourager par cet expert en camouflage (photo ci-contre).
L’habitat doit avoir les caractéristiques suivantes :
– le Soleil est plus présent que l’ombre.
– le sol est mou pour que les femelles puissent pondre (dunes et terres sableuses).
– la végétation arbustive est importante. Le caméléon ne s’aventure au sol que pour la reproduction. On le cherchera d’abord sur le genêt blanc (Retama monosperma ; voir photo ci-dessus), à défaut sur les tamarins. On peut également le trouver sur des pins ou des roseaux… Il apprécie les bosquets des dunes et les jardins.



QUAND ?
Il faut chercher le caméléon commun en été et en début d’automne :
Le pic d’observation, c’est août et septembre. La caméléon commun aime la chaleur. Les mâles cherchent les femelles (août-septembre) et se déplacent alors parfois au sol. Avec de la chance, on peut voir des mâles concurrents changer de couleur. Les femelles descendent creuser un terrier de 30 cm de profondeur pour pondre en octobre.

On évitera de chercher le caméléon commun entre novembre et juin pour deux raisons :
– l’incubation est très longue (de novembre à la fin du printemps) et les oeufs, fragiles, sont sensibles aux piétinements et au tassement du sol. Il faut en prendre d’autant plus soin que le caméléon commun ne vit guère plus de 3 ans.
– les adultes se montrent très peu pendant l’hiver (jusqu’en avril).

Le caméléon commun est diurne. Si on est patient, on peut le chercher de jour, notamment sur les branches au Soleil le matin et le soir. Les animaux ont tendance à tourner lentement autour de leur branche quand on s’approche.

Si on n’est impatient, on cherchera les caméléons de nuit. Pour éviter les prédateurs, ils dorment souvent à l’extrémité des brindilles ou des branches. Eclairé par une lampe torche, leur corps brille. Avec un peu d’habitude, on éclaire rapidement les zones favorables en marchant. Quand on voit un « truc » brillant, c’est souvent lui…

COMMENT ?
La peau des caméléons est fragiles. Il vaut mieux éviter de les attraper. On peut, à la rigueur, les faire grimper sur une branche en la glissant entre leurs pattes.