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Voir le bison d’Europe

Bison d’Europe (Bison bonasus)
DIFFICULTE : Assez facile à Bialowieza sauf au printemps. Difficile ailleurs.
DISTANCE DE FUITE : 30 m pour les animaux sauvages les moins farouches, c’est à dire les vieux mâles. Souvent 200 m pour les femelles avec des veaux.
EFFECTIFS : en 2020, on comptabilisait 9 111 bisons d’Europe dont 1/4 en captivité ou semi-captivité. Les effectifs sont en hausse.

Le bison d’Europe est :
– le plus gros mammifère d’Europe (jusqu’à 920 kg).
– le plus emblématique des herbivores européens : il peuplait l’essentiel de l’Europe et une partie de l’ouest de l’Asie à la Préhistoire. Il incarne donc l’ancienne Europe, sauvage, puissante. Il a aujourd’hui une image positive, celle d’un animal pacifique qui entretient la biodiversité forestière.
– le plus ridiculisé des gros mammifères français : en France, il est présent en semi-liberté dans deux parcs où on peut aller l’observer « en charette ». On ressort avec l’impression d’être allé à la ferme pour voir des vaches domestiques…

Ci-contre : Mâle, près de Budy (Pologne), fin octobre 2025.

Ci-dessous : Jeune mâle timide dans la réserve stricte de Bialowieza (Pologne).

QUELQUES DATES DU DECLIN :
– vers 800 : disparition du bison en France.
– 9 février 1921 : l’agent forestier polonais Bartolomeus Szakowicz abbat le dernier représentant sauvage de la sous-espèce Bison bonasus bonasus. La sous-espèce n’est plus représentée que par 54 bisons en captivité.
– 1927 : Malgré la création d’une réserve pour le protéger (1924), le dernier bison d’Europe sauvage est abattu dans le Caucase. Il appartenait à la sous-espèce Bison bonasus caucasus. Cette sous-espèce est définitivement éteinte.

QUELQUES DATES DES REINTRODUCTIONS :
– 1952 : réintroduction du bison d’Europe dans le parc national de Bialowiza : c’est la première tentative de réintroduction de cette espèce en milieu sauvage et elle va bien fonctionner.
– 2013 : réintroduction du bison en Roumanie et en Allemagne.
– 2020 : l’UICN fait passer le bison d’Europe du groupe « vunérable » au groupe « quasi menacé ».

OU ?
Le bison d’Europe est présent, à l’état sauvage, dans une dizaine de pays d’Europe, surtout d’Europe de l’Est.
Les effectifs les plus importants sont :
– en Pologne (environ 2 000 bisons ; 42% des effectifs).
– en Russie (environ 21% des effectifs mais éclatés sur plusieurs secteurs).
– en Biélorussie (11%).
– en Ukraine (9%).

On compte aussi environ 200 bisons en Roumanie (4% des effectifs), en Slovaquie (3%), Lituanie (3%) et Allemagne (3%).
Enfin, il y a quelques animaux aux Pays-Bas et 3 troupeaux dans des zones différentes en Espagne.

Ci-contre : ce mâle est accompagné de deux autres beaux spécimens. Ils sont visibles, en milieu de journée, depuis des maisons en périphérie de la ville de Bialowieza (Pologne). Ils passent leur temps à brouter sur la zone qui a été fauchée, où l’herbe est bien verte (fin octobre 2025).

Ci-contre : Normalement, les mâles quittent les femelles fin septembre, après la période de rut. Ici, le mâle (à droite) était encore avec des femelles fin octobre (Siemianowka ; Pologne).



Les meilleurs sites pour le voir sont :
1 – la forêt de Bialowiza (Pologne) : les comptages du Parc National de Bialowiza ont recensé 726 bisons d’Europe (2025) soit 36 de plus que l’année précédente : 18% de mâles adultes (plus de 3.5 ans) ; 52 % de femelles adultes ; 17,5% de jeunes (entre 1.5 et 3.5 ans) ; 12.5% de veaux (moins de 1.5 ans). Les comptages sont effectués en hiver période pendant laquelle les bisons, et surtout les femelles, se rassemblent en troupeaux. Il est probable que les mâles échappent plus facilement au comptage.

2 – la montagne de Tarcu (Roumanie) : il y a au moins 200 bisons et le programme de réintroduction se poursuit (il en prévoyait 300 en 2025).

3 – les parcs avec des bisons en semi-liberté (France) :
– la réserve animalière de Sainte-Eulalie (Lozère).
– le parc animalier du haut-Thorenc (Alpes-maritimes).
Ces parcs s’adressent à ceux qui veulent voir les bisons sans les chercher…

Le bison consomme 25 kg de végétaux par jour : herbes, jeunes pousses d’arbres et arbustes, joncs, glands, lichens… Son habitat favori est la forêt de feuillus à tendance marécageuse, environnement où il est difficile à débusquer. Il faut donc chercher les bisons dans les clairières et dans les prairies avec des lisières forestières.

Ci-contre : Troupeau de femelles et veaux à la tombée de la nuit dans la clairière de Worobiowa (Forêt de Bialowieza ; Pologne).

QUAND ?
On peut voir le bison toute l’année mais avec de grosses nuances :
– PRINTEMPS (très défavorable) :
Les bisons se dispersent (mars-avril) pour chercher de la nourriture fraîche après la disette hivernale. La végétation devient dense et les vaches se font discrètes pour donner naissance à leur veau en mai.

– ETE (favorable) :
Les femelles se rassemblent en troupeaux avec leurs petits. Les mâles deviennent très actifs à partir de juillet. Ils rejoignent les femelles fin juillet. On peut observer les bisons dans les clairières. Parfois, en juillet-août, ils restent dans les clairières même au coeur de la journée pour échapper aux insectes piqueurs plus nombreux en sous-bois. Août est le coeur de la période de rut qui s’achève fin septembre.

– AUTOMNE (peu favorable) :
Les bisons se dispersent à nouveau. Pour les trouver, il faut parcourir les vallées fluviales et les clairières, comme au printemps.

– HIVER (très favorable) :
Les bisons se rassemblent en troupeau importants (15 à 30; surtout des femelles) et broutent dans les prairies, parfois à proximité des villages. A Bialowiza (Pologne), il y a même des clairières où les gardes forestiers déposent du foin.

Finalement, seul le printemps est défavorable. Il vaut mieux planifier son voyage en fonction des préférences météorologiques ou des autres espèces que l’on souhaite observer sur le même secteur.

Ci-contre : Mâle attentif près du village de Bialowieza. La plupart du temps, il broute.


A l’échelle journalière :
Le bison d’Europe se déplace surtout la nuit. Les meilleurs moments pour l’observer sont l’aube et le crépuscule, quand il broutte dans les prairies. En journée, il est souvent couché en forêt.


Ci-contre :
Ce mâle est encore en prairie en milieu de journée (Forêt de Bialowieza ; Pologne).



COMMENT ?
Une paire de jumelle thermique est vraiment idéal pour repérer les bisons avant l’aube. A défaut, une paire de jumelle classique peut s’avérer utile pour inspecter le fond des grandes prairies.

Il faut se lever avant le Soleil et rejoindre, à pied ou en voiture, les secteurs offrant une visibilité : prairies, clairières, lisières… Au printemps et en automne, les bisons sont plus dispersés et il faudra peut-être aussi parcourir les chemins forestiers.

Si on repère des animaux, en particulier des mâles, on peut tenter une approche. Pour cela, il vaut mieux se mettre en évidence, en restant à découvert. Les animaux se montreront moins inquiets et se laisseront plus facilement approcher.

Ci-contre : Troupeau de femelles avec un mâle (au centre). La femelle de gauche dirige le troupeau. C’est la plus âgée. Ses cornes s’affaissent comme c’est souvent le cas chez les vieux individus. Un bison peut vivre jusqu’à 22 ans en milieu naturel (Siemianowka ; Pologne).

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