
Globicéphale noir (G. melas) et globicéphale tropical (G. macrorhynchus)
DIFFICULTE : Assez facile.
EFFECTIF : Inconnu ; Stable.
DISTANCE DE FUITE : presque nulle.
Lors de sorties à la découverte des baleines et des dauphins, on tombe facilement sur un groupe de globicéphales et on se demande « c’est quoi ce truc ? ». Trop petit pour une baleine ? Trop bizarre pour un dauphin ? Trop noir pour un béluga ? Trop peu connu surtout…
Les globicéphales sont des cétacés de la famille des dauphins (delphinidés).
Les globicéphales (le genre globicephala) sont représentés par deux espèces :
– le globicéphale noir (globicephala melas).
– le globicéphale tropical (globicephala macrorhynchus).
Photo 1 : Globicéphale noir montrant son flanc
Noter la longueur de la nageoire pectorale. Celle du globicéphale tropical est plus courte (Gibraltar ; juillet 2024).

Ces deux espèces sont très très proches.
En mer, on ne parviendra à les séparer que par leur répartition :
– le globicéphale noir vit dans les zones tempérées tandis que le globicéphale tropical vit davantage en zone tropicale mais les deux espèces sont sympatriques dans le Nord-Est de l’Atlantique.
– le globicéphale noir a des nageoires pectorales plus longues : 18 à 28 % de la longueur du corps pour le globicéphale noir contre 14 à 19% pour le globicéphale tropical.
– le globicéphale noir ne porte pas de traces blanchâtres obliques derrière les yeux, ni de tâches claires derrière la nageoire dorsale… mais ces critères ne sont pas toujours visibles.
Au total, pour les observateurs amateurs, la séparation en deux espèces n’apporte pas grand chose.
Photo 2 : Globicéphale noir adulte en déplacement
En journée, les globicéphales sont au repos. Ils nagent lentement (1.5 noeuds) et restent en petits groupes. La nageoire dorsale est utilisée comme carte d’identité des individus selon sa taille, sa courbe, ses cicatrices… (Tarifa ; juillet 2024).

Photo 3 : Globicéphale noir sur le dos :
Remarquer le ventre beaucoup plus clair (Gibraltar ; août 2024).
Le nom « globicéphale », tête en forme de globe, est très évocateur. On ne peut d’ailleurs guère confondre ce genre qu’avec la fausse orque.
Cependant, d’autres noms sèment la confusion :
– dauphin pilote : ce nom rapelle leur tendance à suivre le sillage des bâteaux.
– baleine pilote : ce nom inadapté tire son origine de leur grande taille, de 4 à 6 m en général avec des femelles nettement plus petites que les mâles.
Ces différents noms permettent de bien tromper les touristes ignorants.
Ceux qui s’attendent à une baleine sont déçus par la taille.
Ceux qui s’attendent à un dauphin sont décus par la tête de ce cétacé et sa nonchalance.

OU ?
Les globicéphales sont potentiellement présents partout en dehors des régions polaires. Ce sont des plongeurs qui aiment chasser les céphalopodes en profondeur (100 à 2 000 m) d’où de plus fortes densités au dessus des talus océaniques.
Les pays où les observations sont les plus notées sont :
– 1 : France : surtout golfe de Gascogne et côtes des Alpes-maritimes.
– 2 : Portugal : c’est le globicéphale tropical ici.
– 3 : Canada : au large de Terre-Neuve et à l’embouchure du St-Laurent.
– 3 : Etat-Unis.
– 4 : Royaume-Uni.
– 5 : Espagne : dans la mer d’Alboran (partie ouest de la mer Méditerranée), aux Baléares et aux Canaries. Tarifa et Tenerife sont de bonnes bases de départ.
Photo 4 : Famille
Les globicéphales vivent par groupe de taille variable : 20 à 30 en moyenne en Méditerranée ; 5 à 300 dans les océans. La moyenne est de 80 individus.

Photo 5 : Gros mâle de globicéphale tropical
(Kalpitiya ; Sri lanka ; février 2024).
QUAND ?
A l’échelle annuelle, la meilleure période pour voir les globicéphales est généralement la saison des touristes.
Par exemple :
– mer d’Alboran (Méditerranée Ouest) : avril à septembre et surtout Mai à août, au départ de Tarifa ou des Baléares.
– Canaries : toute l’année au départ de Tenerife.
– Golfe de Mannar (Ouest du Sri Lanka) : décembre à mars, au départ de Kalpitiya.
A l’échelle d’une journée, on peut distinguer 3 périodes :
– coeur de la journée : les globicéphales sont par groupes (moyenne de 80 dans l’océan ; 25 en Méditerranée). Ils sont au repos. Ils nagent lentement et communiquent.
– tôt le matin et tard le soir : les globicéphales sont plus dynamiques. Ils plongent parfois. leur comportement est plus varié.
– dans la nuit : les globicéphales chassent avec des plongées à grande profondeur (en moyenne 900 m).

Photo 6 : Ethique :
Depuis Kalpitiya au Sri Lanka, on peut faire des sorties pour des prix bien moins élevés qu’en Europe. La prestation va avec le prix : respect des distances aléatoires, reconnaissance des espèces incertaines…