
Macaque de Barbarie (Macaca sylvanus)
DIFFICULTE : Très facile.
EFFECTIF : Environ 300 en Espagne. Les effectifs ont plutôt tendance à croître alors que les populations d’Afrique du Nord diminuent.
DISTANCE DE FUITE : nulle
Le macaque de Barbarie est aussi appelé Magot ou macaque berbère.
La Barbarie est le littoral du Maghreb.
Depuis 2005, les études génétiques ont permis de comprendre l’origine historique de ce singe sur le Rocher :
Il a été introduit en Europe, probablement par les Maures avant le XIIIe siècle, à partir de quelques individus issus de la population marocaine et de la population algérienne.
Après la Seconde Guerre mondiale, les macaques de Barbarie étaient tout proche de l’extinction. Churchill fit importer à nouveau des macaques. Une vieille légende raconte que les anglais posséderont le Rocher aussi longtemps que les macaques seront présents.
Photo 1 : un gros macaque de Barbarie
Remarquer l’absence de queue, les doigts courts et le pelage extrêment fourni, autant d’adaptation au froid (Gibraltar ; août 2024).

OU ?
Le macaque de Barbarie est très localisé. On ne le trouve que sur le Rocher de Gibraltar, dans la « Upper Rock Nature Reserve ». Cette réserve, créé en 1993, couvre aujourd’hui environ 40% de Gibraltar. Elle permet de protéger essentiellement la végétation, le macaque et la perdrix gambra.
Pour voir, le macaque, il suffit de payer le ticket d’entrée de la Réserve naturelle et de grimper sur le rocher. Il est possible de monter en téléphérique en 6 minutes (à une altitude de 412 m) ou de grimper à pied (en un peu plus d’une heure). Les singes sont généralement présents devant les sites touristiques du Rocher : grotte, tunnels militaires… Le groupe le plus important vit dans la zone centrale, presque sous les câbles du téléphérique. Là, il y a un point d’eau artificiel qui polarise les primates. A proximité, le Monkey Trail (2.9 km) passe par les secteurs où on croisera forcément des macaques : Apes den, Prince Philip’s Arch et Windsor suspension Bridge.
Photo 2 : Un bébé de quelques semaines
Ce jeune reste caché entre les bras de sa mère malgré la forte chaleur.

Photo 3 : Photo classique : Paysage d’Espagne vu depuis l’extrémité Nord du Rocher (Gibraltar ; août 2024).
QUAND ?
On peut l’observer toute l’année et chaque saison à ses avantages.
– au printemps, le climat est agréable et on peut aussi profiter de l’arrivée des oiseaux migrateurs.
– en été, il fait trop chaud sur le Rocher et les amoureux de la faune ne verront pas grand chose d’autres que les macaques. Par contre, c’est le meilleur moment pour voir les bébés sur leur mère.
– en automne, le climat est agréable et les oiseaux migrateurs passent à nouveau par Gibraltar.
– en hiver, les singes sont toujours là et les touristes très peu nombreux.
Les macaques de Barbarie sont diurnes. Ils sont un peu moins actifs en milieu de journée, en particulier en été.

COMMENT ?
Les macaques de Barbarie sont habitués aux hommes depuis longtemps. Ils n’ont aucune crainte. Ils posent parfois des problèmes dans les jardins et les maisons des habitants de Gibraltar.
Il est interdit de nourrir les singes. Une amende de 40 Livres est prévue en cas d’infraction. Sur le terrain pourtant, on voit régulièrement des guides ou des chauffeurs de taxi alimenter les macaques. Les singes viennent s’assoir sur le rétroviseur ou la fenêtre ouverte et certains clients sont contents.
Même si les accidents sont rares. Un macaque peut mordre. Il ne faut jamais les toucher. Des études montrent que les macaques mordent davantage les femmes que les hommes et davantage les personnes agées que les jeunes.
En randonnant sur le rocher, on doit parfois passer à un ou deux mètres des macaques. Parfois, ils sont sur le mur juste au-dessus de nous. On ne risque rien à condition de respecter des règles élémentaires :
– ne pas avoir de nourriture accessible avec soi.
– ne pas chercher à intéragir avec eux et notamment avec les femelles portant un bébé.
– ne pas s’approcher d’un groupe en train de se quereller.
Photo 4 : Femelle montrant les dents
Cette femelle était chahutée par d’autres macaques. Elle change de poste pour les fuir et passe au milieu de touristes en montrant les dents.

Photo 5 : adulte circulant sur la barrière
Les macaques sont souvent là, sur le mur ou la barrière qui sépare le sentier du vide.
Photo 6 : Adaptation :
Outre les comportements sociaux, les macaques de Barbarie sont intéressants à observer pour leurs adaptations au milieu : les doigts courts et l’absence de queue ne sont pas un handicap pour un primate qui passe plus de temps sur des rochers que sur des arbres. C’est également un avantage pour moins souffrir du froid en hiver.
(Gibraltar ; août 2024).
