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Voir le tichodrome échelette

Tichodrome échelette (Tichodroma muraria)
DIFFICULTE : Assez difficile.
DISTANCE DE FUITE : 15 m si l’observateur s’approche doucement. Un naturaliste silencieux et immobile peut le voir approcher à 3 ou 4 m.
EFFECTIFS : Inconnus ; l’habitat en période de reproduction est très difficile d’accès. Les comptages sont impossibles et les estimations hasardeuses.

Le tichodrome échelette porte un nom très évocateur :
– « ticho » signifie mur, vertical, et « drome » la piste, qui court rapidement » : le tichodrome, c’est donc celui qui court sur les murs. Il vit en effet toujours sur les falaises rocheuses abruptes.
– « échelette » signifie petite échelle et rapelle plutôt sa façon de grimper, par petits sauts comme s’il allait d’un barreau d’échelle à un autre.

Sur le terrain, les amoureux de la nature l’appelle par son diminutif affectueux : « le ticho » (prononcer tiko).

Impossible à confondre, c’est l’unique représentant de sa famille et il n’a pas d’équivalant en dehors de l’Eurasie.

Photo 1 : Adulte en hiver
C’est en hiver qu’on aura le plus de chance d’observer le tichodrome. Il porte alors son plumage internuptial et le dimorphisme sexuel est alors très faible. En été, par contre, le mâle a la gorge et le haut de la poitrine noire.
Barrage du Gouffre d’Enfer ; Saint-Etienne ; France (février 2025).


OU ?
A l’échelle mondiale, le tichodrome est présent dans la partie sud de l’Eurasie, de l’Espagne à la Chine. Sa répartition est discontinue car c’est d’abord un montagnard (Pyrénées, Alpes, Caucase, Himalaya…). Les pays où les observations sont les plus nombreuses sont la France, loin devant l’Espagne et l’Inde. Viennent ensuite la Suisse et l’Autriche.

Il niche souvent à très haute altitude et fréquente l’étage alpin (au dessus de 2 000 m) en été. Il est alors tout petit dans un paysage gigantesque. Après la saison de reproduction, il réalise une migration verticale pour échapper au froid. Son aire de répartition s’étend alors dans les vallées et même dans les plaines. Il s’éloigne des montagnes parfois de plusieurs centaines de kilomètres. En France, il quitte alors en partie les Alpes, les Pyrénées et quelques sites du Massif Central pour rejoindre toutes les pistes verticales potentielles. On peut alors le voir de façon très localisée dans toute la moitié Sud-Est de la France et parfois même à Paris.

A l’échelle locale, on sera attentif sur les barrages voutes, les gorges, les murs de châteaux, d’églises… Toutes les paroies verticales rocheuses, de préférence ombragées et humides.



Photo 2 à 4 : Pause et recherche de nourriture sur le mur d’un barrage
Barrage du gouffre d’Enfer ; Saint-Etienne ; France (janvier 2024).

Voici quelques sites où on peut l’observer :
– la cathédrale de Chartres (Eure-et-Loir) en hiver.
– le barrage du Gouffre d’Enfer près de Saint-Etienne (Loire) en hiver.
– le trou de Bozouls (Aveyron) en hiver.
– le rocher de Capluc et les falaises environnantes (Lozère) en hiver.
– les falaises près du col du Rousset (Drôme) en hiver.
– les falaises près de la grotte des Demoiselles (Hérault) en hiver.
– le barrage de Peirou (Bouches-du-Rhône) en hiver.
– le cirque de la solitude (Corse) au printemps.
– les crêtes d’Iparla (Pyrénées-atlantique) toute l’année (pour marcheurs).
– le lapiaz de la Pierre saint-Martin (Pyrénées-atlantique).

QUAND ?
A l’échelle annuelle, la période la plus favorable s’étend de novembre à février puisqu’il fréquente les basses altitudes. Pour les marcheurs montagnards attentifs aux chants, mai et juin sont favorables.
A l’échelle journalière, on peut l’observer toute la journée. Eviter néanmoins les week-end et les milieux de journée sur les sites fréquentés.

COMMENT ?
1 – Sélectionner les habitats favorables proche de chez vous :
Plus la paroie est lisse, plus il est facile à repérer. L’idéal, c’est d’abord un barrage voûte. A défaut, la paroi d’une grande carrière, le mur d’un château ou d’une église perchée, une gorge de dimension modeste avec un sentier qui permet de la parcourir…
Si le site est trop grand, les observations sont difficiles et aléatoires. Si le site est trop petit, il ne sera pas fréquenté par le tichodrome ou seulement de temps en temps.

2 – Repérer l’oiseau :
Il faut se rendre sur les sites favorables de basse altitude à partir de novembre. A cette période, le tichodrome est silencieux. De la taille d’un moineau gris et noir souvent sur font gris et noir, il serait introuvable s’il restait immobile. Heureusement, c’est un petit nerveux qui ne tient pas en place plus de quelques secondes. On le repère grâce à ses mouvements, surtout des petits sauts sur la paroie (comme ceux des grimpereaux sur les arbres) et parfois le rouge de son plumage lors d’un vol souvent bref.
Le tichodrome en quête de nourriture change de paroie régulièrement et il faut souvent revenir plusieurs fois sur un site favorable.

Pour ceux qui cherchent en montagne, il faut apprendre le chant de l’oiseau à l’avance. Le tichodrome chante de mi-avril à début août. Les mois les plus favorables pour l’entendre sont mai et juin.

3 – Choisir son poste d’observation :
Une fois repéré, on peut l’observer à loisir à la jumelle ou la longue vue. Si l’habitat est favorable, il sera occupé toute la saison.
Si le site le permet, on peut s’approcher lentement. Le tichodrome n’est pas très farouche et c’est seulement à partir d’une 15e de mètres qu’il se montre inquiet.
Les photographes peuvent rester immobile à un endroit stratégique. Le tichodrome s’approche parfois tout près.
On peut aussi se positionner en anticipant sa trajectoire. Il monte, globalement verticalement, par petits sauts. Arrivé en haut, il s’envole pour redescendre et chasser les petits insectes sur une autre portion de paroi.

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