Flamant du Chili (Phoenicopterus chilensis)
DIFFICULTE : Facile de loin. Assez difficile de près.
DISTANCE DE FUITE : souvent 200 m.
EFFECTIFS : Quasi menacé.

Sur les 6 espèces de flamants, 3 appartiennent au genre Phoenicopterus, le genre du flamant rose que l’on observe en Europe. Ce sont 3 espèces très proches qui ont fait l’objet de débats avant d’être séparés. Le flamant du Chili se présente un peu comme un intermédiaire entre notre flamant rose, peu coloré, et le flamant des Caraïbes, rose vif.
On pourra le reconnaître :
– à ses pattes grises avec les « genoux » roses (en réalité, il s’agit des chevilles). Il donne l’impression d’être blessé aux « genoux ». C’est l’élément le plus évident mais les oiseaux ont souvent les genoux dans l’eau. Ils ont parfois même le corps dans l’eau.
– au noir sur le bec qui est plus étendu que chez les autres Phoenicopterus. Il dépasse légèrement la moitié du bec.
Ces critères permettent également de le différencier des deux autres espèces présentent dans les Andes, les deux membres du genre Phoenicoparrus.

Photo 1 : Adulte solitaire
Parc national de Pali Aike ; Patagonie ; Chili (décembre 2023).


Photo 2 : Toilette : ce flamant se lisse les plumes.
Lac des cygnes ; Torres del Paine ; Chili (janvier 2024).

OU ?
Le flamant du Chili est l’espèce de flamants la plus répandue et la plus commune en Amérique du Sud. Il est présent dans presque toute l’Argentine, dans les Andes boliviennes, péruviennes et du centre du Chili. On le trouve aussi parfois sur les littoraux en Equateur, en Uruguay et à l’extrême sud du Brésil.
Quelques populations, échappées de zoos, ont pris racines en Europe (Pays-Bas et Allemagne).

Sur le terrain, les observations naturalistes sont largement majoritaires en Argentine avec près de 3 fois plus de données qu’au Chili ou au Pérou. Les données sont peu fréquentes en Bolivie où le genre Phoenicoparrus est plus présent.

Voici quelques bons sites pour les observer. Attention, on est parfois loin… Observateurs et photographes ont intérêt à être bien équipés :
– 1 : El Calafate (Argentine) : la lagune Nimez située entre le lac Argentino et El Calafate présente une belle colonie de flamants (150 lors de mon passage en janvier 2024). Faites d’abord un petit tour en voiture vers l’Ouest d’El Calafate pour repérer le groupe de flamants (la lagune est très grande). Ensuite, adapter votre ballade en profitant ou pas du sentier aménagé (et payant) de la reserva Natural Laguna Nimez.
– 2 : Parc National de Pali Aike (Chili) : Il y a très souvent des flamants sur la Laguna Ana. Ils désertent le site les jours où les vents soufflent trop forts. Cela dit, on peut aussi en voir sur les petits étangs situés 2 ou 3 kilomètres avant l’entrée du parc. Dans ce secteur, mais côté argentin, on voit également des flamants dans la plupart des étangs et notamment le long de la route 3.
– 3 : General Pico (Argentine) : le flamant du Chili est très souvent présent dans le Parque recreativo Delfin Perez.
– 4 : Mar Chiquita (Argentine) : ils sont nombreux au sud de la lagune.
– 5 : Baie de Paracas (Pérou) : la péninsule de Paracas abrite une petite baie, au Nord, où les flamants du Chili sont généralement bien présents.
– 6 : Reserva Nacional de Junin (Pérou) : dans ce parc national, on verra des flamants sur le lago Chinchaycocha.

– 7 : Torres del Paine (Chili) : les flamants sont peu nombreux ici mais il y en a régulièrement dans le lac des Cygnes.
– 8 : Flamningoinsel (Allemagne) : c’est un lac avec un îlot à l’Ouest de Vreden, à proximité de la frontière avec les Pays-Bas.
– 9 : Lac de Grevelingen (Pays-Bas) : on peut avoir la chance de voir quelques flamants en longeant les rives au Nord de cet ancien bras de mer.

Il faut le chercher sur toutes les étendues d’eau peu profonde et salée. Il est présent des lagunes au niveau de la mer aux lacs d’altitude de la Cordillère des Andes.


Photo 3 : En vol
C’est dans les vents très violents de Patagonie qu’on constate le mieux les capacités de vol des flamants. Il vole très bien et réalise même des migrations.
Parc national de Pali Aike ; Patagonie ; Chili (décembre 2023).

QUAND ?
Le flamant du Chili peut être observé toute l’année. C’est un migrateur qui quitte le Sud de la Patagonie en hivers. Certains oiseaux vont hiverner au Paraguay…
Ces migrations suivent les bonnes conditions climatiques, comme les touristes choisissent leur saison de voyage. Pas d’inquiétude donc (sauf si vous visitez le sud de la Patagonie entre juin et septembre).

La majorité des observations naturalistes sont réalisées en Argentine et au Chili entre octobre et février. Mais le reste de l’année est aussi une très bonne période pour le Nord de ces pays ainsi qu’en Bolivie et au Pérou. Au Pérou, juillet et août sont les meilleurs mois pour voyager.

Photo 4 : En groupes
Le flamant du Chili est parfois solitaire mais il vit plus souvent en groupes. La taille des attroupements est très variable : 3 , 30, 300…
Route 3 entre le parc national de Monte Leone et Rio Gallegos ; Patagonie ; Argentine (décembre 2023).

COMMENT ?
On repère très facilement les oiseaux de loin.
Il faut avoir une longue vue ou des jumelles pour bien en profiter sans déranger.

Les photographes auront intérêt à avoir un bon objectif (400 mm ou plus), objectif parfois difficile à utiliser dans les conditions de vents de la Patagonie ou des plateaux des Andes.
Le terrain ne permet quasiment jamais une approche discrète. Il faut donc avancer lentement, en zig-zag… Généralement, à 200 m, les oiseaux commencent à vous tourner le dos ou à marcher vers les eaux plus profondes. Il faut alors s’immobiliser (l’idéal est de s’allonger si le substrat est encore sec) et patienter. Les flamants finissent par reprendre leurs activités…

Photo 5 : En vol
Parc national de Pali Aike ; Patagonie ; Chili (décembre 2023).