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Voir le guanaco

Guanaco (Lama guanicoe)
DIFFICULTE : Très facile.

DISTANCE DE FUITE : de 10 m dans les parcs nationaux où il est protégé depuis longtemps à 250 m ailleurs. Il fonctionne un peu comme la buse variable en France : si on passe en voiture sans s’arrêter, il ne bouge pas. Si on stoppe, il fuit. Il s’arrêtera assez loin, se retournera en restant sur ses gardes. Parfois, les plus jeunes, curieux, s’approchent à nouveau après avoir fuit.

EFFECTIFS : les effectifs atteignaient 50 millions au début du XIXe siècle. Quasiment décimé à la fin du XXe siècle, on compte 500 000 animaux sauvages en 2020. Homo sapiens classe dans Préoccupation mineur cette espèce alors qu’il n’y a actuellement que 1% des effectifs qu’il y avait deux siècles auparavant.

Photo 1 : Adolescents curieux
Piste 288 ; Patagonie ; Argentine (décembre 2023).

Photo 2 : Au repos
Le guanaco est diurne. On le voit rarement couché. Piste entre le parc national de Pali Aike et Morro Chico ; Sud de la Patagonie ; Chili (décembre 2023).

Le guanaco est vraiment un animal facile à voir quand on circule dans les grands domaines d’élevage très extensifs du Sud de la Patagonie. Là, il a d’ailleurs le même comportement fuyant que le mouton domestique. Sauf que le guanaco saute par dessus les clôtures. Le guanaco est l’ancêtre sauvage du lama.
L’intérêt de cet article est plutôt de signaler les secteurs intéressants pour les photographes ou pour les éthologues.






OU ?
Le guanaco est présent dans seulement 4 pays : Pérou, Bolivie, Chili, Argentine.
Au Pérou, il atteint la latitude de Lima sur les hauts plateaux des Andes, tandis que dans les Sud de la Patagonie, il atteint la Terre de Feu au niveau de la mer. Bien que parfaitement adapté aux conditions extrêmes (le froid et l’aridité), le guanaco ne fréquente pas les hauteurs des Andes en Patagonie.

Les observations naturalistes sont importantes en Argentine et au Chili. Elles sont très rares en Bolivie et au Pérou où il est souvent remplacé par la vigogne (Voir l’article Vigogne).

Dans l’ensemble, plus on va vers le Sud, plus les densités sont importantes :
– 1 : Parc National de Torres del Paine (Chili) : le guanaco n’est présent que dans la partie Nord-Est du parc et dans les propriétés privés proches. C’est vraiment un secteur parfait pour observer les guanacos pour 3 raisons :
– la distance de fuite : on peut voir des guanacos à 15 m de distance. La nature est protégée ici depuis 1959. Les guanacos n’ont plus peur de l’homme.
– le comportement : la présence du puma dans cette partie du parc national (voir la carte et l’article puma) change tout. Les guanacos sont vigilants. Ils se tiennent très souvent au sommet des collines pour surveiller les environs. Ils poussent des cris pour alerter…
– le paysage : les lacs et les sommets de Torres del Paine sont propices à de magnifiques arrières plans pour les photographes. C’est d’autant plus facile que des guanacos se tiennent sur les sommets.
Bref, à Torres del Paine, tout met en valeur le guanaco.

– 2 : Parc National de Pali Aike (Chili) : les guanacos sont très nombreux. La distance de fuite est faible (30 m) car le parc date de 1970. Le paysage présente des cratères volcaniques et des coulées de lave. Le puma est présent mais beaucoup trop rare pour impacter le comportement des herbivores.

– 3 : Parc national de Monte Leone (Argentine) : on n’est dans le même cas que pour Pali Aike mais avec un paysage différent. C’est le font d’océan atlantique qui donne sa touche au parc.


– 4, 5, 6 : littoral du Nord du Chili : dans ce secteur, le guanaco n’est pas présent de façon continue. Il s’agit surtout de zones favorables pour les touristes qui parcourent le Chili. Les parcs Llanos de Challe et Pan des Azucar permettent de voir des guanacos en parcourant de beaux paysages. Le Mirador de Zorros, entre Los Choros et El Trapiche, permet souvent de voir des guanacos mais généralement de loin.

– 7 : la péninsule Valdés (Argentine) : les guanacos sont peu nombreux ici mais on profite aussi de bien d’autres animaux et c’est le meilleur site au nord de la Patagonie argentine.

– 8 : Réserve Nationale de Salinas et Aguada blanca (Pérou) : ce parc est un bon site si on veut voir à la fois des guanacos et des vigognes. Le parc a été cré en 1979 d’où une distance de fuite assez faible.

On recherchera le guanaco dans tous les paysages totalement dégagés : la pampa en Patagonie et la puna dans les Andes jusqu’à 3 900 m d’altitude. Beaucoup d’articles le considère comme montagnard, mais c’est inexact.



Photo 3 : Rumine
Le guanaco passe la plus grande partie de sa journée à manger et ruminer.
Malgré son allure générale massive (1,50 à 2 m de long ; jusqu’à 75 kg pour les femelles et 140 pour les mâles), il n’est pas toujours facile de faire une photographie de sa tête. Cette dernière est petite par rapport à la taille de l’animal, et bien qu’à 1.70 m du sol, on est souvent à une distance importante et dans des conditions météo difficiles.
L’idéal est d’être équipé d’un bon téléobjectif (400 mm) et d’avoir un jour sans vent violent. L’habita du guanaco présente souvent vent, météo instable et lumière dure…
Parc National de Pali Aike ; Chili (décembre 2023).



Photo 4 : Presque toujours en groupes
Les guanacos vivent souvent en petits groupes familiaux mais sur le terrain, on observe tous les cas de figure : quelques solitaires, beaucoup de petits groupes (5 à 30) et parfois des groupes plus importants. Dans les groupes mixtes, il n’y a qu’un seul mâle adulte, le dominant. En hiver, les troupeaux en migration peuvent compter 100, 200 guanacos. C’est une autre ambiance.

Piste 288 ; Patagonie ; Argentine (décembre 2023).

QUAND ?
On peut évidemment voir des guanacos toute l’année.
La meilleure période dépend du lieu d’observation :
– en Patagonie, les mois les plus favorables vont d’octobre à mars. La météo est favorable (attention au vent néanmoins) et c’est la période de reproduction. Cette dernière commence généralement à la fin du printemps. L’essentiel des jeunes naissent en décembre et janvier.
– au Pérou, les mois les plus intéressants sont ceux de l’hiver austral de mai à la mi-septembre.

Le guanaco est diurne. On peut l’observer toute la journée.



Photo 5 : Guanaco sur fond d’océan
Ici, le vent souffle terriblement. Les rafales rendent la tenue des gros téléobjectifs très compliquée et les flous de bougée sont fréquents.
Parc National de Monte Leone ; Argentine (décembre 2023).



Photo 6 : Guanaco sur fond de hautes montagnes
Parc National Torres del Paine ; Chili (janvier 2024).

Photo 7 : Vigilance
Ce guanaco, comme celui de la photographie précédente, est au sommet d’un promontoire. Il surveille les alentours dans une zone où la densité de pumas est forte. En cas de danger, il va pousser une série de cris, entre le hennissement d’un cheval et l’aboiement d’un cervidé. Tous les naturalistes accompagneront son regard à la recherche du puma.
Parc National Torres del Paine ; Chili (janvier 2024).

COMMENT ?
C’est très agréable d’observer des guanacos en randonnant et les occasions sont nombreuses dans de nombreux parcs nationaux.
Depuis un véhicule, la distance de fuite est plus faible. De plus, les jours de grand vent, on aura plus de faciliter observer à la jumelle, ou faire des photos sans flou de bougé.

Photo 8 et 9 : Clôtures
En dehors des zones protégées, on voit les guanacos de plus loin et souvent derrière les grandes clôtures des propriétés privées.
Ces clôtures posent d’énormes problèmes. De jour, les grands guanacos les sautent sans soucis. Les femelles, plus petites, ont davantage de difficultés mais y parviennent généralement aussi. Par contre, de nuit et dans la panique des phares de voitures, les guanacos ratent parfois leur saut. Souvent, la partie antérieure du corps est passée et le guanaco s’empale en tentant de ramener les pattes postérieures vers l’avant.
Ainsi, le long des grandes routes fréquentées, notamment entre El Calafate et El Chalten, on longe un cimetière…
Route 40 près de la bifurcation vers El Chalten ; Argentine (décembre 2023).


RISQUE DE CONFUSION ?
En Patagonie du Sud, on ne voit que des guanacos. C’est plus compliqué au Nord. Voir l’article sur la vigogne.

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