
Chacal à chabraque (Lupuella mesomelas)
DIFFICULTE : Moyennement facile. C’est un animal qu’on croise moins souvent que ce que l’on pourrait croire. Sans le chercher, on ne le voit généralement qu’une à deux fois par semaine lors des voyages en Afrique avec des safaris.
EFFECTIFS : inconnu ; Commun.
DISTANCE DE FUITE : parfois 2 m…
Le chacal à chabraque est le canidé sauvage le moins difficile à observer en Afrique. C’est celui qu’on doit bien apprendre à identifier avant de partir à la recherche du chacal à flancs rayés ou du loup doré.
La chabraque désigne une petite couverture qu’on place parfois sur le dos d’un cheval, sous la selle. Son dos plutôt gris contraste en effet avec son ventre ventre roux pâle et c’est un des caractères important pour le déterminer. Le tapir asiatique est aussi appelé tapir à chabraque en raison du noir à l’avant de son corps.
Il existe deux sous-espèces de chacals à chabraque avec des populations dont la répartition est nettement distincte :
– le chacal à chabraque d’Afrique australe (L. m. mesomelas).
– le chacal à chabraque d’Afrique orientale (L. m. schmidti).
Entre ces deux sous-espèces, en Zambie, il n’y a pas de chacal à chabraque.
Photo 1 : Femelle de chacal à chabraque d’Afrique orientale
Cette sous-espèce est moins rousse que celle d’Afrique australe et les femelles sont moins rousses que les mâles. On a donc ici un chacal très peu coloré. Elle est en maraude en début de soirée.
Lobo ; Serengeti NP ; Tanzanie (août 2023).


Photo 2 et 3 : Chacal à chabraque d’Afrique orientale
On s’est arrêté pour observer ce chacal au trot sur la piste. Il a fait comme nous avant de reprendre son chemin. L »inquiétude passée, il a poursuit son activité et est finalement passé tout près des photographes (photo 3).
Tarangire NP ; Tanzanie (août 2023).
OU ?
Quelques soit le site choisi pour le chercher, il faut lui consacrer plusieurs jours et dormir sur place afin d’être présent sur le terrain aux principales heures d’activités.
Le chacal d’Afrique australe est beaucoup plus souvent observé que celui d’Afrique orientale mais le secteur d’observation est bien plus important que le pays.
Photo 4 : Près d’une carcasse de buffle
Les lions ne sont plus là. Les hyènes tachetées pas encore. Les chacals sont très opportunistes. Leur alimentation va des petits rongeurs aux jeunes ongulés et s’étend aux charognes et aux déchets humains animaux ou végétaux. Ici, le repas est servi, mais ces chacals sont inquiets car les lions et les hyènes ne sont probablement pas loins et ce sont leurs prédateurs.
Savuti ; Chobe NP ; Botswana (juillet 2014).


Les meilleurs sites pour l’observer sont :
– 1 : Massai Mara (Kenya) : certes, ici la pression d’observation est très forte, mais cela reste une valeur sur pour observer des chacals. Il est également souvent repéré au Nairobi NP.
– 2 : Etosha NP (Namibie) : le milieu désertique autour du pan permet d’observer loin. Les chacals font parfois des ballades dans les campements. En Namibie, le secteur touristique des dunes de Sossuslvei est également très favorable avec des animaux peu farouches habitués à voir des touristes à pied. On peut aussi être attentif près des otaries de Cape Cross où la densité est forte à tel point que les chacals ne défendent pas de territoires en dehors de la saison de reproduction.
– 3 : Kgalagadi (Botswana) : ce parc transfrontalier, en dehors des sentiers battus, est un excellent endroit pour voir des chacals. Les observations sont très nombreuses malgré une pression d’observation faible. Au Botswana, on peut aussi le chercher à Water Front au Chobe NP.
– 4 : Pilanesberg NP (Afrique du Sud) : C’est probablement le meilleur parc d’Afrique du Sud pour le repérer, devant le Kruger NP (surtout le centre) et Addo Elephant NP.
– 5 : Tarangire NP (Tanzanie) : c’est un des parcs conseillés pour le voir en Tanzanie avec le Serengeti dans le secteur de Ndutu et Ruaha NP où il est souvent vu le long de la rivière Mwagusi. Personnellement, je déconseille Manyara NP et je n’ai pas trouvé un seul chacal à chabraque sur la Seronera (au Serengeti) en 5 jours.


Photo 5 : Dans la steppe
Etosha NP ; Namibie (août 2013).
Il faut vraiment le chercher dans les zones les plus ouvertes (limite du désert, steppes, savanes basses), pour de nombreuses raisons :
– c’est son habitat préféré : il aménage souvent sa tanière dans une termitière. Le chacal à flanc rayé le concurrence davantage dans les zones boisées.
– il s’y déplace beaucoup : le clan (un couple et un ou deux rejetons d’une portée antérieure) défend un domaine vital de 0.7 à 3.5 km2 pour la sous-espèce d’Afrique orientale et parfois jusqu’à 21.5 km2 pour la sous-espèce d’Afrique australe.
– la visibilité est maximale.
Photo 6, 7 et 8 : Dans le désert
C’est en bordure de zone désertique qu’on observe le plus facilement le chacal à chabraque. A certains endroits, ils sont presque familiers. Ici, dans les dunes de Sossulvei, ils s’approchent des touristes sans aucune crainte.
Sossuslvei ; Namibie (août 2013).


L’altitude n’a pas beaucoup d’importance. On peut le voir au bord de la mer dans le désert de Namib (Cape cross notamment) et jusqu’à 3 660 m sur le mont Kenya.
QUAND ?
A l’échelle de l’année, les meilleurs mois pour l’observer sont :
– de juin à octobre en Afrique australe.
– de juillet à septembre, mais aussi février, en Afrique de l’Est.
Cela correspond à la fois :
– aux période de saison sèche, la plus favorable pour les mammifères en Afrique.
– à la saison de reproduction puisqu’elle va de fin mai à août et le pic des naissances est entre juillet et octobre.
Il est principalement nocturne mais il prolonge régulièrement son activité au matin et peu régulièrement sortir en début de soirée. En tout cas, il montre une activité diurne bien plus fréquente que le discret chacal rayé.
COMMENT ?
En safari dans les zones arides ouvertes ou à pied dans les secteurs où il est habitué à l’homme (périphérie des campements ou des zones touristiques).
Il faut apprendre à le distinguer du chacal rayé et du loup doré :
Par rapport au chacal à flancs rayés :
– Extrémité de la queue : noire chez le chacal à chabraque ; blanche chez le chacal à flancs rayés (sauf en Ethiopie et en Somalie).
– Bas des flancs : roux clair chez le chacal à chabraque contrastant bien avec le gris du dos au dessus d’une ligne noire ; gris chez le chacal à flancs rayés comme celui du dos au dessus d’une rayure claire.
– Oreilles : longues et pointues chez le chacal à chabraque (presque de la même longueur que celle du haut du front au museau) ; arrondies et plus courtes chez la chacal à flancs rayés (rappel davantage le chien).
– Cris : hurlement prolongé chez le chacal à chabraque ; série de jappements chez le chacal à flancs rayés.

Par rapport au loup doré :
– Flancs : contraste gris, noir, roux clair très marqué chez le chacal à chabraque ; pelage sablé plutôt uni chez le loup doré.
Voir l’article sur le Loup doré.
Photo 9 : En déplacement
Les déplacements du chacal à chabraque paraissent souvent énigmatiques. Il va, il vient. Il renifle ici, puis renifle par là. Il part au trot comme s’il venait de prendre une décision, puis revient comme s’il avait changé d’avis.
Nxai Pan ; Botswana (juillet 2014).

Photo 10 : En chasse
Pilanesberg NP ; Afrique du Sud (août 2013).
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