
Serval (Leptailurus serval)
DIFFICULTE : Très difficile.
DISTANCE DE FUITE : Très variable ; certain servals se montrent indifférents à la présence d’observateurs dans un véhicule tandis que d’autres fuient : il vaut mieux lui laisser de l’espace (au moins 100 m) sous peine de le voir détaller, même dans les zones protégées.
Ce beau félin ne permet pas vraiment une recherche ciblée. C’est plutôt une récompense proportionnelle au temps passé dans les parcs africains. Il faut le coup de chance…
Photo 1 : Serval du soir
Environ une heure avant le couché du Soleil, ce serval était en vadrouille à la recherche d’une proie. Il était à faible distance (la photo est prise avec un zoom 135 mm). L’observation a duré plus d’un quart d’heure et le félin était indifférent aux observateurs.
Massai Mara ; Kenya (octobre 2024 ; photo Laurie Benezet).

OU ?
Les observations naturalistes sont majoritaires en Angola. Mais dans ce pays, le déminage n’est pas achevé suite aux 2 guerres civiles (entre 1960 et 2002) et, sauf exception, les parcs nationaux ne sont pas accessibles aux touristes.
Le Kenya et la Tanzanie sont les autres bonnes destinations avant la République Démocratique du Congo et les pays d’Afrique australe où il se montre moins souvent. Les chances de le voir au Kruger NP sont quasiment nulles.
Photo 2 : Discrétion
La hauteur au garrot du serval est de 60 cm en moyenne. Il passe facilement inaperçu dans les hautes herbes ; Mara Triangle ; Kenya (août 2025).

On peut relever les sites suivants :
– 1 : Nairobi NP (Kenya) : c’est sans doute le meilleur endroit pour le voir avec une statistique qui donne 33% de chance de le voir ici à la journée contre 17% au Masai Mara.
Pour ceux qui veulent voir un serval noir, il faut se rendre au Tsavo East NP (46% de mélanisme) et en particulier au Sud de ce parc. Il y en a aussi à Aberdare NP, mais ici, on n’a déjà du mal à trouver les éléphants…
– 2 : le mont Kilimandjaro (Tanzanie) : le serval est souvent vu lors des safaris de nuit sur les pentes inférieures du Kilimandjaro à Simba Farm, à Ndarakwai Ranch et parfois sur la route menant au plateau de Shira.
– 3 : Serengeti NP (Tanzanie) et Massai Mara (Kenya): au Serengeti, on le voit surtout dans le secteur de Ndutu et dans celui de la Seronera. En Tanzanie, on peut aussi le chercher au cratère du Ngorongoro et à Tarangire NP : où il est parfois vu au bord du marais Silale tôt le matin ou tard le soir. Dans ces parcs, en moyenne, on peut tabler sur une observation pour 5 jours sur place (d’après A field guide to the Larger Mammals of Tanzania ; Princeton ; 2014).
– 4 : Kafue NP (Zambie) : dans ce parc, il faut le chercher dans les plaines de Busanga. En Zambie, Luangwa NP est une autre option.
– 5 : Nyika NP (Malawi).
– 6 : Moremi Game Reserve : tout le delta de l’Okavango est moins défavorable que le reste de l’afrique australe.
L’habitat préférentiel du serval est la savane, mais il fréquente aussi presque tous les autres milieux ouverts. Il apprécie les zones marécageuses où il chasse parfois les amphibiens et même des poissons.

QUAND ?
On peut le voir toute l’année, mais avec une hauteur de 54 à 62 cm, il vaut mieux que les herbes ne soit pas hautes. La fin de saison sèche reste donc idéale.
Il peut être actif à n’importe quelle heure du jour et de la nuit (d’après les études par pièges photographiques) mais c’est la nuit que son activité est maximale. Les servals des zones protégées sont nettement plus diurnes.
Photo 3 : Serval du matin
Le Soleil s’est levé depuis environ une heure. Ce serval est en maraude. Il se déplace parallèlement à la piste principale dans le Mara Triangle. On n’a stoppé le véhicule. Deux ou trois 4 x 4 nous dépassent sans voir l’animal et sans s’arrêter…

COMMENT ?
Temps, patience, chance…
Des touristes l’ont vu sortir de nulle part alors qu’ils observaient des hippopotames… dans le cratère du Ngorongoro. Ils ne connaissaient pas l’animal…
Photo 4 : Serval du matin (suite)
Pour en profiter, on fait une longue marche arrière jusqu’à un endroit dégagé sur sa trajectoire. On le voit disparaître derrière des arbustes et, finalement, traverser la piste juste devant nous, dans une indifférence totale ; Mara Triangle ; Kenya (août 2025).

Photo 5 : Serval du soir, bonsoir
Ici, il n’y avait pas un arbre à l’horizon… que de la savane. Des Indiens en safari l’avaient vu s’allonger à seulement une 20e de mètres de la piste. Il m’a fallu pourtant un bon moment avant de le repérer. Et pour cause, on ne distinguait que des taches noires dans les herbes. J’étais près à attendre autant qu’il le fallait pour en profiter. Après une demi-heure, il y avait 4 Land Cruiser sur le site. Rien ne bougeait. Le temps d’observation coûte cher et le Soleil déclinant, je savais que les touristes allaient renoncer.
C’est alors qu’un connard de chauffeur guide a volontairement fait vrombir son moteur pour l’effaroucher. Le serval a pris peur. Il s’est redressé. Magnifique ! Une seconde… puis est parti dans la savane où il a disparu…
Entre Meru et Seronera ; Serengeti NP ; Tanzanie (août 2023).