
Gnou bleu (Connochaetes taurinus)
DIFFICULTE : Facile, mais parfois beaucoup moins que ce qu’on imagine. Il s’agit vraiment d’être au bon endroit au bon moment.
DISTANCE DE FUITE : 10 m dans les zones touristiques… et autour de 80 m ailleurs.
« Même si le gnou mange l’herbe, elle continue de pousser » (proverbe congolais). Il n’y a plus de gnous en République Démocratique du Congo. Le gnou bleu incarne pourtant , lui aussi, le cycle de la vie : parce qu’il réalise la plus grande migration terrestre du monde, parce qu’il est au coeur de la savane africaine, un maillon entre l’herbe et le lion.
Photo 1 : Adulte au lever du Soleil
Etosha NP ; Namibie (août 2013).
Photo 2 : Gnous, zèbres et gazelle de Grant
Cratère du Ngorongoro ; Tanzanie (août 2023).


Photo 3 : Portrait de face
Tarangire NP ; Tanzanie (août 2023).
Il y a deux espèces de gnous :
– le gnou à queue blanche (Connochaetes gnou) : il n’est présent qu’en Afrique du Sud où il a été proche de l’extinction. Voir l’article Gnou noir ou gnou à queue blanche.
– le gnou bleu (Connochaetes taurinus) : il est divisé en 5 sous-espèces sans guère de différences physiques mais avec des comportements très variables. C’est C. taurinus mearnsi qui réalise ses incroyables migrations. Les autres en font de plus petites quand l’homme leur en laisse encore la possibilité.
OU ?
Le gnou est présent dans tous les pays d’Afrique australe ainsi qu’au Kenya et en Tanzanie.
C’est en Afrique du Sud que le nombre de données naturalistes est le plus important. Il y a ensuite la Tanzanie, l’Angola, le Kenya et loin derrière la Namibie et encore plus loin le Botswana.
Ce classement cache des situations très différentes : en Tanzanie et au Kenya, le gnou bleu est présent en immenses troupeaux, parfois en déplacement mais concentrés sur quelques parcs. A l’opposé, en Afrique du Sud, au Botswana et en Angola, ils peuvent être vus sur de nombreux sites mais avec des effectifs plus réduits.

Les meilleurs sites pour les voir sont :
– 1 : le Serengeti (Tanzanie) : la Tanzanie concentre presque 80% des effectifs de gnous du monde et ce chiffre est en grande partie dû au 1 à 1.3 millions de gnous du Serengeti, effectif à peu près stabilisé depuis 2014. Pour en profiter, il faut bien choisir son secteur. Il ne faut pas s’y rendre entre septembre et janvier, période où une partie des animaux sont au Kenya. Voir la partie sur la migration.
On verra également facilement des gnous au Nord de Tarangire NP pendant la saison sèche (juillet à novembre). Ils étaient 8 000 dans ce parc en 2014.
On peut aussi en voir toute l’année dans la réserve de Selous et en particulier autour du Lac Manze.
– 2 : le Masai Mara (Kenya) : une grande partie des gnous du Serengeti traverse le Masai Mara en juillet, août, septembre et début octobre.
Au Kenya, on peut aussi voir des gnous sur fond de Kilimandjaro à Amboseli NP ou sur fond de building à Nairobi NP. Ce dernier étant situé à 7 km de la capitale.
– 3 : Kruger (Afrique du Sud) : au Kruger, pour voir des gnous, il faut parcourir les zones de savane ouverte du Sud-Est du parc. Les effectifs n’ont rien de comparable avec ceux de la Tanzanie. En passant un seul jour dans le parc, on peut facilement passer à côté.
Il en est de même pour beaucoup de parc d’Afrique du Sud : Pilanesberg NP où, pour voir des gnous en voiture, à vélo ou à pied, Isimangaliso Wetland Park.

– 4 : Etosha NP (Namibie) : Etosha se prête particulièrement à l’attente près d’un point d’eau. Cette stratégie ne fonctionne pas bien avec le gnou et les antilopes qui lui sont proches (Damalisques et bubales) car ils ne viennent pas boire quotidiennement. On aura plus de chance d’en voir en longeant le pan et les secteurs dégagés de l’Ouest du parc.
Les randonneurs pourront en croiser à la Viljoen Game Reserve près de la capitale…
– 5 : Botswana : on en verra, en petit nombre, dans la plupart des parcs (Chobe NP, Nxai Pan NP) ou dans des zones privées (Tuli Block).
Si la plus grande migration de mammifères terrestre est réalisée par des gnous accompagnés de zèbres entre la Tanzanie et le Kenya, la 2e plus grande migration du monde est réalisée par des zèbres accompagnés de gnous à l’intérieur du Botswana.
La région de Nxai Pan et de Makgadikadi Pan est broutée entre décembre et février. A partir de Mars, les animaux repartent soit vers le Nord de Chobe NP (juin à novembre), soit vers la rivière Boteti, soit vers l’Est de l’Okavango.
Au total, il est difficile de séparer le où ? du quand ? avec les gnous. Mais dans tous les cas, il faut le chercher dans les savanes ouvertes.
Photo 4 : Profil
La forme écrasée du museau du gnou lui permet de brouter facilement.
Etosha NP ; Namibie (août 2013).
Photo 5 : Ambiance à Tuli Block (Extrême sud du Botswana)
Gnous et zèbres de plaines vivent très souvent ensemble.
Tuli Block ; Botswana (juillet 2014).


QUAND ?
La saison sèche est plus favorable à l’observation.
La saison humide offre d’avantage d’opportunité de voir les naissances.
On peut voir les gnous toute l’année dans les parcs d’Afrique du Sud, en Namibie, dans la réserve de Selous (Tanzanie).
Par contre, il faut connaître les mouvements migratoires pour le Serengeti, le Massai Mara et, dans une moindre mesure les parcs du Botswana.
Les gnous se montrent actifs toute la journée. Les femelles broutent sans repos. Il n’y a guère qu’une pose aux heures les plus chaudes mais même à ce moment là, la plupart des gnous restent debout.
Photo 6 : Gnou en déplacement
On remarque ici les nuances de couleurs du pelage… pas bleu.
Savuti ; Chobe NP ; Botswana (juillet 2014).

COMMENT ?
Le gnou est une antilope avec un comportement un peu fou, même en dehors de la migration. Les photographies le montrent bien.
Photo 7 : Détente sèche
Ce gnou s’est probablement fait piquer par un insecte. Il réalise un bond sur place de près d’un mètre de haut. Les springboks l’ignorent.
Nxai Pan NP ; Botswana (juillet 2014).

Photo 8 : Tête baissée
Parce qu’un gnou a traversé la piste en courant, un autre décide de lui emboîter le pas sans s’occuper des déplacements des véhicules de safari.
Cratère du Ngorongoro ; tanzanie (août 2023).