
Semnopithèque obscur (trachypithecus obscurus)
DIFFICULTE : Facile.
DISTANCE DE FUITE : 20 mètres en moyenne. Parfois moins.
EFFECTIFS : Inconnus.
Le semnopithèque obscur est un magnifique singe souvent un peu oublié par les naturalistes amateurs qui, dans son habitat naturel, cherchent d’abord les gibbons. Ce primate a un comportement bien différent, beaucoup plus calme, beaucoup moins farouche.
Le semnopithèque obscur fait partie du genre Trachypithecus. Un genre encore remanié. Selon les sources, il compte 16 à 20 espèces dont deux dans la péninsule indienne et au moins 15 dans la péninsule indochinoise (voir la carte en fin d’article).
Photo 1 : Adulte
Cet individu fait partie d’un groupe de 3 au bord d’une des plages de la péninsule de Raileh, lieu extrêmement touristique près de Krabi. Il ne s’occupe guère des nombreux touristes.
Krabi ; Thaïlande (février 2023).

Photo 2 : Repas
Ce mâle est descendu au sol pour s’alimenter sur un arbuste. Ce n’est pas très fréquent chez cette espèce très arboricole. Son régime est strictement végétarien : feuilles, fruits, fleurs.
Kao Sok NP ; Thaïlande (février 2023).
OU ?
Le semnopithèque obscur n’est présent qu’à l’extrémité sud de la péninsule indochinoise, dans 4 pays : Myanmar, Thaïlande, Malaisie, Singapour. Il est parfois présent sur des îles très touristiques de sorte qu’il est possible de l’observer depuis la plage, en maillot de bain.
La quasi totalité des observations concernent la Malaisie et la Thaïlande. Les deux meilleurs pays pour l’observer. Les sites notés ci-dessous sont classés du Nord au Sud. Ils sont tous aussi favorables les uns que les autres.

1 – Kaeng Krachan NP (Thaïlande) : c’est le site idéal pour ceux qui ont atterri à Bangkok. Le parc est très sauvage. La faune est très diversifiée mais assez difficile à observer dans un cadre magnifique mais fermé.
2 – Kao Sok NP (Thaïlande) : c’est le parc national idéal pour chercher le semnopithèque obscur, observer macaque à queue de cochon du Nord, macaque à longue queue et apercevoir le gibbon à mains blanches. C’est un site parfait pour ceux qui aiment aussi les calaos et les petites bêtes nocturnes, dont les loris. Le semnopithèque obscur y est peu farouche.
Voir l’article Macaque à queue de cochon du Nord.
Voir l’article Macaque à longue queue.
Voir l’article Gibbon à mains blanches.
3 – Krabi (Thaïlande) : Rendez-vous sur la péninsule de Raileh pour profiter d’un paysage magnifique, des belles plages et des semnopithèques obscurs. J’en ai observé plusieurs sur les arbres du littoral de deux des trois plages de la péninsule. Un site magnifique pour ceux qui ne sont pas dérangés par les hordes de touristes.

4 – l’île de Penang (Malaisie) : là encore, un site très touristique où on peut associer nature et plages.
5 – Fraser’s hill (Malaisie) : ce secteur de montagnes situé au Nord de la capitale de Kuala Lumpur présente une très forte concentration d’observations naturalistes. Il a l’avantage d’être facilement accessible.
Le semnopithèque doit être recherché dans toutes les zones forestières. Il vaut mieux circuler dans les zones de lisière (littoral, riveraine, clairière…) car c’est un singe assez calme qui peut facilement passer inaperçus dans les grandes forêts primaires.
Photo 2 : Femelle et jeune
Les juvéniles sont jaunes. Ils prennent leur couleur d’adulte à l’âge de 5 mois. Cette couleur permettrait aux adultes de ne pas les perdre de vue pendant leurs premiers mois. Les prédateurs, pythons et rapaces, sont peu nombreux. Mais les juvéniles sont souvent capturés par des trafiquants qui parviennent à les revendre à de stupides touristes.
Kao Sok NP ; Thaïlande (février 2023).

Photo 4 : Portrait d’un jeune de quelques mois
Kao Sok NP ; Thaïlande (février 2023).
QUAND ?
On peut l’observer toute l’année.
La saison sèche, de novembre à avril, se prête mieux à sa recherche.
Le semnopithèque obscur est diurne et actif toute la journée même si le matin et le soir sont plus propices à des observations intéressantes.
COMMENT ?
Le semnopithèque obscur est calme et la plupart du temps, on pourra l’observer longtemps. Il vit généralement en groupe de 5 à 20 individus. Le groupe est espacé de sorte qu’on voit plutôt 3 à 8 individus sur le terrain. C’est largement suffisant pour profiter des individus les plus actifs et les plus visibles.
RISQUE DE CONFUSION :
– le semnopithèque de Selengor (Trachypithecus selangorensis) est présent aux côtés du semnopithèque obscur à l’Ouest de la Malaisie. Il porte un pelage gris plus classique et il n’a pas de « lunettes blanches » autour des yeux. Il ressemble davantage au semnopithèque à coiffe d’Indonésie.
– Trachypitecus germani ne présente pas la même répartition (voir la carte ci-dessous) et n’a pas non plus le tour des yeux aussi blanc.
– le semnopithèque de Barbe (Trachypithecus barbei) est assez proche. Il est mal connu. Sa répartition est différente (voir la carte ci-dessous) mais il faut se méfier au Nord de la péninsule thaïlandaise.
En Malaisie, on peut aussi le confondre avec 2 primates du genre Presbytis :
– le semnopithèque du Siam (Presbytis siamensis) qui porte un pelage plus clair, blanc sale.
– le semnopithèque malais (Presbytis femoralis) qui porte un pelage presque noir et des « lunettes » moins marquées. Il n’est présent qu’à l’extrême sud de la péninsule malaise.
