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Voir la gazelle de Waller ou gazelle girafe

Gazelle de Waller (Litocranius walleri)
DIFFICULTE : Assez facile dans les 3 réserves nationales du centre du Kenya.
Assez difficile ailleurs.
DISTANCE DE FUITE : 50 m. Elle a la réputation d’être farouche mais de rester immobile tant qu’elle n’est pas certaine d’être en danger.
EFFECTIFS : 25 000 à 50 000 selon certaines sources ; 95 000 selon d’autres… En vérité, on ne sait pas d’autant qu’on ne dispose pas vraiment d’informations sur sa situation en Somalie. Elle est classée « quasi menacée » ; La population générale semble en déclin mais elle reste assez commune dans les parcs nationaux.

Photo 1 : Mâle en équilibre
Les gazelles de Waller se nourrissent très souvent debout, le corps droit, et les pattes antérieures appuyées sur de minuscules branchettes (Shaba NR ; août 2025).

Photo 2 et 3 : Dimorphisme sexuel
Comme chez beaucoup d’antilopes, seul le mâle porte des cornes (Samburu NR ; août 2025).

Photo 4 : Mâle peu farouche
Ce mâle rejoint un petit groupe de femelles sans se soucier de notre véhicule immobile et bien visible.
On n’est ici à 40 m environ (Samburu NR ; août 2025).


Tous les noms de cette antilope interrogent :
– gazelle de Waller : notre antilope aurait été découverte lors de l’expédition du Zambèze de David Livingstone (1851-1853). Le londonien Horace Waller accompagnait la mission qui est passée à quelques 1 200 km au Sud de l’aire de répartition actuelle de l’espèce (voir la carte). Waller avait 20 ans.
En 1872, Livingstone séjourne à Unyanyembe, l’endroit le plus proche, pour ce missionnaire, de l’aire actuelle de répartition de notre gazelle (à 250 km). Il meurt l’année suivante (1873) et Horace Waller est chargé de publier les derniers journaux de Livingstone (1874). La ligne éditoriale est celle de l’anti-esclavagiste. L’édition de Waller a été qualifiée de « bien intentionnée mais indûment respectueuse« . Le nom de notre gazelle, Litocranius walleri, est adopté par la communauté scientifique en 1878.
Quelle était l’aire de répartition de cette gazelle au milieu du XIXe ?
Waller n’a t-il pas donné son nom à une antilope qu’il n’a jamais vu et que Livingstone aurait découverte à la fin se sa vie ?

Litocranus : la gazelle de Waller est l’unique représentant du genre litocranius. Ce mot signifie « crâne de pierre ». Son crâne a une forme triangulaire et aplatie qui rappelle une pierre. Bof bof ?

– Généruk : ce nom est une déformation du nom local issu du Somali et qui signifiait « cou comme la girafe » selon certaines sources, « gazelle qui tête la girafe » selon d’autres… C’est pourquoi, on l’appelle aussi gazelle girafe.

La gazelle girafe est remarquable par ses adaptations à un régime folivore :
– elle mange en effet quasiment que des feuilles, surtout d’accacicas mais aussi de presque tous les arbustes de son aire de répartition (80 espèces).
– elle a un très grand cou, de très grandes pattes et l’habitude de se mettre sur ses pattes arrières pour aller chercher les feuilles à plus de 2 m de haut.
– elle s’hydrate grâce aux feuilles de sorte qu’elle n’a pas souvent besoin de boire, jamais selon certaines sources douteuses.


Photo 5 : Défi photographique
Le défi photo, c’est un mâle en équilibre avec la tête qui ne disparait pas trop dans les branchages. … Le 3e jour, l’occasion s’est présentée (Shaba NR ; août 2025).

OU ?
La gazelle de Waller n’est présente que dans 5 pays proches de la corne de l’Afrique : Somalie, Ethiopie, Djibouti, Kenya et Tanzanie. Sa répartition est limitée à l’Ouest par les montagnes du rift africain.

Les observations naturalistes ne sont importantes qu’au Kenya.
Par rapport au Kenya, il y a déjà 7 fois moins d’observations notées en Somalie, 9 fois moins en Ethiopie et 9 fois moins en Tanzanie.

Les meilleurs sites pour l’observer sont :

– 1 : Buffalo Spring National Reserve et Samburu National Reserve (Kenya) : ces parcs concentrent la grande majorité des observations de l’espèce. On peut considérer la gazelle de Waller commune dans cette zone. En Safari, on en croise une dizaine par jour ici ainsi qu’au parc voisin de Shaba National Reserve.
Ces 3 parcs sont de loin les meilleurs sites pour l’observer et vos chances sont sensiblement les mêmes pour cette espèce dans ces 3 réserves.

– 2 : Tsavo East NP (Kenya) : la partie Sud de ce parc national est très favorable. Les observations sont plus rares dans la partie Nord.

– 3 : Amboseli NP (Kenya) : la gazelle de Waller est présente dans ce parc mais nettement moins souvent observée que dans les précédents.

– 4 : Tarangire NO (Tanzanie) : ce parc, surtout connu pour ses paysages avec des baobabs et ses éléphants d’Afrique, est la meilleure destination de Tanzanie pour tenter de voir la gazelle de Waller. Elle n’est pas présente au Serengeti contrairement à ce qu’on peut parfois lire sur le Internet. En Tanzanie, on peut aussi tenter sa chance à Mkomazi NP, mais sa distance de fuite est assez élevée dans ce parc national peu visité.

– 5 : Aledeghi Wildlife Reserve (Ethiopie) : C’est probablement la meilleure destination en Ethiopie pour cette gazelle.

Dans tous les cas, il faut la chercher dans les plaines arides et semi-arides avec des savanes ou des steppes arborées. La présence d’arbres est fondamentale. Localement, en saison sèche, l’idéal est de suivre les vallons avec de petits cours d’eau asséchés. Là, arbres et arbustes restent verts grâce aux eaux souterraines. Les gazelles de Waller se concentrent beaucoup dans ces secteurs, souvent en petits groupes.

Photo 6 : Paysage ouvert
Cette savane est très ouverte. Les gazelles girafes passent plus de temps dans les zones un peu plus arborées
(Samburu NR ; août 2025).

QUAND ?
On peut la voir toute l’année. Les observations sont moins nombreuses de mars à juin. Il n’y a pas une période de reproduction particulière.
Elle est diurne.


Photo 7 : Fuite
Cette femelle s’alimentait à l’Est de la Réserve Nationale de Shaba, partie très peu fréquentée par les visiteurs. Sa distance de fuite était très élevée, mais une fois en hauteur, elle s’est arrêtée. Un bon équipement photographique s’impose ici (Samburu NR ; août 2025).

COMMENT ?
La gazelle de Waller est assez farouche. Lorsqu’elle se sent menacée, elle s’immobilise d’abord totalement.
On aura donc intérêt à :
– la chercher en safari sur un véhicule assez haut.
– regarder assez loin, sous les arbres et près des arbustes… il s’agit de la repérer avant qu’elle ne s’immobilise et devienne quasiment invisible dans la végétation.
– chercher de préférence le longs des talwegs asséchés.
– retenir que les femelles vivent par groupes avec leurs petits (10 animaux en moyenne). Les mâles sont plus territoriaux et parfois solitaires. Seuls les mâles portent des cornes (22 à 24 cm).
– ne pas compter sur les affûts près des points d’eau.

On reconnaîtra facilement cette espèce à son très long cou et à sa toute petite tête… Certains amateurs confondent la femelle avec l’impala… mais le cou est nettement plus long.

Photo 8 : Femelle
(Buffalo Spring NR ; août 2025).




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