
Dendrobate doré (Dendrobates auratus)
DIFFICULTE : Assez difficile
DISTANCE DE FUITE : Assez faible. On peut s’approcher à 2 ou 3 mètres. Au delà, elle va bondir et tourner le dos à l’observateur. longue queue.
EFFECTIFS : Inconnus ; elle est commune et localement abondante.
Le genre Dendrobates a été révisé au début des années 2010. Les « grenouilles fraises » notamment, ont été déplacées dans le genre Oophaga.
Ainsi, il ne reste que 5 espèces dans le genre dendrobates :
– Dendrobates auratus : le dendrobate doré.
– Dendrobates leucolemas : le dendrobate à bandes jaunes.
– Dendrobates tinctorius : le dendrobate à tapirer.
– Dendrobates truncatus : sans nom vernaculaire.
– Dendrobates nubeculosus : avec un seul exemplaire observé dans les années 1980.
Le dendrobate doré est un anoure de taille moyenne (4 cm pour le mâle ; 4.2 pour la femelle).
Il présente une grande diversité de coloration et d’extension des taches :
– uniformément jaune (Colombie).
– parfois brune avec des taches crèmes ou bronze (Panama).
– noir et vert (Costa Rica).
Dans chaque pays, il y a des variantes. Par exemple, au Costa Rica :
– vert bleuté avec peu de taches noirs (région de Cahuita, Manzanillo).
– vert-jaune avec beaucoup de noir (côté pacifique).
Photo 1 et 2 : Adultes en captivité
Ces individus ont la coloration typique des populations du Costa Rica côté Caraïbes (région de Cahuita, Manzanillo). Ils sont ici photographiés au La paz Waterfall Gardens, un bon endroit pour les voir si on les a raté en milieu naturel (février 2020).
outes les photos présentées ici sont prises juste au Sud de la ville de Phang Nga en Thailande dans le Somdet Phra Srinagarindra Park Thai Chang (février 2018).


OU ?
Le dendrobate doré est l’unique membre du genre Dendrobates présent en Amérique central. Il est réparti de l’extrême Sud du Nicaragua à l’extrême Ouest de la Colombie. Il a également été introduit à Hawaï, sur l’île de Oahu, dans les années 1930. Il s’agissait de contrôler les insectes invasifs… Ca n’a pas marché. On ne peut pas le confondre avec une autre espèce sauf en Colombie, dans la petite zone de contact avec D. truncatus.
Sur le terrain, l’essentiel des observations naturalistes concernent le Costa Rica et Panama. Compte tenu de la pression d’observation, Panama peut-être considéré comme le meilleur pays pour le voir.
A Panama :
– 1 : Camino de Cruces NP : proche de la capitale, c’est un bon parc pour la chercher. Mais toutes les forêts de Panama sont presque aussi favorables.

Au Costa Rica, la population est divisée en deux par la cordillère centrale. La différence climatique de part et d’autres de cette cordillère est lourde de conséquence pour rechercher ce dendrobate :
– Côté Pacifique (au Sud) : si vous venez au Costa Rica à la saison sèche (décembre à mars), ce n’est vraiment pas le bon secteur pour chercher le dendrobate doré. Ce dernier aime se montrer après la pluie. Si vous venez en saison des pluies, chercher au parc national du Corcovado ou sur ses marges. Les individus sont quand même moins beau que côté Caraïbes.
– Côté Caraïbes (au Nord) : ici, il n’y a pas vraiment de saison sèche. On peut souligner deux secteurs favorables :
– 1 : Vallée de Sarapiqui : facilement accessible, c’est sans doute la meilleure région pour le chercher.
– 2 : Refugio Nacional de Vida Silvestre Gandoca-Manzanillo : le climat est idéal ici et le sentier forestier courre dans des endroits très favorables.
Le dendrobate doré n’est pas facile à trouver :
– à Tortuguero NP : les densités sont faibles ici avec un terrain souvent trop sableux en particulier dans la partie Sud du parc.
– à Cahuita NP : là encore, le sentier longe vraiment trop le littoral.

Il faut chercher le dendrobate doré en plaine et sur les contreforts de moyenne altitude (elle ne dépasse pas 1 000 m). Il aime surtout les forêts primaires humides avec des arbres s’appuyant sur des contreforts. Ces racines multiplient en effet les recoins et les flaques favorables à la ponte. C’est là que les densités sont maximales. Néanmoins, il s’adapte bien aux forêts secondaires et aux jardins.
Photo 3 : Individu dérangé
Timide, cette espèce est difficile à photographier. On s’approche. On se baisse. Il tourne le dos, saute, s’éloigne… Il faut la bloquée entre les contreforts d’un arbre, mais s’il panique, il se salit aussi dans l’humus… et c’est tout de suite moins photogénique.
Sarapiqui ; Costa Rica (avril 2022).
QUAND ?
A l’échelle de l’année, c’est toujours possible, à condition d’avoir des pluies. Il faut donc éviter la période allant de fin novembre à début mai si on reste sur la côte Pacifique du Costa Rica.
Le dendrobate doré est diurne. A l’échelle de la journée, le matin est le moment le plus favorable. Le top, c’est un matin après une nuit pluvieuse. Là, on pourra être surpris de voir plusieurs dendrobates sur des chemins où on n’avait rien observé par temps sec. A défaut, n’importe quel moment de la journée après une pluie ou par forte humidité ambiante peut permettre d’en voir.
Au total, l’idéal est de passer plusieurs nuits sur un site favorable, pour profiter des matins sur place et pour augmenter ses chances d’avoir une averse.

Photo 4 : Mâle discret
Ce mâle transporte un têtard sur son dos pour le déposer dans un site favorable.
Il grimpe bien et il va parfois reloger des têtards dans les épiphytes des arbres ou dans le creux des fourches.
COMMENT ?
Le dendrobate doré est moins difficile a repérer que la célèbre rainette aux yeux rouges (voir l’article Rainette aux yeux rouges) :
– il faut marcher en forêt aux moments favorables. Il est important d’être patient. Les mâles se déplacent beaucoup (un bon, une pause, un bon, une pause…) de sorte que revenir par le même sentier renouvelle complètement les chances de le voir.
– on peut parfois les repérer au chant : c’est un bourdonnement assez aigu « cheez-cheez-cheez », qui rappelle plutôt un insecte. On ne l’entend quand même pas souvent.
– pour le photographier, l’idéal, c’est d’être deux : une personne bouge lentement de l’autre côté du dendrobate pour le rabattre doucement vers le photographe immobile. Seul, il faudra être très bien équipé pour le photographier de loin avec un un objectif très lumineux… ou acculer l’amphibien dans un espace suffisamment grand pour qu’il ne panique pas… dans ce dernier cas, il saute dans tous les sens.
– ne pas l’attraper : le poison secrété par la peau du dendrobate doré n’est pas dangereux pour l’homme mais l’attraper le dérange et ne présente pas d’intérêt. Il ne faut pas se toucher les yeux, la bouche, les blessures, avant de s’être nettoyer les mains avec du savon après un contact avec cet amphibien.
Source principale :
– Amphibians of Costa Rica ; Twan leenders ; A Field Guide (2016); 531p.