
Rainette aux yeux rouges (Agalychnis callidryas)
DIFFICULTE : Assez difficile.
DISTANCE DE FUITE : Presque nulle.
EFFECTIFS : Inconnus ; Elle est abondante dans les habitats favorables et présente même dans les habitats dégradés.
La rainette aux yeux rouges est une espèce emblématique parmi la faune du Costa Rica. C’est un des 3 amphibiens à ne pas rater. Mais, davantage que pour les deux autres espèces (Voir les articles : Dendrobate fraise et Dendrobate doré), les photographies en donne une image un peu fausse :
– on l’imagine éclairée alors qu’elle s’active dans une obscurité totale.
– on la cherche colorée alors qu’on la découvre le plus souvent dans sa position de camouflage où seul son vert reste visible.
– on suppose sa peau empoisonnée mais ce n’est pas le cas.
Au total, bien que commune et malgré ses couleurs vives, sa taille généralement honorable (souvent près de 7 cm ; maximum 7.4 cm pour les mâles et 8.4 cm pour les femelles), elle reste difficile à observer pour un naturaliste inexpérimenté.
Photo 1 : Portrait d’adulte
Bijagua ; Costa Rica (février 2022).

Photo 2 : Déplacement
Bijagua ; Costa Rica (février 2022).
La rainette aux yeux rouges saute parfois mais elle préfère généralement marcher.
Le genre Agalychnis compte 8 espèces dont 5 présentes au Costa Rica.
Plusieurs espèces du genre ont les yeux rouges :
– Agalychnis saltator n’a pas de bandes verticales sur les flancs.
– Agalychnis spurrelli a les flancs oranges unis.
– Agalychnis taylori n’est présente que du Sud du Mexique au Honduras. Elle se distingue de la rainette aux yeux rouges par ses « verrues vertes pales » sur le dos. La rainette aux yeux rouges n’en a généralement pas.
D’autres espèces peuvent être confondues :
– Duellmanohyla et Ptychohyla sont deux genres avec les yeux rouges mais leurs pupilles sont horizontales.
Les juvéniles de la rainette aux yeux rouges ne ressemblent pas du tout aux adultes. Après 5 jours dans l’oeuf, 75 à 80 jours têtards, ils deviennent de petites rainette couleur café.

OU ?
La rainette aux yeux rouges est présente en Amérique Centrale depuis le Sud du Mexique (Oaxaca, Veracruz, Chiapas, Tabasco, Campeche, Yucatan, Quintana Roo) jusqu’à Panama. Une petite population est présente en Colombie (département du Choco).
Dans la plupart de ces pays, elle n’est présente que sur le côté Atlantique et au maximum à 1 325 m d’altitude (1 250 m au Costa Rica). Au Costa Rica et à Panama, elle est également présente du côté Pacifique.
Les données naturalistes sont les plus nombreuses au Costa Rica. Très loin derrière viennent le Mexique puis Panama. Les autres pays d’Amérique centrale sont décrochés.

Au Costa Rica, il y a deux bonnes raisons pour concentrer ses recherches sur le côté Atlantique :
– les densités y sont plus importantes.
– les individus ont de plus belles couleurs, en particulier avec du bleu sur les flancs (ils sont bruns rayés de jaune côté Pacifique).
La rainette aux yeux rouges est arboricole. Elle est abondante dans les forêts humides avec une canopée intacte. Il faut la chercher à proximité de points d’eau permanents ou temporaires mais bordés de végétation. Elle est présente en moins grand nombre dans les jardins et les zones agricoles. L’association point d’eau et végétation dense reste la clée.
Pendant la journée, elle dort au revers des grandes feuilles larges. Ses pattes sont alors totalement repliées ce qui lui permet de cacher ses couleurs vives et de ne pas se déshydrater.
Tous les sites où l’habitat convient permettent de la trouver.
On relèvera quelques possibilités :
– 1 : Bijagua : aller boire un verre au restaurant de la Finca Verde Lodge, puis promenez-vous dans le petit jardin en inspectant le dessous des feuilles situées près des petits plans d’eau artificiels.
– 2 : Tortuguero NP : il faut y faire un night walk au Nord du village.

QUAND ?
On peut l’observer toute l’année.
Les observations sont plus faciles et plus intéressantes pendant la saison des pluies car on peut localiser les mâles qui chantent. Au total, c’est en juin, juillet et août que les observations sont les plus nombreuses.
La reproduction peut se dérouler toute l’année mais il y a deux pics d’activité :
– un au début de la saison des pluies (fin mai à début juin).
– un second correspond à la toute fin de la saison des pluies.
Les mâles lancent des appels (cri court ou double chuck) au crépuscule depuis un perchoir à proximité de l’eau. Ils changent de perchoir très souvent, multipliant les appels dans toutes les directions. Les femelles choisissent les mâles aux appels les plus puissants, c’est à dire les plus gros mâles.
Photo 3 : Au repos
Bijagua ; Costa Rica (février 2022).
C’est généralement dans cette position qu’on découvre la rainette aux yeux rouges lors d’un night walk en début de nuit.

Photo 4 : Réveil
Bijagua ; Costa Rica (février 2022).
C’est ici la même rainette que celle de la photo précédente. La nuit est tombée depuis un moment et elle restait immobile. j’ai dû projeté quelques gouttes d’eau à plusieurs reprises pour la réveillée. Elle est restée ainsi un long moment, refermant les yeux lors des éclairages trop prolongées.
COMMENT ?
En journée, il faut d’abord faire une recherche des habitats favorables : petites mares, plans d’eau, ruisseaux avec une végétation importante et en particulier avec des espèces qui ont de grandes feuilles suffisamment basses pour être inspectés.
On peut aussi, en journée, passé en revue toutes les faces inférieures des feuilles proche du point d’eau en espérant trouver la petite masse compacte d’une rainette endormie (photo 3 et 5). Ce n’est pas facile en journée. Il faut aussi éviter de toucher la végétation en aveugle en raison des potentiels vipères arboricoles. Voir l’article sur la vipère de Schlegel.
En début de nuit, on retourne sur les lieux favorables avec une bonne lampe torche. Les rainettes, même endormies, sont plus visibles à la lumière des lampes. Si elles sont réveillées, couleurs et mouvements permettent de les repérer facilement.
Au total, il est important de passer une ou deux nuits à proximité d’un endroit favorable. En saison des pluies, on bénéficie aussi de l’appel des mâles. Un indice de plus…
Si vous échouez seul, vous pouvez toujours vous rabattre sur un night walk organisé où on profite à la fois d’un guide mais aussi des yeux de l’ensemble des participants. Mais c’est tellement mieux de trouver tout seul !

Photo 5 : Une autre au repos
Tortuguero NP ; Costa Rica (février 2022).
Remarquer ici la paupière inférieure transparente réticulée de rayures jaunes. On devine à travers, l’oeil rouge, et un peu, la pupille noire verticale.
Source principale :
– Amphibians of Costa Rica ; Twan leenders ; A Field Guide (2016); 531p.
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