Sanglier à moustaches (Sus barbatus)
DIFFICULTE : Moyennement facile
DISTANCE DE FUITE : Très variable, comme pour le sanglier.
EFFECTIFS : Inconnu ; Classé sur la liste rouge des espèces menacées en raison de la disparition de son habitat et de la pression de chasse.

Ce sanglier se caractérise par sa grande barbe et ses petits yeux. C’est un omnivore opportuniste qui réalise d’importantes migrations pour rejoindre les zones de fructification des dipterocarpacées. Cette famille d’arbres fructifie de façon simultanée sur de grands secteurs, produisant des milliards de glands riches en lipides sur quelques semaines (stratégie de « satiété du prédateur »). Les arbres qui ont fructifié ne le referont pas pendant quelques années. Les sangliers à moustaches se regroupent par centaines pour rejoindre ces zones de festin éphémère.
A Bornéo, le sanglier a moustaches fournit plus de 95% de la viande consommée par les habitants. Il est donc très important et très respecté. C’est un médiateur entre l’homme et les esprits : « bon à manger » et « bon à penser ».
Le sanglier géant de Palawan était considéré comme une sous-espèce du sanglier à moustaches avant d’être élevé au rang d’espèce.

OU ?
Le sanglier à moustaches n’est présent qu’en Malaisie, en Indonésie et sur quelques îles des Philippines (archipel de Sulu).
Il est divisé en deux sous-espèces qu’il est très intéressant de distinguer :
– Sus barbatus oi : c’est la sous-espèce de Sumatra (Indonésie) et de l’Ouest de la Malaisie. Sa barbe est moins impressionnante que celle de l’autre sous-espèce et il est plus rare, car concurrencé par le sanglier commun (Sus scrofa) qui résiste mieux à la pression de chasse et aux modifications de l’habitat.
– Sus barbatus barbatus : c’est la sous-espèce de Bornéo où c’est la seule espèce de sanglier sauvage. Il est abondant et sa barbe est remarquable. C’est donc en priorité à Bornéo qu’il faut le chercher.

Photo 1 : Adulte
Ce sanglier cherche les restes de fruits à proximité d’une plateforme de nourrissage des orangs-outans.
Tanjung Puting NP ; Bornéo ; Indonésie (juillet 2015).

Les observations naturalistes sont plus importantes dans la partie malaise de l’île que dans la partie indonésienne.
Au total, les meilleurs sites pour le voir sont :
– 1 : Parc national de Bako (Malaisie) : on voit régulièrement le sanglier à moustaches aux abords du restaurant.
– 2 : Région de Sabah (Malaisie) : c’est dans cette partie de Bornéo que les observations naturalistes sont les plus nombreuses mais c’est tout le secteur qui est favorable. Il faut ouvrir l’oeil autour de Sandakam et du sanctuaire des orangs-outans.
– 3 : le parc national de Tanjung Puting (Indonésie) : On pourra le voir surtout autour de Camps Leakey.
– 4, 5 : le parc national de Taman Negara et d’Endau-Rompin (Malaisie).
– 6 : le parc national de kerinci-Seblat (Sumatra).

C’est un habitant des forêts persistantes à toutes les altitudes. Il est régulièrement présent sur les plages.

QUAND ?
On peut le voir toute l’année. Les observations sont plus fréquentes en été (avec un maximum en août) en lien avec la météo favorable et la pression touristique. Il y a aussi un pic en janvier.
C’est un animal diurne qui reste très actif toute la journée.

COMMENT ?
On le cherchera à pied partout où la nourriture « tombe du ciel » : près d’un restaurant, d’une plate forme de nourrissage d’orangs-outans, d’une aire de pique-nique. Il suit parfois les bandes de singes pour profiter des fruits qu’ils laissent tomber.