
Cerf rusa (Rusa timorensis)
DIFFICULTE : Assez facile. Très variable selon les sites. fréquent dans les parcs nationaux.
DISTANCE DE FUITE : Très très variable selon les sites (de 15 m dans certains parcs nationaux à plus de 200 m).
EFFECTIFS : 10 000 ; Classé comme vulnérable sur son aire de répartition naturel.
Le genre Rusa regroupe 4 espèces de cerfs d’Asie du Sud-Est. Voir la carte de répartition des 4 espèces du genre dans l’article sur le cerf sambar.
Le cerf rusa est également appelé cerf de Java.
Ces différents noms méritent des explications :
– Cerf rusa : « Rusa » signifie cerf en malais. Ce nom place le cerf rusa comme l’animal type du genre.
– Cerf de Java : ce nom correspond à sa localisation naturelle principale, l’île de Java en Indonésie.
– Cerf de Timor (Rusa timorensis) : son nom scientifique donné en 1820 par le naturaliste français Henri-Marie Ducrotay de Blainville, le lie à Timor, île au Sud-Est de l’Indonésie.
Le cerf rusa est originaire de Java et Bali, deux îles parmi les plus densément peuplées du monde. Ce qui reste du cerf rusa aujourd’hui, c’est ce que les hommes en on fait : une espèce sauvegardé ici et braconné là ; une espèce introduite ici puis considéré comme nuisible au même endroit ; une espèce élevé ici et chassé là… Un outil, un jouet… pour une Homo soit disant sapiens qui veut tout contrôler.
Photo 1 : Mâle adulte
Ce cerf est tout proche du parking à l’entrée du parc surfréquenté de Pangandaran.
Pangandaran NP ; Indonésie (juillet 2015)

Photo 2 : Femelle
Pangandaran NP ; Indonésie (juillet 2015)
OU ?
Le cerf rusa a une répartition très complexe :
On estime qu’il est originaire de Java et de Bali.
Sur ces deux îles, les cerfs ne survivent que dans les rares espaces préservés.
Il aurait été, dès l’Antiquité, introduit sur les îles à l’Est de l’Indonésie. Il s’adapte bien. Il ne boit presque pas d’eau ce qui lui permet de coloniser des espaces où les autres herbivores sont rares.
A partir du XVIIe (île Maurice) et du XVIIIe siècle (La Réunion), il est introduit sur les îles par les navigateurs qui cherchent à faire des réserves de protéines le long des routes commerciales maritimes.
A partir du XIXe siècle, des introductions sont réalisées en Australie, Nouvelle-Zélande et en Nouvelle-Calédonie (1870). Certaines introductions ont échoué mais le cerf rusa est aujourd’hui très présent en Nouvelle Galles du sud et en Nouvelle-Calédonie. La volonté d’implanter l’espèce ce poursuit au XXe siècle. En 1954, 60 animaux sont transportés de l’île Maurice à la Réunion pour renforcer la population.
Aujourd’hui, dans la plupart des pays où il a été importé, il est considéré comme une espèce nuisible, dangereuse pour les espèces endémiques. Une espèce qui favorise l’érosion aussi. Il est donc très très chassé et donc difficile à voir.

Les naturalistes enregistrent le plus grand nombre de données en Nouvelle-Calédonie, devant la Réunion, l’Australie et l’Indonésie. Les conditions d’observations sont cependant extrêmement différentes selon les pays.
Les meilleurs sites pour le voir sont les suivants :
– 1 : Parc national de Baluran (Java ; Indonésie) : il y a ici les plus grands effectifs sur l’aire originelle de l’espèce. Il faut y consacrer du temps. Les paysages sont fermés et il y a un peu de braconnage.
– 2 : Par national de Pandangaran (Java ; Indonésie) : dans ce parc très visité, les cerfs ne sont pas farouches. J’en ai observé que 3 en une demi-journée de marche, mais dans de très bonnes conditions.
– 3 : Par national Ouest-Bali (Bali ; Indonésie) : c’est d’abord un parc pour le snorkeling et la plongée mais on peut y voir des cerfs. Les densités sont particulièrement fortes sur l’île de Menjangan dite « île aux cerfs ».
– 4 : Parc national de l’archipel de Komodo (Indonésie) : si vous allez voir les varans de Komodo, vous aurez aussi l’occasion de voir d’autres espèces et notamment le cerf rusa. Une proie potentielle pour les varans.
– 5 : Parc national Royal (Australie) : ce parc se situe juste au sud de Sydney. Il est très visité. Les cerfs se laissent très facilement photographier ici. On n’a pas l’ambiance sauvage.

Les lieux suivants sont nettement moins favorables :
– 6 : Centre de la grande Terre (Nouvelle-Calédonie) : on compte ici au moins 200 000 cerfs rusas. C’est la plus grande population au monde. Les cerfs ont un impact négatif sur l’écosystème et les kanaks, peu nombreux, sont encouragés à les chasser. La distance de fuite est importante et les animaux sont plus nocturnes. Pour les voir ici, on aura intérêt à emprunter les routes transversales très tôt le matin et à chercher avec des jumelles.
– 7 : Massif de la Roche Ecrite (La Réunion) : les cerfs rusas sont régulés par la chasse à la Réunion. Ils sont rarement vus. Ils restent généralement à couvert et sont essentiellement nocturnes. Ouvrez l’oeil au dessus de Saint-Denis si vous randonnez en direction de la Roche Ecrite. Bonne chance ! Si non, il faudra vous contenter des élevages extensifs vers Marla, dans le cirque de Mafate.


Photo 3 et 4 : Mâles aux bois abîmés
Le pelage du cerf rusa est souvent ébouriffé. Les animaux que j’ai pu observer sur l’archipel de Komodo avait souvent les bois abîmés.
La photo 3 est prise dur Rinca, la 4 sur Komodo.
Archipel de Komodo ; Indonésie (août 2015).
Le cerf rusa habite les prairies tropicales et subtropicales, ainsi que les forêts de basses altitude. Il ne dépasse pas les 900 m.
QUAND ?
On peut le voir toute l’année.
Le rythme d’activité dépend vraiment de la pression des prédateurs et de la chasse.
Il est surtout actif tôt la matin et en soirée. Il peut se montrer en journée dans les parcs nationaux où il est en sécurité alors qu’il est considéré comme nocturne à la Réunion… Comme c’est étrange !
En Indonésie, il se reproduit toute l’année. Les accouplements sont néanmoins plus nombreux en juin à Bali et de juillet à septembre à Java.
COMMENT ?
En Indonésie, c’est généralement à pied qu’on croise ce cerf.
Si le paysage est un minimum dégagé, on peut le repérer assez facilement parce qu’il vit rarement seul. Il forme de petits groupes (jusqu’à 25 individus).


Photo 5 : Elevage extensif
Depuis les années 1980, des élevages extensifs de cerf rusa se sont développés à la Réunion sur les terres non agricoles des hautes altitudes.
Marla ; La Réunion (juillet 2005).
Photo 6 : Elevage
Nouvelle Calédonie (août 2004).