
Barasingha (Rucervus duvaucelii)
DIFFICULTE : Facile. Trés localisé.
DISTANCE DE FUITE : 30 m.
EFFECTIFS : entre 6 et 7 000. Il est classé comme Vulnérable.
Ce cerf porte différents noms :
– Barasingha : ce nom vient de l’hindi « barahsingga » qui signifie 12 cors. Ce cerf porte en effet des bois plus ramifiés que tous les autres cervidés indiens. Les mâles mâtures portent en moyenne 10 à 14 cors. Certains animaux ont 20 cors.
– Cerf de Duvaucel : Duvaucel fut nommé naturaliste du roi de France Louis XVIII en 1817. Il reçut, cette année là, une mission en Inde. Il a travaillé sur Calcutta, région dans laquelle le cerf à disparu depuis. Quelques nom d’animaux lui rendent hommage.
– Cerf des marais : On évitera ce nom pour deux raisons : d’abord parce qu’il est également utilisé pour le blastocère (Blastocerus dichotomus) et pour l’hydropote chinois (Hydropotes inermis). Ensuite, parce qu’une des trois sous-espèces de barasingha ne vit pas dans les marais.
Ce cerf est divisé en trois sous-espèces avec des localisations nettement séparées :
– Cervus duvaucelii duvaucelii : cette sous-espèce porte un sabot évasé adapté aux marécages. Elle représente 72% des effectifs en 2021. C’est les populations du Kanchampur (Népal) et de 6 localités de l’Uttar Pradesh (Inde). En 2005, une autre petite population (320 individus) a été découverte dans la réserve de Jhilmil Jheel sur la rive Est du Gange dans l’Uttarakhand (Inde). C’est la population la plus au Nord.
– Cervus duvaucelii branderi : cette sous-espèce a un sabot adapté aux sols durs. Elle représente 12% des effectifs. C’est la population la plus au Sud, concentrée dans le parc national de Kanha dans le Madhya Pradesh (Inde). Une tentative d’introduction dans la réserve de tigres de Satpura est en cours.
– Cervus duvaucelli ranjitsinhi : cette espèce est adaptée au marais. Elle est localement appelée « dolhorina » (« dol » signifie marais). Elle représente 16% des effectifs. C’est la sous-espèce de l’Assam présente dans les parcs nationaux de Kaziranga et de Manas.
Toutes les photos présentés ici présente C. d. branderi.
Kanha NP; Madhya Pradesh ; Inde (décembre 2014).
Photo 1 : Mâle adulte
Photo 2 : Paysage type : on notera les bois extrêmement ramifiés ; les femelles qui passent inaperçues ; et le fait qu’en saison humide, les barasinghas peuvent aisément disparaître dans des herbes encore plus hautes.


OU ?
Au début du XIXe, le barasingha était présent dans toute la moitié nord de la péninsule indienne depuis le Pakistan jusqu’au Bangladesh. Sa disparition est liée à la fois à :
– l’agriculture qui s’étend en priorité sur l’habita qu’affectionne le barasingha.
– la chasse, assez facile, pour cet animal qui vit en dehors des forêts.
Aujourd’hui, la population la plus importante se trouve à la frontière entre l’Inde et le Népal. Il y a ici quelques hardes en dehors des réserves protégées. Les 4 autres populations correspondent à des parcs nationaux.
La quasi totalité des observations naturalistes sont réalisés en Inde bien que le meilleur site pour les voir soit au Népal. Les amoureux de la nature se déplacent pour tenter de voir le tigre ou le rhinocéros indien. Le barasingha est un bonus secondaire.
Les meilleurs sites sont :
– 1 : le parc national royal de Shukla Phanta (Népal) : les guides prétendent qu’il y a ici la plus grande prairie d’Asie. La vedette est le barasingha avec 1/3 des effectifs mondiaux (2170 barasinghas en 2013). Il vaut mieux visiter ce parc en mars-avril quand l’herbe est moins haute (les herbes atteignent 3 m en saison des pluies). Ce parc est aussi intéressant pour l’avifaune et la tranquillité (les touristes se contentent de Bardia). Il présente l’inconvénient d’être totalement excentré et de présenter une faune relativement farouche.
– 2 : le parc national de Kanha (Inde) : en 2016, on comptait ici 750 barasinghas. On les trouve assez facilement dans les zones ouvertes. Les paysages de ce parc et la faune diversifiée en fait un des plus beaux d’Inde. Le tigre est l’espèce vedette.

– 3 : le parc national de Kazinranga (Inde) : en 2021, on y dénombrait 868 barasinghas. La vedette du par est le rhinocéros indien.
– 4 : le parc national de Manas (Inde) : en 2021, on y dénombrait 121 barasinghas. Les chances de le voir sont ici plus minces mais les touristes qui visitent l’Assam peuvent l’inscrire à leur programme.
Le barasingha doit être rechercher dans les milieux ouverts : les marécages et les prairies humides. c’est un brouteur spécialisé dans les graminés et les plantes aquatiques.
QUAND ?
On peut le voir toute l’année mais les conditions d’observation varient beaucoup :
– décembre à février : c’est la saison sèche. C’est la meilleure période.
-février à avril : c’est encore la saison sèche. La végétation offre les meilleurs conditions de visibilité mais c’est aussi la période durant laquelle les cerfs perdent leurs bois. Les mâles mâtures les perdent en premier.
– juin à septembre : c’est la saison des pluies. C’est la moins bonne période pour les observateurs. Les bois repoussent rapidement et le velours tombe en juillet-août.
– septembre et octobre : c’est le coeur de la période des naissances à Kanha.

Le barasingha est diurne :
– le matin : il se nourrit et se désaltère au moins une fois.
– au coeur de la journée : il se repose à l’ombre les journées très chaudes mais reste actif les journées fraîches.
– le soir : il broutte à nouveau et retourne se désaltérer au minimum une fois.
COMMENT ?
On est contraint de le voir depuis un véhicule dans le cadre d’un safari. Il faudra le rechercher dans les zones ouvertes. Il vit en troupeau de 8 à 20 individus (et jusqu’à 60) et est donc assez facile à repérer.