comment 0

Voir le tamandua du Sud

Tamandua du Sud (Tamandua tetradactyla)
DIFFICULTE : Assez difficile, aléatoire.
DISTANCE DE FUITE : Nulle.
EFFECTIFS : Inconnu ; Classé en préoccupation mineur.

On parle de fourmiliers pour désigner 4 espèces séparées dans deux familles :
La famille des Cyclopedidae ne compte qu’une espèce :
– le fourmilier nain (Cyclopes didactylus), aussi appelé myrmidon. Il ne mesure que 17 cm sans la queue. Petit et nocturne, c’est le plus difficile à observer.
La famille des Myrmecophages compte 3 espèces :
– le tamanoir ou grand fourmilier (Myrmecophaga tridactyla): 130 cm sans la queue. Voir l’article tamanoir.
– le tamandua du Mexique (Tamandua mexicana). Voir l’article tamandua du Mexique.
– le tamandua du Sud (tamandua tetradactyla) : 60 cm sans la queue.

En 1758, c’est Carl Von Linné qui nomme les espèces connues à l’époque en mettant en avant, non pas la taille, mais le nombre de doigts : 2, 3 ou 4 d’où didactylus, tridactyla et tetradactyla. Ce n’est qu’un siècle plus tard que les deux tamanduas sont séparés.

Photo 1 et 2 : Tamandua clair
J’étais à l’affût près d’un point d’eau, espérant voir un tapir terrestre quand ce tamandua est apparu (voir l’article tapir terrestre). Il s’est approché à 5 mètres sans que je bouge. Après, j’ai pu le suivre, le regarder fouiner partout. Il se montrait indifférent à ma présence pour peu que je reste à une 10e de mètres. Après un petit quart d’heure, il s’est engagé dans un tronc creux (photo 1). Il a disparu ainsi.
Fazenda Alegre ; Pantanal ; Brésil (août 2018).



Le tamandua du Sud est aussi appelé tamandua à collier car il porte toujours un collier noir. Le reste du pelage est très variable mais globalement plus clair que celui du tamandua du Mexique (ce dernier donne l’impression de porter un blouson noir). Dans la nature, leur distribution suffit à les séparer.

OU ?
Le tamandua du Sud occupe toute l’Amérique du Sud tropicale à l’Est de la Cordillère des Andes. En fait, le Chili est le seul pays du sous continent où il n’est pas présent. Venezuela, Colombie et Equateur ont de part et d’autres de la Cordillère des Andes, les deux espèces de tamandua.

On distingue 4 sous-espèces qui montrent une tendance : plus on va vers le Nord et plus les tamanduas sont noirs.

Les observations des naturalistes sont fortes en Colombie. La Colombie enregistre d’ailleurs le plus grand nombre d’observations pour les deux espèces de tamandua. On n’a ensuite le Brésil (les données sont finalement rares par rapport à la superficie du pays où le tamandua est présent), puis l’Argentine… Bolivie, Pérou et les autres pays enregistrent déjà 10 fois moins d’observations que la Colombie.

Les données sont largement éparpillées.
On retiendra néanmoins deux secteurs favorables :
– 1 : le Pantanal (Brésil) : dans les zones de savane arborée, le tamandua est bien présent et la visibilité bien supérieure à celle des forêts tropicales. J’ai vu deux tamanduas en passant 3 jours sur la fazenda Alegre dans la partie Nord du Pantanal : un en début de nuit, l’autre en fin d’après midi.
– 2 : de Villavicencio à Yopal (Colombie) : c’est le début de l’Amazonie colombienne au pied des Andes. Ici, les observations sont très nombreuses en campagne.

Ce tamandua vit dans les forêts tropicales (comme le tamandua du Mexique) mais aussi dans les savanes et la pampa. Ces milieux sont plus favorables à sa recherche.

QUAND ?
On peut le voir toute l’année.
Les observations sont plus nombreuses en juillet, août et septembre. C’est la saison sèche dans le Pantanal. Janvier est un bon mois en Colombie.

Il est autant diurne que nocturne. On ne le cherchera pas au coeur de la journée dans les zones de savane sans ombres.

COMMENT ?
Rencontrer cette espèce, c’est d’abord du hasard. La chance sera proportionnelle au temps passé dans les zones favorables.
Attention à ne pas toucher les branches quand vous circuler dans le Pantanal en dehors des sentiers. Les tiques sont très très très nombreux.

Photo 3 et 4 : Tamandua foncé
La nuit vient de tomber. Ce tamandua cherche sa nourriture devant les maisons de la fazenda. Il ignore le photographe deux ou trois mètres devant lui. Remarquer le pelage bien plus foncé que l’individu présenté aux photos 1 et 2.
Fazenda Alegre ; Pantanal ; Brésil (août 2018).


Laisser un commentaire