
Couleuvre soulignée (Chironius exoletus)
DIFFICULTE : Difficile
DISTANCE DE FUITE : 3 m environ, mais il joue souvent la carte de la discrétion et peut rester immobile tout près de vous. Repéré et au sol, il fuit. Acculé, il se gonfle et ouvre la gueule. Il mord en dernier recourt mais est inoffensif.
EFFECTIFS : ce serpent est considéré comme commun et classé en préoccupation mineure en raison de sa très large répartition et de sa présence sur plus d’une 100e d’aires protégées.
Chironius exoletus fait partie de la famille des colubridae.
Le genre Chironius compte 22 espèces (3 au Costa Rica ; 8 en Equateur…).
Chironius, vient de Chiron. Dans la mythologie grecque, c’est un centaure réputé pour ses capacités de guérison. On retrouve donc dans ce nom de genre utilisé en 1790, la croyance en un lien serpent/guérison, comme pour la couleuvre d’Esculape en France.
Exoletus signifie « adulte » ou « mature » en latin. Le premier spécimen nommé était sans doute un gros exemplaire chez cette espèce qui ne dépasse pourtant pas 162 cm.
Photo 1 à 4 : Chironius exoletus dans les branches basses
Yasuni NP ; Equateur (août 2022).


OU ?
C’est un serpent très largement réparti.
Il est présent du Costa Rica au Nord-Est de l’Argentine.
Le Brésil est le pays où les observations sont les plus nombreuses. Viennent ensuite Pérou, Colombie et Equateur (surtout sur les contreforts des Andes ; en Equateur. Les observations sont moins fréquentes ailleurs mais on peut le voir au Costa Rica, en Bolivie, à Panama et en Guyane française.
Ces observations sont biens davantage les conséquences de la pression d’observation que celle de la densité en serpents.
Son habitat est :
– surtout forestier : tous les types de forêt conviennent du niveau de la mer à 1732 m en Equateur, 2170 m au Costa Rica. Il déborde largement sur les cultures, les vergers et les zones habitées. Il est semi-arboricole.
– souvent proche de zones humides : son régime alimentaire est composé, avant tout, de grenouilles, y compris d’espèces toxiques. C’est d’ailleurs le seul serpent qui a la possibilité d’ingérer certaines espèces.

Pour le voir, on retiendra :
– 1 : La Serra Domar (Brésil) : c’est la petite chaîne de montagne entre Santos et Porto Alegre. C’est la plus forte concentration d’observations au Brésil.
– 2 : Mindo (Equateur) : Mindo est surtout connu par les ornithologues mais la région est bien connu également pour les amphibiens et les reptiles. C’est à Mindo que Chironius exoletus est le plus souvent observé en Equateur.
– 3 : Ouest de la Guyane : pour ceux qui souhaitent rester en France, c’est la seule option. Il faut le chercher le long des lisières autour de Mana ou Saint-Laurent-du-Maroni.
QUAND ?
On peut le voir toute l’année. les observations sont plus rares en avril-mai.
Il est diurne et chasse parfois activement en journée.

COMMENT ?
On n’a deux possibilités pour le chercher :
– par beau temps : marcher le long des lisières, des pâturages ouverts. C’est souvent la zone de chasse et Chironius exoletus est probablement le serpent d’Amérique du Sud le plus actif par temps ensoleillé.
– par temps couvert : on aura alors tout autant à le chercher en forêt. Les herpétologues d’Equateur estiment qu’on a 5 à 10% de chances de le rencontrer lors d’une journée en forêt.
– de nuit : Chironius exoletus dort sur les branchages des arbustes ou des arbres (0.3 à 8 m de haut en Equateur ; 1.5 à 4 m de haut au Costa Rica) très souvent le long des rivières, mais à défaut le long d’une lisière (bord de route…). On peut donc prospecter avec une lampe électrique.
RISQUE DE CONFUSION :
C’est un serpent difficile à déterminer à vue. La localisation géographique permet de limiter les candidats potentiels.
Deux critères sont fondamentaux :
– la couleur dorsale : elle est uniformément vert vif à vert olive.
– le nombre de rangées d’écailles dorsales au milieu du corps : il est de seulement 12 soit moins que la plupart des genres proches (Erythrolamprus, Dendrophidion, Drymoluber, Leptophys). Si l’idéal est d’avoir l’animal en main, une photographie du corps de profil permet souvent de compter (6 rangées visibles), des écailles grandes et lisses.
On remarquera également :
– la grande taille de l’oeil.
– la couleur jaune-vert pâle du dessous.
– le corps à section triangulaire.
Chironius multiventris est plus foncé et avec des écailles qui descendent plus sur le ventre.
Chironius flavopictus a le dessus du corps plus brun et le dessous plus nettement jaune.
On peut distinguer les sexes en observant les écailles de la crête dorsale :
– chez le mâle, elle est très marquée, très élevée.
-chez la femelle, elle est basse et formée de 2 écailles donnant l’impression d’une paire de crête.