
Ara bleu (Ara ararauna)
DIFFICULTE : Assez facile
DISTANCE DE FUITE : 25 mètres environ, mais très différente selon la pression anthropique. Il peut se montrer familier comme des passereaux qui viennent à la mangeoire.
EFFECTIFS : Inconnus ; C’est une espèce protégée depuis 1986 mais toujours considérée comme vulnérable.
Le ara bleu est une espèce monotypique qui ne peut être confondue qu’avec le ara à gorge bleue (Ara glaucogularis), espèce endémique des savanes inondables du Béni en Bolivie. Les quelques 350 individus de cette espèce sont en danger critique d’extinction.
OU ?
Le ara bleu peuple tout le bassin amazonien. Il déborde sur les pays voisins comme les Guyanes où les effectifs restent limités. Deux populations sont isolées à l’Ouest de la Cordillère des Andes :
– une en Equateur.
– une en Colombie et au Panama.
Il est surtout observé au Brésil (c’est souvent le plus commun des aras), au Venezuela et au Pérou, mais également régulièrement en Colombie et en Equateur. Ailleurs, les observations sont nettement moins fréquentes. Il est rare et localisé en Guyane française.
Photo 1 : Portrait
île Royale ; îles du salut ; Guyane française (octobre 2012).


Photo 2 à 6 : Aras bleus au Yasuni NP ; Equateur (août 2022).
Photo 2 : En vol
Les aras bleus, comme les autres membres du genre, vivent par couple. Il est rare de les voir par nombre impair. et reste généralement ensemble.
Pour observer cette espèce, c’est l’habitat qu’il faut bien cibler.
Le ara bleu vit :
– à basse altitude : on le trouve généralement à moins de 500 m.
– dans les forêts inondables : marécages, forêts galeries…
– dans les zones planes : il évite les collines, les falaises…
– dans les secteurs avec des palmiers : le palmier pinot (Euterpe oleracea), le palmier-bâche (Maurritia fleuosa) et plus généralement, tous les palmiers des genres Mauritia et Acrocomia sont doublement essentiel pour le ara bleu. Ils lui fournissent la base de sa nourriture même s’il consomme aussi d’autres graines et des fruits. Ils lui fournissent les troncs pour la nidification.

Au total, toutes les régions forestières inondables d’Amazonie sont de bons sites. On peut citer les suivants :
– 1 : Manu NP (Pérou) : c’est le grand parc amazonien le plus accessible au Pérou.
– 2 : Manaus (Brésil) : c’est le coeur de l’Amazonie. Les observations y sont nombreuses.
– 3 : Yasuni NP ou Cuyabeno : ce sont les deux zones protégées de l’Amazonie équatorienne.
En Guyane française, il est rare. Il n’est présent que dans les zones marécageuses du littoral où poussent palmiers pinots et palmiers-bâche.
Photo 3 : Décollage
Lorsque un ara quitte son perchoir… On peut se tenir près… Le partenaire va le suivre.

QUAND ?
Les aras bleus sont sédentaires même s’ils réalisent des déplacements en fonction des disponibilités alimentaires. On peut donc les admirer toute l’année. Les observations sont quand même plus nombreuses de mai à novembre, c’est à dire en dehors de la saison de reproduction.
Cette dernière s’étend de décembre à mai avec des décalages selon les pays :
– décembre à février en Colombie.
– janvier à mars au Surinam.
– avril-mai à Trinidad.
Photo 4 : Ravitaillement en minéraux sur un arbre.
Ce moment de ravitaillement est le plus favorable pour remarquer les détails sympas :
– certains aras sont gauchers, d’autres droitiers.
– les jeunes ont l’iris brune (on en voit peu) mais il n’y a pas dimorphisme sexuel.

C’est un oiseau diurne mais deux moments sont particulièrement stratégiques pour l’observer :
– le matin juste après le lever du soleil et le soir avant son coucher : ce sont les meilleurs moments pour les voir en vol. Les aras sont alors hyperactifs. Ils vont et viennent en ligne droite entre leur dortoir et leur site d’alimentation. Ils circulent par 2, 4, 6 en émettant leurs cris retentissants. Ils volent assez haut (jumelles et téléobjectifs bienvenus) mais c’est un bon moment pour les photographies avec un éclairage magique.
Ce moments est d’autant plus intéressant qu’il permet aussi de repérer les secteurs utilisés et, par la suite, de retrouver les oiseaux posés à la cime des arbres.
– le matin jusqu’à 10 heures : c’est le meilleur moment pour le voir posé et actif. Les aras rejoignent leur site de ravitaillement en minéraux (des berges de cours d’eau ou une essence d’arbre particulière). Les tours guidés proposent ce moment là. Les oiseaux sont alors posés, nombreux (souvent des groupes entre 10 et 20) et très occupés. C’est ce style de spectacle que vous verrez si on vous emmène voir des aras dans un tour guidé. Sur les meilleurs sites. On peut observer plusieurs espèces de aras. Voir l’article sur le ara rouge.
Photo 5 et 6 : Toujours en couple

COMMENT ?
Si vous ne disposez que de peu de temps, faite un tour guidé en amazonie en demandant de voir des aras.
Si vous avez davantage de temps, rejoignez une lagune ou un marécage navigable en prévoyant une zone pour bivouaquer sur le site. L’idéal est alors de circuler en bateau.
Il est toujours facile de repérer les aras a leurs cris, puissants et fréquents. Ces cris ressemblent à ceux des autres aras. On ne parviendra à les distinguer que de ceux du ara rouge, moins stridents.
Photo 7 : Couple à la cime d’un arbre mort
En dehors du ravitaillement en minéraux, les aras ne fréquentent que la canopée et se posent presque toujours à la cime des arbres.