

Cerf de Virginie (Odocoileus virginianus)
DIFFICULTE : Facile.
DISTANCE DE FUITE : Extrêmement variable selon les sites. De quelques mètres à plusieurs centaines de mètres.
Le cerf de Virginie est le cervidé le plus abondant et le plus souvent observé en Amérique du Nord. Pour les naturalistes qui aiment le terrain, il est donc important de bien le connaître.
Les débutants auront du mal à s’y retrouver avec les espèces de cervidés d’Amérique du Nord :
– l’orignal est la même espèce que l’élan pour certains scientifiques, mais pas pour tous.
– le wapiti fut considéré comme une sous-espèce américaine du cerf élaphe jusqu’en 2004.
– le cerf de Virginie n’appartient pas au genre cervus (celui des cerfs). Au Québec, pour bien le distinguer du cerf (le wapiti), on préfère l’appeler chevreuil. Mais il ne fait pas partie du genre Capreolus, celui du chevreuil européen.
Le cerf de Virginie appartient au genre Odocoileus qui ne compte que deux espèces :
– le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) : c’est le cervidé le plus fréquent à l’Est des Etats-Unis, au Canada, au Mexique, en Amérique centrale et au Nord de l’Amérique du Sud.
– le cerf mulet (Odocoileus hemionus) : c’est le cervidé le plus fréquent à l’Ouest des Etats-Unis, en Californie et dans les célèbres parcs américains à l’Ouest des montagnes rocheuses.
Photo 1 : Jeune mâle :
Parc national Cotopaxi ; Equateur (août 2022).
Photo 2 à 4 : Mâle, harde et femelle :
Réserve écologique d’Antisana ; equateur (août 2022).


OU ?
Le cerf de Virginie est présent du Canada au Pérou.
Sur le plan géographique, il porte plutôt bien son nom car les densités sont fortes dans la partie Est des Etats-Unis, dans l’Etat de Virginie et les états voisins.
Les pays où les observations sont les plus importantes sont les Etats-Unis, loin devant le Canada, lui même loin devant le Mexique. Ailleurs, les observations sont beaucoup moins fréquentes mais si on le cherche, on parviendra à le trouver sans trop de difficultés dans le Sud de la Finlande (où il a été introduit) et sur les plateaux d’altitudes des Andes (Colombie, Equateur). On pourra aussi le voir, bien au chaud, au Costa Rica.
Voici quelques bons sites pour le voir :
– 1 : aux Etats-Unis : pour le voir correctement, il faut le chercher dans les zones sans chasse. C’est le cas des périphéries des villes de l’Est américain, des banlieues pavillonnaires lâches avec des parcs. Les possibilités sont multiples mais cette option ne fait pas rêver les touristes étrangers. L’autre possibilité, c’est de visiter des parcs nationaux. On retiendra particulièrement Shenandoah NP. Ici, c’est la Virginie, le fief de l’espèce et on n’est pas trop loin de Washington.

– 2 : au Canada : c’est dans les parcs urbains qu’on a le plus de chance de l’observer ici. A Montréal, on peut l’observer dans le parc Michel Chartrand dans le quartier du Vieux-Longueil. C’est en pleine ville, à l’Est de Montréal. Les cervidés sont habitués aux hommes. On perd ici le côté sauvage.
– 3 : en Equateur : la Réserve écologique Antisana permet d’observer de grandes hardes. On peut en profiter depuis son véhicule ou à pied aux alentours de la lagune micacocha. C’est un excellent endroit pour voir le cerf de Virginie mais la réserve est très très souvent sous un couvercle de nuages. Les rares touristes viennent plutôt dans cette réserve pour observer le condor des Andes ou chercher l’ours à lunettes. On peut aussi en voir, mais beaucoup moins facilement, dans les autres parcs des Andes et notamment le Cotapaxi NP.
– 4 : Costa Rica : bien que présent dans tout le pays (en dessous de 1 300 m), le cerf de Virginie présente ici ses plus fortes densités dans les forêts sèches du Guanacaste. Les meilleurs endroits pour le voir sont les parcs nationaux du Guanacaste et de Palo Verde. Ici, à la saison sèche, on pourra chercher aux alentours des points d’eau.
Photo 5 : Juvénile
Ce faon était accompagné d’un autre faon du même âge. Ils restaient à proximité de la piste principale du parc national alors que leurs parents ne se sont pas montrés.
Palo Verde NP ; Costa Rica (avril 2022).

QUAND ?
En Amérique du Nord, l’hiver est clairement la saison la moins favorable. La neige complique les déplacements et les cerfs s’enfoncent dans les forêts. Le reste de l’année convient bien avec un pic d’observations qui s’étend de mai à juillet. Le mois de juin à la réputation d’être le plus favorable.
Le cerf de Virginie est diurne. On peut le voir toute la journée dans les zones sans chasse.
COMMENT ?
Plutôt que de chercher cette espèce spécifiquement, il est plus intéressant de multiplier les visites et les randonnées avec d’autres centres d’intérêts. On finit souvent par les découvrir par hasard et c’est toujours un plaisir.
Photo 6 : En forêt équatoriale
Les spécialistes distinguent 38 sous-espèces de cerfs de Virginie avec d’importantes variantes de couleur de pelage, de longueur de bois… L’observateur amateur sera également surpris par ses habitats… Ici, au lever du jour, ce cerf est surpris dans une épaisse forêt tropicale.
Manuel Antonio NP ; Costa Rica (février 2018).

RISQUE DE CONFUSION :
Contrairement au Cerf mulet (Odocoileus hemionus), le cerf de Virginie a :
– des oreilles bien proportionnées : elles font au plus 50% de la taille de la tête (chez les adultes).
– une ramure simple (pour les mâles) : tous les bois partent de la tige principale. Ils ne fourchent pas une 2e fois.
– du maquillage blanc : ce n’est pas évident chez toutes les sous espèces, mais il y a souvent un blanc marqué autour des yeux, du nez, le cou et sous le ventre.
– une queue épaisse avec le dessous et l’extrémité blanche : elle est relevée quand l’animal fuit afin de signaler le danger par une grande plage blanche (le postérieur plus le dessous de la queue).
– une fuite avec un galop classique (tout en relevant la queue) et non pas le « sotting » (des sauts jambes raides).
Photo 6 : Femelle
Cette femelle n’a pas des taches blanches marquée mais on reconnaît l’espèce à la taille bien proportionnée des oreilles et à l’extrémité de la queue blanche. Ici, l’animal inquiet commence à la soulever.
Près du Mont Rushmore ; Etats-Unis (été 2011).