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Voir les dauphins roses d’Amazonie (l’inie de Geoffroy)

Inie de Geoffroy (Inia geoffrensis)
DIFFICULTE : Facile
DISTANCE DE FUITE : 20 mètres ?.
EFFECTIFS : inconnu.

Les guides touristiques parlent de dauphins roses pour désigner les dauphins d’eau douce de l’Amazone. Il s’agit en fait de 3 espèces de la famille des Iniidae :
– l’inie de Geoffroy : c’est l’espèce type, la plus répandue et la plus connue.
– l’inie de Bolivie : elle est considérée comme une espèce depuis 2002.
– l’inie de l’Araguaia : ce dauphin a été décrit seulement en 2014 et depuis, les études des séquences de la région de contrôle mitochondriale ont permis de confirmer son statut d’espèce.

La séparation de ses espèces est liée à l’histoire géologique du bassin versant de l’Amazone. La formation de rapides a isolé des populations qui ont évolué de façon indépendante.

Photo 1 à 3 : Inies de Geoffroy
Yasuni NP ; Equateur (août 2022).

Ces deux dauphins se dirigent vers la gauche. Le premier montre son dos après avoir respiré. Le second prend sa respiration avant de plonger.

Photo 2 : Dos ; Photo 3 : Souffle

Les inies :
– se nourrissent essentiellement de poissons (43 espèces au moins) qu’ils chassent entre les racines et les troncs submergés, parfois en fouillant la boue.
– sont gris à la naissance. Ils prennent plus ou moins une teinte rose selon leur nourriture, leur âge, leur sexe (les mâles sont souvent plus roses).

QUAND ?
On peut l’observer toute l’année et c’est la meilleure saison climatique pour vous qui constitue la meilleure période d’observation. Les données sont plus fréquentes en août. Elles sont particulièrement faibles en avril-mai.

COMMENT ?
On est presque obligé d’être en bateau pour chercher ces dauphins (généralement par groupes de 2 à 4) et pour suivre leurs déplacements. On peut également se faire déposer à une zone de confluence stratégique dans les portions amonts des bassins versants.

L’observation peut, selon votre personnalité, s’avérer magique ou décevante :

– magique : c’est l’ambiance de l’Amazonie avec des dauphins que l’on entend respirer, qui sortent à droite, à gauche, au milieu… toujours par surprise. Ils restent à une 20e de mètres du bateau sans pour autant sembler gênés.
– décevante : si vous voulez voir la tête, ou ramener une belle photographie, c’est très compliqué : le dauphin émerge et respire. On n’a pas le temps de voir le museau. On entend et on voit le souffle. On lance une rafale hasardeuse à un moment où on n’aperçoit déjà plus que le dos… la queue ne sort jamais.
Une seule technique : suivre un groupe. Le premier qui respire révèle la position à « mitrailler » pendant que le second émerge à son tour.
Les belles photos de cette espèce sont généralement des animaux nourris avec du poisson pour qu’ils sortent la tête de l’eau.


OU ?
L’inie de Geoffroy peuple l’essentiel du bassin de l’Amazone depuis les zones à courant marqué à l’amont jusqu’à l’embouchure.

Les observateurs naturalistes relèvent sa présence d’abord au Brésil, devant le Pérou, la Colombie et l’Equateur. Ramener à la surface des pays, on ne peut pas dire qu’un pays soit plus favorable qu’un autre pour l’observation de cette espèce. Par contre, plus localement, on peut distinguer des zones favorables :

– 1 : la région d’Iquitos (Pérou) : ici, on a une forte concentration des données sur l’Amazone dans le secteur à l’amont de la confluence avec le Rio Napo. Tout le secteur est favorable autour d’iquitos, capitale de l’Amazonie péruvienne.

– 2 : Yasuni NP (Equateur) : on peut observer des inies de Geoffroy tous les jours sur le Yasuni. Les dauphins sont très très souvent présents à la confluence entre le Yasuni et le cours d’eau qui vient de la lagune de Jatuncocha.

– 3 : Manaus (Brésil) : le rio Negro juste en amont de Manaus est considéré comme la localité type. C’est ici que l’inie a le plus été observé et étudié. Plus en amont, la confluence entre l’Amazone et le Japura est également un bon secteur.

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