OU ?
Le cténosaure noir est présent dans toute l’Amérique centrale, du Sud du Mexique à Panama. Sur son aire de répartition, il est absent des montagnes et des forêts humides fermées. Du coup, on le trouve davantage sur les zones côtières. Le littoral Pacifique de l’Amérique central est une zone de présence continue en lien avec l’habitat (plus ouvert que du côté Caraïbes) déterminé par la présence d’une saison sèche marquée.

Les données naturalistes sont particulièrement nombreuses au Mexique, puis au Costa Rica. Elles sont plus rares ailleurs bien que tout le littoral Pacifique soit favorable.

Le cténosaure noir est également présent localement au Venezuela et en Floride (Etats-Unis) où il a été introduit.

Les meilleurs sites pour l’observer sont :
– 1 : Tulum : les cténosaures noirs sont présents sur les murs du site archéologique. Aux heures les plus torrides, ils cherchent l’ombre comme les touristes… On peut également le voir sur la plupart des sites archéologiques mayas du secteur d’Uxmal (Kabah, Sayil, Labna…) ainsi que sur les littoraux rocheux du Nord du Yucatan. Ici, on ne peut pas le confondre avec une autre espèce.

– 2 : Palo Verde NP : impossible de le rater dans les zones basses de ce parc. Il traverse parfois la route. Au bout de la piste, on peut voir à la fois l’iguane vert (sur les branches côté fleuve) et le cténosaure noir (sur le sol côté savane). On peut le trouver un peu partout dans toute la péninsule de Osa.

Il atteint une altitude maximale de 1 300 m dans les stations très chaudes. Les plus fortes densités sont à très basse altitude.

C’est un très bon grimpeur et un lézard très arboricole. Beaucoup de gros spécimens profitent du panorama depuis une grosse branche bien exposée. Ils apprécient aussi de passer la nuit dans un arbre creux. Les mâles adultes sont très territoriaux et on peut les retrouver tous les jours à la même place. Les juvéniles sont plus terrestres, cachés dans la végétation basse.

Photo 3 : Au sol
Près du Grand cénote ; Yucatan ; Mexique (avril 2015).

QUAND ?
On peut l’observer toute l’année.
C’est un reptile diurne.
Il apprécie la même chose que les touristes :
– le Soleil le matin et même la journée : sa température corporelle idéale est de 36, 37 °C.
– l’ombre aux heures caniculaires : il tolère des températures très élevées. On cherche l’ombre avant lui.
– et il n’aime pas la pluie : il reste alors caché entre les rochers jusqu’au retour du Soleil.
Du coup, à la question « Quand ? », pour les adultes, on peut répondre, quand vous avez envie de sortir.

La reproduction a lieu à la toute fin de la saison sèche. Les terriers sont creusés dans des zones ensoleillés ouvertes. Ce sont des complexes d’une 10e de mètres de long avec plusieurs chambres. Un terrier est souvent partagé par plusieurs femelles mais chacune dispose de se propre chambres. Une femelle pond en moyenne 40 à 45 oeufs (12 à 88).
Les juvéniles naissent donc à la saison des pluies :
– ils sont verts à la période ou la végétation est verte. Ils se cachent dans la végétation près du sol et sont donc difficiles à trouver. Les adultes sont très largement végétariens mais il leur arrive de compléter leur menu avec des opportunités… et parfois un juvénile. Un individu a été vu avec une chauve-souris dans la gueule.
– ils sont insectivores à la période où les insectes sont les plus nombreux.

COMMENT ?
On les trouvera sans les chercher en visitant les sites archéologiques ou en randonnant dans les zones sèches. Les amoureux de leur véhicule pourront en voir en restant assis sur la fourche des arbres ou sur les rochers bien exposés.

En fin de saison on aura l’opportunité de voir les mâles hocher la tête pour montrer leur domination. Celui qui a la plus grosse tête l’emporte généralement sans avoir à combattre.

Photo 4 : Portrait d’un adulte
Palo Verde NP ; Costa Rica (Avril 2022).

RISQUE DE CONFUSION :
– Ctenosaura acanthura et pectinata ont une répartition différente.
– Ctenosaura quinquecarinata est beaucoup plus petit (maximum 47.5 cm) et a la base de la queue nettement aplatie sur le dessus (sous des épines bien présentes).
– l’iguane commun (Iguana iguana) a toujours sa grosse écaille circulaire sur la joue (Voir l’article Iguane commun).

Photo 5 : Juvénile : ce jeune va bientôt avoir 10 mois. Il n’a déjà plus sa couleur verte et a adopté le comportement grimpeur de ses parents.
Uxmal ; Yucatan ; Mexique (avril 2015).

Photo 6 : mâle adulte : Remarquer :
– la taille de la tête caractéristique des mâles dominants.
– la queue épineuse qui, ici, a été sectionnée et a repoussé un peu.

SOURCE PRINCIPALE :
– Reptiles of Costa Rica ; A Field Guide ; Twan Leenders ; 2019 ; 625 p.