
Condor des Andes (Vultur gryphus)
DIFFICULTE : Assez facile.
DISTANCE DE FUITE : 40 mètres, en restant dessous.
EFFECTIFS : 6 700 ( 2018) avec une tendance en baisse.
Le condor des Andes détient de nombreux records :
– c’est le rapace avec la plus grande envergure (3.20 m). Un seul oiseau le dépasse : l’albatros hurleur.
– c’est l’oiseau volant avec la plus grande surface alaire.
– c’est l’oiseau volant dont le poids moyen (mâle / femelle) est le plus lourd au monde (12 à 9 kg). Si on ne tient pas compte du poids moyen, le mâle du condor des Andes est dépassé en poids par la grande outarde et par le pélican frisé.
Il est remarquable par d’autres aspects :
– c’est le seul représentant du genre Vultur ; le condor de Californie appartient à un autre genre (Gymnogyps).
– c’est un des rares rapaces dont le mâle est plus grand que la femelle et avec un dimorphisme sexuel aussi marqué : le mâle possède une grande crête sur la tête et un caroncule sur le cou.
– c’est un des oiseaux qui vole le plus haut en altitude : il a été vu à 6 500 m ce qui le place au 7e rang des oiseaux qui volent le plus haut derrière le record du vautour de Rüppel (plus de 11 000 m), la grue cendrée, l’oie tigrée, le cygne chanteur, le chocard à bec jaune et le gypaète barbu. A très haute altitude, le condor disparaît généralement à la vue de l’observateur et l’on comprend aisément que les Incas le considèrent comme un messager des dieux.
– il passe 99% de son temps en vol à planer.
Photo 1 : Mâle adulte posé : Remarquer le « col roulé blanc » caractéristique des adultes. Réserve écologique d’Antisana ; Equateur (août 2022).
Photo 2 : Mâle adulte en vol : les condors profitent de l’ascendance de l’air chaud le long des parois rocheuses bien orientées le matin. On peut ainsi savoir où se placer pour les voir passer juste au dessus de nous. Réserve écologique d’Antisana ; Equateur (août 2022).


OU ?
Le condor des Andes vit en Amérique du Sud, dans presque toute la Cordillère des Andes. Ses effectifs diminuent nettement dans l’hémisphère nord et sa répartition est discontinue à partir de l’Equateur. Il est éteint depuis les années 2020 au Venezuela.
Les données naturalistes sont les plus importantes :
– 1 : en Argentine et au Chili : cela s’explique en partie par le fait qu’au Sud de ces pays, le condor des Andes fréquente des altitudes plus basses.
– 2 : en Equateur et au Pérou.
– 3 : en Bolivie et en Colombie : les données sont rares.
Les meilleures sites pour le voir sont :
– 1 : le canyon de Colca au mirador Cruz del Condor (Pérou) : cet observatoire, près de la ville d’Arequipa, a été aménagé spécialement pour voir les condors. Il faut se lever tôt et observer à partir de 7 h du matin. L’inconvénient ici, c’est qu’on est pas tout seul.
Au Pérou, on peut en voir également assez facilement dans la région de Pisco et de Nazca.
– 2 : la réserve Ecologique d’Antisana (Equateur) : il n’y a qu’une centaine de condors en Equateur répartis en 70 gîtes. 35 condors sont présents sur la réserve d’Antisana, un site où on a toutes les chances de le voir. Peu avant l’entrée de la réserve (côté Quito), une plateforme a été aménagée face à une vallée très encaissée. En face, on remarquera vite les rochers couverts de fientes et quelques condors. La falaise est à l’ombre le matin. Du coup, les oiseaux choisissent parfois une autre zone pour ce percher le matin et mieux profiter des courants d’air ascendants. Lors de mon passage en août 2022, un groupe de 14 condors s’étaient posés sur les petites falaises, côté route, environ 800 m après l’entrée de la réserve écologique.
La météo est souvent capricieuse ici ce qui explique que le site soit en dehors des circuits touristiques habituels.
En Equateur, on peut aussi espérer voir des condors en visitant la réserve écologique de Cotacachi-Cayapas ou la région de la Zuleta dans la province d’Imbabura.
– 3 : Parc national Quebrada del Condorito (Argentine) : Ce parc national, à l’Ouest de la province de Cordoba, ouvre de 8h à 20h. Depuis l’entrée du parc (à la Pampilla), il faut 2 à 3 heures de randonnée pour rejoindre un belvédère qui surplombe la vallée de Punilla et Calamuchita. Ici, on peut observer des condors.

Tout le Sud de la Patagonie andine est favorable.
– 4 : Parc National Torres del Plaine (Chili) : c’est un bon secteur pour voir des condors dans un cadre magnifique mais il n’est pas toujours facile de les voir de près.
Si vous êtes marcheur, vous ne regretterez pas la randonnée d’une journée vers la Base de Las Torres. Outre le paysage magnifique, des condors passent très régulièrement devant « les tours » et quelques oiseaux se posent sur les falaises noires à droite du lac. On est généralement trop loin pour la photographie même si, parfois, un condor survole le lac à faible hauteur.
Photo 3 : Devant les Tours de Torres del Paine
Base de Las Torres ; Parc national Torres del Paine ; Chili (Janvier 2024).

Si vous préférez les randonnées plus courtes, partez du Camping Pehoé pour rejoindre le condor lookout (45 minutes). Un creux dans la falaise de conglomérats est presque toujours utilisé par un condor.
Dans tous les cas, sur Torres del Paine, il est difficile de prendre des photographies de près depuis que l’on n’a plus le droit de quitter les sentiers, c’est à dire 2015. Les oiseaux peuvent planer juste au dessus de vous à tout moment et les photographes devront se tenir toujours en alerte.
Photo 4 : Femelle sur son perchoir préféré
Condor Lookout ; Parc National Torres del Paine ; Chili (Janvier 2024).

– 5 : Parc National Los Glaciares (Argentine) : On se retrouve ici dans la même situation qu’au parc Torres del Paine au Chili. On voit des condors tous les jours mais il est difficile d’en profiter longtemps à une distance adaptée à la photographie.
Dans la zone Sud du Parc, un condor passe parfois juste au dessus de vous au glacier Perito Moreno (photo ci-contre) ou au Lago Roca.
Les bâteaux de croisière en direction du glacier Upsala ralentissent à proximité d’une falaise où, le matin, il y a presque toujours quelques condors photographiables avec un 400 mm. Tenez-vous sur le pont le plus haut possible avec votre matériel près si ça vous intéresse (photo ci-dessous).
Photo 5 : Mâle en vol au dessus du belvédère
Perito Moreno ; Parc National Los Glaciares ; Argentine (Janvier 2024).

Photo 6 : Mâle adulte
Ce condor est posé à faible hauteur au dessus du lac glaciaire alimenté par le glacier Upsala. Une femelle était également présente à une 10aine de mètres. Ces condors voient passer des croisiéristes tous les jours.
Parc National Los Glaciares ; Argentine (Janvier 2024).
Dans la partie Nord du parc, les condors circulent surtout dans le couloir rocheux avant l’entrée à El Chalten. Il y a parfois des oiseaux sur la paroi rocheuse qui domine le centre des visiteurs. La petite randonnée qui part du centre des visiteurs pour le mirador des condors permet d’augmenter ses chances de voir passer un rapace mais sans garanties.

Il faut chercher le condor des Andes dans les zones de prairies avec des falaises rocheuses. Les zones de prairies sont indispensables pour nourrir les grands herbivores (camélidés, cervidés, bovidés), base de la nourriture des condors. Les falaises rocheuses servent de perchoir, de site de nidification et permettent de créer des zones avec des ascendances thermiques favorables pour un planeur.
Photo 7 : En groupe
Ici, on ne voit que 3 des 14 condors posés.
On peut reconnaître le sexe et la maturité des oiseaux :
– devant à gauche, une femelle adulte (col blanc ; absence de crête).
– devant à droite, un mâle adulte (col blanc et crête).
– derrière, un mâle immature (brun, sans col blanc, mais avec une crête).

QUAND ?
On peut l’observer toute l’année.
Sur l’ensemble du continent, les observations sont plus fréquentes d’octobre à mi-février. Sur le terrain, pour des raisons climatiques, on retiendra plutôt :
– juillet et août pour le Pérou et l’Equateur.
– octobre à février pour le Nord de l’Argentine et du Chili.
– décembre à mars pour la Patagonie.
Il vaut mieux se rendre sur les sites d’observation tôt le matin. Les oiseaux sont alors sur les falaises. On finit par les voir décoller, profiter des ascendances thermiques et parfois passer tout près des observateurs avant de s’élever encore plus haut dans le ciel.
Les journées de mauvais temps, les oiseaux volent moins. C’est souvent un moment favorable pour les observer de plus près sur les falaises.
COMMENT ?
On peut se contenter de rejoindre un observatoire et patienter.
Ceux qui on besoin de bouger auront intérêt à suivre les corniches rocheuses.
En observant les oiseaux, on peut parfois découvrir une zone où ils se posent. On peut parfois sans approcher. Les condors n’ont pas vraiment de prédateur. Ils ne se montrent pas très farouches. Il faut néanmoins veiller :
– à rester à une bonne 50e de mètres.
– à rester en dessous des oiseaux.
– à ne pas faire de gestes brusques.

Photo 8 : Portrait d’un mâle adulte
Photo 9 : Mâle en vol : les grandes taches blanches sur le dessus des ailes sont caractéristiques. Elles permettent une identification de très loin. Malgré la différence de taille, vu de dessous, la condor peut être confondu avec un urubu à tête rouge.
Photo 10 : Femelle en vol : l’écartement des rémiges est lui aussi caractéristique.

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