comment 0

Voir l’anaconda vert

Anaconda vert (Eunectes murinus)
DIFFICULTE : Difficile
DISTANCE DE FUITE : Très variable.

Les anacondas (le genre Eunectes) sont représentés par 4 espèces de la famille des boidés. Ils se caractérisent par des adaptations au mode de vie aquatique avec notamment des yeux et des narines placées au dessus du crane. Ils peuvent donc respirer et observer en restant totalement immergés.

Pour distinguer les 4 espèces, on doit comparer les cartes de répartition (voir ci-dessous) et la couleur générale de fond. Les deux dernières espèces ne dépassent jamais 4 mètres, tandis que les 2 premières peuvent atteindre 8 mètres :
– Anaconda vert ou anaconda géant (Eunectes murinus) : il est vert foncé. C’est l’espèce la plus répandue et la plus massive. C’est à cette espèce qu’on pense quand on parle d’anaconda au sens large.
– Anaconda de Bolivie (Eunectes beniensis) : il est vert très très foncé, presque noir. Il est très semblable à l’anaconda vert, seulement sensiblement plus petit. Il est endémique de la région de Beni en Bolivie, d’où son nom scientifique.
– Anaconda jaune ou anaconda du Paraguay (Eunectes notaeus) : il est jaune, jaune verdâtre.
– Anaconda à taches sombres ou anaconda de Deschauense (Eunectes deschauenseei) : il est marron clair. Sa répartition est mal connue. Il est peut-être présent au Surinam et les deux noyaux de population sont peut-être à regrouper.

Le python réticulé est le plus grand serpent du monde.
L’anaconda vert, lui, est le plus gros serpent du monde : ce sont les femelles qui peuvent atteindre 8.5 mètres de long, 200kg et un diamètre de plus de 50 cm.

L’anaconda, aussi impressionnant soit-il, ne mérite pas l’image de mangeur d’homme que les médias ont donné. L’homme ne fait pas partie de ses proies et aucune attaque dans la nature n’a été scientifiquement documentée.

OU ?
C’est une espèce qui reste difficile à observer pour deux raisons :
– invisible sous l’eau : très aquatique, l’anaconda ne laisse souvent entrevoir que le dessus de sa tête. Lors de votre approche, il peut s’immerger totalement et rester sous l’eau 20 minutes. La plupart des rivières amazoniennes ont une eau marron sombre en raison de la richesse en tanin. Ca ne facilite pas l’observation.
– camouflé sur terre : immobiles, les petits individus passent facilement inaperçus dans la végétation, invisible entre les herbes ou camouflé sur des branches… Quand on en trouve un, il est parfois impossible de l’approcher, parfois impossible de voir sa tête…

Les meilleurs pays pour tenter de voir les anacondas sont les suivants :
1 – l’Equateur : rapporté à la surface de « l’Oriente » (la partie amazonienne de l’Equateur), c’est le pays où les données sont les plus nombreuses. Il faut rejoindre la réserve de Cuyabeno ou le parc national Yasuni. Dans les deux cas, c’est cher (encore plus pour Yasuni) et on ne peut pas circuler en indépendant.
Les parties amazoniennes de la Colombie et du Pérou offrent autant d’opportunités que l’Equateur mais l’Amazonie est moins accessible depuis les capitales de ses pays. La pression d’observation y est donc moins élevée.

2 – le Pantanal ou l’Amazonie brésilienne : dans le Pantanal ou en remontant le fleuve Amazone, c’est possible de le croiser. Mais il faudra quand même un coup de chance. J’ai passé 6 jours dans le Pantanal sans en voir.

3 – le Surinam : les observations y sont deux fois plus nombreuses qu’en Guyane française.
En Guyane française, deux espèces sont présentes. Les observations restent rares. Il faut concentrer les efforts sur les marais de Kaw.

Il faut chercher les anacondas dans tous les milieux où l’eau douce est très présente : marécages, étangs, cours d’eau…

QUAND ?
On peut voir des anacondas toute l’année et à n’importe quel moment de la journée. Mais il y a deux éléments clés :
– les basses eaux : plus les eaux sont basses plus on aura de chance de voir les animaux sur les berges ou en train de circuler pour échapper à un bras de rivière qui s’assèche.
– les fortes chaleurs : les anacondas se montrent davantage quand le Soleil se montre selon un guide naturaliste du Yasuni NP (Equateur). L’inconvénient, c’est qu’on ne peut guère anticiper les journées ensoleillée en Amazonie.

La meilleure période varie donc en fonction de la destination. Dans bien des cas en Amazonie, il n’y a pas de saison sèche très marquée. On retiendra les mois suivants :
– Cuyabeno / Yasuni (Equateur) : de fin septembre à février, il pleut un peu moins… Janvier, puis décembre et septembre sont les mois les moins pluvieux. Janvier et février sont les meilleurs mois. Je me suis rendu sur place fin août et c’était clairement trop tôt.
– Pantanal (Brésil) : de juin à septembre.
– Guyane française : septembre à novembre.


COMMENT ?
C’est en circulant en bateau qu’on aura le plus de chance de trouver cette espèce. Il faut longer les rives et inspecter les berges. Les zones de végétation flottante peuvent s’avérer propice. On peut repérer les « coulées » laissées par les femelles dans la végétation. Il faut alors se tenir debout sur le bateau et parfois aller s’échouer sur les radeaux flottants pour chercher.

En période de sécheresse, les randonnées avec des bottes sur les côtés des zones marécageuses sont un bon plan. On pourra alors trouver des animaux concentrés dans les flaques en voie d’assèchement.

Laisser un commentaire