
Basilic commun (Basiliscus basiliscus)
DIFFICULTE : Assez facile
DISTANCE DE FUITE : 5 m en moyenne.
La famille des corytophanidae est une toute petite famille de lézards.
Elle ne compte que 9 espèces appartenant à 3 genres :
– Basiliscus : les basilics comptent 4 espèces.
– Corytophanes : les corytophanes comptent 3 espèces.
– Laemanctus : ils comptent 2 espèces.
Tous les membres de cette familles vivent entre le Sud du Mexique et le Nord de l’Equateur. Leurs représentants ont tous de très longues pattes et les mâles adultes ont toujours une crête sur la tête. Cette crête rend cette famille de saurien très séduisante.
Le basilic commun est, avec le basilic vert, la plus grosse espèce de la famille. Les plus gros mâles atteignent 90 cm. Certes, la queue représente les 2/3 de la longueur mais l’animal n’en reste pas moins impressionnant car sa queue, comme son corps et sa tête, est surmontée d’une énorme crête. La préhistoire ne semble pas si loin !
Photo 1 : Mâle adulte sur son perchoir
Vigilant, ce mâle surveille l’approche du photographe depuis le sommet d’un gros rocher. Si la menace s’affirme, il se jettera dans le cours d’eau.
Llanos de Cortès ; Costa Rica (avril 2022).

L’habitat et la biologie du basilic commun sont très proches de celle du basilic vert. Il courent sur l’eau de la même manière (voir l’article : basilic vert). Sa vitesse sur l’eau à été mesurée : 8.4 km/h, soit à peine moins que sa vitesse sur terre. Adultes et juvéniles courent à la même vitesse mais les juvéniles peuvent parcourir de plus grandes distance ssur l’eau grâce à leur poids inférieur.
Bon nageur et capable de rester longtemps sous l’eau, il semble quand même éviter de rester longtemps dans le milieu aquatique. Il joue sur l’interface terre/eau pour échapper à la fois aux prédateurs terrestres (félins…) et aquatiques (crocodile américain).
Photo 2 : Mâle adulte après la fuite
Ce mâle vient de traverser un cours d’eau en courant. Son corps n’est mouillé que dans la partie inférieure. On voit, sur les longs doigts de la patte postérieure, les membranes de peau que le lézards utilise pour prendre appui sur l’eau.
Llanos de Cortès ; Costa Rica (avril 2022).

L’alimentation est très variée : toute la faune de petite taille ainsi que des suppléments végétaux : fleurs, fruits, bourgeons.
Les femelles sont mâtures à l’âge de 1.5 ans. Elles peuvent produire plusieurs pontes annuelles de 2 à 18 oeufs. Les plus grosses femelles font de plus grosses pontes. Les oeufs éclosent 3 mois plus tard. Les adultes ne s’occupent pas des petits. Seulement 60% des jeunes dépasseront l’âge de 1 an.
Bien que mature dès l’âge de 1 an, les jeunes mâles ne parviennent guère à s’accoupler. Les vieux mâles défendent en effet un territoire et interdisent l’accès au femelle. Ce n’est que vers 3 à 4 ans que leur taille leur permettra de contrôler un territoire et de s’accoupler.
L’espérance de vie est de l’ordre de 4 à 6 ans. La longévité dans la nature ne dépasse guère les 7 ans.
Photo 3 : Très vieux mâle
Ce mâle énorme observe un serpent en train d’avaler une grenouille. Assis à proximité, j’alterne les clichés photographiques entre les deux reptiles (voir l’article : leptophis ahaetulla).
Manuel Antonio NP ; Costa Rica (février 2018).

OU ?
Le basilic commun est présent de la côte pacifique du Costa Rica (il déborde à peine au Nicaragua) au quart Nord-Ouest de la Colombie (il déborde un peu sur le Venezuela).
Les observations sont nombreuses au Costa Rica où il n’occupe pourtant qu’une petite partie du pays . Le nombre de données est un peu plus faible au Panama et en Colombie. Dans ce dernier pays, les connaissances sur la répartition sont insuffisantes. Le basilic commun disparaît généralement au dessus de 1200 m.
Les meilleurs sites pour le voir sont :
1 – Llanos de Cortès (Costa Rica) : il s’agit d’une cascade où les touristes se rendent pour se baigner (la cascade est à contre jour l’après midi). Là, il suffit de descendre un peu la rivière pour observer des basilics communs.

2 – Corcovado NP : les naturalistes viennent ici pour profiter de la biodiversité au sens large (tapir de Baird, les 4 primates du Costa Rica et les oiseaux). Le basilic commun est bien présent le long des cours d’eau et en 2018, un gros mâle prenait le Soleil sur les planches du dortoir de la Sirena.
3 – Canal de Panama : tous les cours d’eau du secteur de canal de Panama sont peuplés de basilic commun.
4 – Ciénaga : c’est autour de cette ville que les données d’observation de basilic commun sont les plus nombreuses en Colombie. Attention néanmoins en Colombie, on peut le confondre avec Basiliscus galeritus.
Le basilic commun vit essentiellement le long des cours d’eau. C’est de toute façon là qu’il faut le chercher. Cependant, il s’en éloigne plus fréquemment que le basilic vert et les observateurs ont parfois la surprise d’en trouver dans des endroits très humides mais loin des rivières (Manuel Antonio NP ; Corcovado NP). Il est essentiellement terrestre.

QUAND ?
On peut le voir toute l’année. Les observations sur le terrain sont les plus nombreuses entre janvier et avril ce qui correspond à la saison sèche, celle où la pression d’observation est la plus importante. A l’opposé, les observations sont moindres en septembre et novembre, donc en saison des pluies et en dehors des vacances.
La saison de reproduction dure toute l’année dans les régions équatoriales sans saison sèche. Au nord du Costa Rica, elle s’arrête pendant les 2 mois les plus secs.
On peut le voir toute la journée mais il se tient généralement à l’ombre lors des heures chaudes.
Photo 4 : Mâle adulte
Il s’agit ici d’un mâle assez jeune. Chez les vieux individus la crête de la tête, encore plus développée, tend à retomber vers le dos.
Llanos de Cortès ; Costa Rica (avril 2022).
COMMENT ?
Pour trouver cette espèce, on remontera les rivières les pieds dans l’eau, pieds nus ou en sacrifiant une paire de chaussures. On observera tous les promontoires proches de la rivière : rochers surtout mais aussi, gros troncs, souches, talus de la berge… En réalité, sur le terrain, on apprend vite. Les premiers basilics se signalent en fuyant. Ils changent alors de perchoir mais conservent une position qui leurs permet toujours de vous observer et qui vous permet donc d’en faire autant.
La distance de fuite est très variable. Elle peut être relativement faible si vous approchez lentement, par étapes et sans faire de gestes brusques. Les animaux proches de l’eau fuient généralement à 6 m. Les individus loin de l’eau jouent encore davantage la carte de l’immobilité et peuvent souvent être approchés à 3 mètres.

Photo 5 : Juvénile
Les femelles, comme les juvéniles, n’ont pas une impressionnante crête sur la tête.
Llanos de Cortès ; Costa Rica (avril 2022).
NE PAS LE CONFONDRE ?
Sans expérience, on peut confondre le basilic commun avec les espèces suivantes :
– le basilic rayé (Basiliscus vittatus) : cette espèce est plus petite. Surtout, elle occupe un espace géographique différent. Il est présent au Costa Rica et au Panama seulement côté Atlantique.
– le basilic vert (Basiliscus plumifrons) : cette espèce est de même taille mais avec toujours le vert comme couleur dominante. Les deux espèces ne se cotoient que dans quelques régions localisées dont la péninsule de Osa.
– Anolis oxylophus : les adultes peuvent être confondus avec les juvéniles de basilics communs. Cependant, cet anolis a seulement une ligne latérale claire.
– Corytophanes cristatus : ce lézard, de la même famille que le basilic, a toujours une crête qui descend sur le cou.
SOURCE PRINCIPALE :
– Reptiles of Costa Rica ; A Field Guide ; Twan Leenders ; 2019 ; 625 p.

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