
Basilic vert (Basiliscus plumifrons)
DIFFICULTE : Assez facile
DISTANCE DE FUITE : 5 m en moyenne mais différente selon la taille des individus et selon l’approche, par la terre ou par la rivière. Certains individus jouent la carte de l’immobilité et se laissent approcher à 2 mètres, en particulier vers Cahuita.
Il existe 4 espèces de basilics. Le basilic vert est l’espèce la plus grande (80 cm dont 2/3 de queue ; maximum : 90 cm), à égalité avec le basilic commun. C’est l’espèce la plus appréciée des photographes et des terrariophiles en raison de sa couleur verte agrémentée de taches noires et bleues.
Photo 1 : Mâle adulte sur son perchoir
La double crête sur la tête, la crête sur le corps, la crête sur la queue, l’iris jaune et les très grandes pattes postérieures permettent une détermination d’autant plus facile que c’est le seul basilic presque entièrement vert.
Cahuita ; Costa Rica (avril 2022).
Photo 2 : Mâle adulte en période de reproduction
Ce gros mâle expose sa gorge bleue et sa ponctuation bleue, livrée qu’il n’arbore que pendant la période de reproduction, période qui peut avoir lieu pratiquement toute l’année.
Pavona ; Costa Rica (avril 2022).


OU ?
La répartition du basilic vert se limite à 4 pays d’Amérique centrale, du Sud du Honduras au Nord de Panama. Il est présent essentiellement à l’Est, côté atlantique, où il n’y a pas de véritable saison sèche. Bien que présent sur la péninsule de Osa (Parc national du Corcovado) au Costa Rica et au Sud Ouest du Panama, il y est rare et moins présent que le basilic commun. Il ne faut donc pas trop espérer l’observer sur la côte Pacifique.
La très grande majorité des observations concernent le Costa Rica. Viennent ensuite le Nicaragua (où les observations sont très rares dans les 3/4 nord du pays très difficile d’accès) et le Honduras. On le trouvera facilement au Panama à condition de se rendre à l’extrême Nord-Ouest du pays.
Les meilleurs sites pour le voir sont :
1 – Tortuguero NP : C’est en se rendant à Tortuguero depuis Pavona qu’on aura le plus de chance d’en voir, tout le long de la rivière… Mais les bateaux taxi ne s’arrêtent pas pour les admirer. Il faudrait se réserver une croisière personnelle. A Tortuguero, lors des observations en canoe ou en bateau électrique, on peut avoir la chance de le voir, mais ce n’est pas garanti… Les basilics sont bien présents mais ont souvent fui lors du passage de touristes avant vous.

2 – Cahuita NP et Manzanillo : dans les deux cas, les rivières à l’entrée et les rivières à l’intérieur du parc sont d’excellents sites d’observation. On est sur d’en repérer quelques uns. Ce sont de très bons sites pour le voir à pied en prenant son temps. Le seul inconvénient, c’est qu’il est impossible de remonter les cours d’eau à pied et donc de partir à la recherche d’un magnifique mâle adulte reproducteur.
3 – Les cours d’eau de l’extrême Sud-Est du Nicaragua : la quasi totalité des observations de basilic vert au Nicaragua concernent cette zone.
4 – Le bassin versant du fleuve Patuca : C’est ici que se concentrent l’essentiel des données du Honduras.
Dans tous les cas, il faut chercher les basiliques verts :
– à basse altitude : il ne dépasse pas 780 m et les densités sont plus faibles au dessus de 500 m.
– le long des cours d’eau : c’est probablement le plus aquatique des basilics.
– sur les perchoirs qui permettent de se réfugier dans l’eau : il est plus arboricole que les autres basilics et on le trouve souvent sur les branches, les troncs morts, les buissons.
– dans les zones ombragées : les adultes ont tendance à choisir des zones ombragées pour être moins visibles. Les jeunes s’exposent davantage au Soleil.

QUAND ?
A l’échelle annuelle, on peut le voir sans difficulté toute l’année. Les observations sont moins nombreuses en septembre et octobre seulement en lien avec la pression d’observation. Aussi, on peut observer des individus juvéniles toute l’année (les nouveaux nés mesurent 10 à 12 cm et grandissent très vite pour atteindre 30 cm vers l’âge de 3 mois) et il n’y a donc pas une saison de reproduction très marquée.
A l’échelle de la journée, une recherche matinale n’est pas forcément plus fructueuse pour ce lézard en raison de la météo capricieuse de la côte atlantique. Il est diurne et on peut en profiter toute la journée.
Photo 3 : Femelle adulte
Ici, la couleur bleue de la gorge montre qu’il s’agit d’un adulte en période de reproduction. On reconnaît la femelle à sa crête, petite et unique. On peut facilement confondre femelle et juvénile en dehors des périodes de reproduction.
Chilamate ; Région de Sarapiqui ; Costa Rica (avril 2022).
COMMENT ?
L’idéal, c’est le kayak, le canoe, ou un bateau silencieux et lent. L’idéal s’est de circuler dans un bras de rivière très végétalisé et non fréquenté…
A défaut, à pied, on s’attardera sur les ponts pour inspecter ses abords. On longera les rivières les pieds dans l’eau de préférence (attention néanmoins au secteur avec des crocodiles américains même si les accidents sont très rares). A défaut encore, on longera les rivières par les berges mais dans la pratique, la végétation est souvent trop dense.
Souvent longuement immobile, c’est le comportement de fuite qui est le plus intéressant : si l’observateur reste loin, il demeure immobile, style « tu m’as pas vu ». Si l’observateur s’approche trop, il se jette de son perchoir pour se réfugier dans une végétation dense ou de l’autre côté du cours d’eau. C’est là, qu’on aura la chance de le voir courir sur l’eau en s’appuyant seulement de ses pattes arrières d’où son surnom de lézard Jésus-Christ.

Les basilics doivent cette capacité à :
– des rabats de peau mobile sur les côtés des orteils qui augmentent la surface du pied.
– une rapidité d’exécution : le lézard n’atteint que 10 km/h mais la vitesse des enjambées est remarquable.
– un mouvement complexe des pattes qui crée des poches d’air.
En réalité, le basilic s’enfonce petit à petit dans l’eau. Les gros adultes atteignent 200 g et coulent plus vite que les jeunes. Ainsi, si la distance sur l’eau est trop longue à parcourir, ils finissent en nageant. Il nage d’ailleurs très bien.
Les juvéniles plongent parfois sous l’eau. Un individu a montré qu’il pouvait tenir sous l’eau pendant deux heures.
Photo 4 : Mâle sur la plage
Ce mâle n’est ni sur un perchoir ni bien dissimulé, mais l’eau n’est pas loin… Il se laisse approcher à 2 mètres.
Cahuita ; Costa Rica (avril 2022).

Le basilic se nourrit de tous les arthropodes y compris des crabes et des crevettes. Les adultes mangent occasionnellement de petits lézards et des poissons. Une observation de chauve-souris dévorée a été rapportée. Les adultes peuvent se nourrir de leur progéniture.
La femelle déposera de 4 à 17 oeufs d’un centimètre dans une dépression de 20 cm de profondeur au maximum. L’incubation durera 2 à 2.5 mois, idéalement autour de 30°C. La longévité est de 10 ans en captivité.
Photo 5 : Mâle attentif
On distingue les petites palmures et les membranes de peau le long des orteils.
Pavona ; Costa Rica (avril 2022).
SOURCE PRINCIPALE :
– Reptiles of Costa Rica ; A Field Guide ; Twan Leenders ; 2019 ; 625 p.

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