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Voir Bothriechis nigroadspersus

Bothriechis nigroadspersus
DIFFICULTE : Difficile
DISTANCE DE FUITE : 0 m.

La vipère de Schlegel est un serpent arboricole emblématique en Amérique centrale. Au Costa Rica, elle est présentée sur de nombreux panneaux d’information ou de publicités, toujours sous sa forme jaune… cette forme jaune, la plus spectaculaire, fait parfois oublier qu’il s’agit en fait d’une espèce de couleur extrêmement variable. Dans une même portée, même de parents non jaunes, on peut avoir des individus cryptiques et des individus jaunes. En 2023, une étude a montré que la vipère de Schlegel devait être divisée en au moins 5 espèces de vipères à cils dont Bothriechis nigroadspersus au Costa Rica.

C’est un serpent de taille modeste bien que les plus grands individus atteignent 82 cm. Pour bien la distinguer des autres serpents (plus de 145 espèces au Costa Rica), il faut remarquer :

– les écailles ( 1 à 3) proéminentes au dessus des yeux : tel des cils rigides, elles permettent sans doute de se glisser sous les feuilles en protégeant les yeux. Ce caractère n’est partagée qu’avec Bothriechis supraciliaris mais cette espèce à des taches dorsales contrastées et définies et une répartition différente, seulement entre 800 et 1700 m.

– la pupille verticale : caractéristique chez les viperidae.

– la queue préhensile : chez les juvéniles, l’extrémité de la queue est colorée.

Photo 1 à 7 : Bothriechis nigroadspersus
Ici, sur une fleur d’Heliconia, le support coloré apprécié par cette espèce.
Manzanillo ; Costa rica (avril 2022).




OU ?
Bothriechis nigroadspersus s’étend du Sud du Mexique (Chiapas) à la frontière nord du Pérou. Mais elle ne dépasse pas les 1500 mètres et les densités sont plus élevées à basse altitude.

On peut donc distinguer deux zones :
– Côté Pacifique : elle est présente du centre ouest du Costa Rica au nord du Pérou.
– Côté Atlantique : elle s’étend du Sud du Mexique à l’extrême nord de la Colombie.

C’est au Costa Rica qu’elle est le plus souvent observée et en particulier sur la côte caraïbe (mais pas à Tortuguero). Viennent ensuite les observations en Colombie, au Panama, au Honduras puis en Equateur… Il ne faut pas espérer la voir au Mexique et au Pérou où les données sont extrêmement rares.

Pour une recherche spécifique, le secteur de Cahuita ou celui de Manzanillo (Costa Rica) sont les plus propices pour les naturalistes amateurs.

Elle est présente dans le secteur de Cerro de Tortuguero mais très rare dans la zone proche du village. Un guide naturaliste m’a avoué ne pas en avoir vu depuis un an et demi autour de Tortuguero.

Elle est commune sur les basses terres et les contreforts où il faut la chercher le long des chemins et le long des cours d’eau. Elle se tient souvent cachée dans les feuilles qui recouvrent les troncs d’arbre.

Les adultes peuvent monter haut dans la canopée (jusqu’à 35 m). Ils se nourrissent de petits mammifères et d’oiseaux. Les juvéniles sont plus souvent au sol ou dans les branches basses. Ils utilisent l’extrémité de leur queue colorée pour appâter grenouilles et petits lézards.

QUAND ?
A l’échelle annuelle, il n’y a pas une meilleure période pour l’observer. Le nombre d’observation dépend seulement de la pression d’observation et, en Amérique centrale, les touristes sont plus nombreux pendant la saison sèche de janvier à avril.

A l’échelle journalière, cette vipère reste lovée sur la végétation pendant la journée. Elle est nocturne et principalement active au crépuscule et à l’aube. Mais on aura presque autant de chance de la trouver de jour, en particulier sous sa forme jaune.


Photo 4 : Lovée sur un tronc
Cette vipère a été trouvé dans cette position. Enroulée sur elle même avec le corps calé par le départ d’une tige.

COMMENT ?
Le naturaliste amateur à la recherche de cette espèce doit tenir compte des conseils suivants :

1 – chercher sur les héliconias (photo 1) : un coup d’oeil suffit pour repérer un serpent sur la fleur. Après ce coup d’oeil, on cherchera rapidement du jaune sur les feuilles de la plante. En journée, les serpents y sont parfois lovés.

2 – éviter de toucher les feuilles : la plupart des morsures concernent le haut du corps (y compris la tête). Ce sont des morsures défensives qui touchent surtout les agriculteurs dans les plantations, au moment où ils posent la main, cueillent un fruit… Quelques unes de ses morsures sont fatales. Elles laissent souvent des dommages locaux permanents.

3 – en profiter calmement : Bothriechis nigroadspersus est un serpent calme. Elle reste immobile. Elle ne mord même pas forcément un bâton qu’on lui présente quelques centimètres devant la tête. Elle prend une posture défensive, bouche « grande ouverte » avant de mordre. On peut facilement la déplacer à l’aide d’un bâton.


Photo 5 : Déplacée
Ici, le serpent a été mis sur une branche. Elle s’enroule naturellement autour du support qu’on lui présente. Elle reste en position de défense quasiment immobile.

Bothriechis nigroadspersus chasse à l’affût en restant à des endroits appropriés.
Une fois sa proie mordue, elle la garde dans sa mâchoire jusqu’à ce que le venin est agi. Un pli de peau particulier recouvre les organes sensibles à l’intérieur de la bouche quand elle est ouverte.

C’est une vipère très prolifique avec des portées qui peuvent atteindre 19 petits même si des moyennes inférieures sont plus courantes.


Photo 6 : Position d’attaque
Ce serpent est au repos mais sa position lui permet d’être prête à attaquer si une proie passait à sa portée.


SOURCE PRINCIPALE :

Reptiles of Costa Rica ; A Field Guide ; Twan Leenders ; 2019 ; 625 p.

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