Couleuvre occidentale des Galapagos (Pseudalsophis occidentalis)
DIFFICULTE : Assez difficile
DISTANCE DE FUITE : 5 mètres.

Le genre Pseudalsophis regroupe 10 espèces de serpents dont 9 endémiques des Galapagos. La 10e espèce vit en Equateur et au Pérou. Ils appartiennent à la famille des colubridés et à la sous-famille des dipsadidae qui regroupe pas moins de 96 genres. Pseudalsophis signie « faux alsophis« , nom d’un genre de couleuvre des Petites Antilles.

Toute la classification de ce groupe est sans arrêt remaniée. En 2000, on reconnaissait 4 espèces de serpents aux Galapagos, 7 dans les années 2010 et 9 en 2020.

La couleuvre occidentale des Galapagos est un serpent remarquable pour 3 raisons :
– c’est le plus grand serpent des Galapagos : les mâles atteignent 128.5 cm et les femelles 114.2 cm.
– c’est le serpent le moins difficile à observer du genre.
– c’est un serpent qui attaque parfois en groupe : la BBC Planet Earth l’a rendu célèbre en 2016 avec une séquence où un jeune iguane marin est pourchassé par de nombreux Pseudalsophis occidentalis. Elle a été visionnée plus de 21 millions de fois.

Comme les autres espèces du genre, c’est un serpent venimeux mais dont le venin, adapté aux petites proies, est totalement inoffensif pour l’homme. C’est un serpent très rapide. Menacé, il fuit. Impossible de se faire mordre si on ne cherche pas à le capturer.

Photo 1 à 5 : Couleuvres occidentales des Galapagos
Espinoza Point ; Fernandina ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

OU ?
La couleuvre occidentale des Galapagos est endémique des îles de Fernandina et d’Isabela. Elle a été observée jusqu’à 1450 m d’altitude ce qui est remarquable aux Galapagos où toutes les autres espèces de serpents ne dépassent pas les 800 m.

La répartition des serpents des Galapagos reste mal connue. La carte ci-contre présente les sites où elle est présente mais sa répartition est plus étendue.

1 – Espinoza Point (Fernandina) : c’est ici que la densité de serpent est la plus élevée. C’est ici que la BBC a tourné sa célèbre séquence. On est obligé de faire ce site au cours d’une croisière et encadré par un guide. Les serpents n’étant pas forcément très recherchés par les touristes, il faudra chercher par vous même ou demander au guide de vous aider.

2 – Puerto Villamil (Isabela) : les densités sont bien moins élevées mais on peut chercher à loisir en indépendant, notamment en allant vers le Muro de las Lagrimas.

Sur ces 2 sites, deux espèces de serpents sont présents : l’autre espèce, la couleuvre de Darwin (Pseudalsophis darwini) est beaucoup moins souvent observée. Elle ne dépasse pas 54.3 cm. On la reconnaîtra à ses flancs ornés de bandes verticales jaunes.

La couleuvre occidentale des Galapagos doit être recherchée au sol dans toutes les zones sèches : rochers volcaniques, forêts claires, pâturages. A Fernandina, je vous invite à regarder sous les bosquets de palétuviers peu denses. Les couleuvres y sont protégées de leur principal prédateur : la buse des Galapagos.

QUAND ?
On peut la voir toute l’année avec 30% de chance de succès lors d’un passage sur Fernandina. Les chances augmentent fortement lors de la période de naissances des iguanes de mai à juin. Les serpents se rapprochent alors des zones de ponte (la promenade sur Fernandina fait le tour d’une zone de ponte d’iguanes marins). On a alors l’impression qu’ils vivent et chassent en meute.

Bien qu’actif toute la journée, les premières heures après le lever du Soleil et les dernières heures avant son coucher sont les plus favorables. Il est alors plus souvent en mouvement et il chasse parfois totalement à découvert. Pendant les heures chaudes, il faut le chercher à l’ombre et beaucoup d’individus demeurent invisibles sous les blocs de lave. Ces conseils restent valables pour les 10 espèces du genre.

Ses proies sont les suivantes :
– lézard des laves d’Isabela (Microlophus albemarlensis). Voir l’article.
– iguane marin juvénile, y compris des cadavres. Voir l’article.
– iguane terrestre juvénile (Conolophus subcristatus). Voir l’article.
– geckos d’Isabela : il s’agit de 4 espèces introduites à Puerto Villamil (Phyllodactylus frenatus, Phyllodactylus. lugubris, Phyllodactylus. reissii, Gonatodes caudiscutatus).

COMMENT ?
L’idéal est de sortir au lever du jour et de marcher sur les sentiers avant le passage des touristes ou des locaux. On regardera à 5 ou 6 mètres de distance dans les zones éclairées avec des micro-habitats. Une fois que la température est montée, il faut chercher à l’ombre, sous les troncs ou les blocs de pierre.

A Espinoza Point, on aura ni beaucoup de temps, ni le choix des horaires. Si vous n’avez pas d’expérience de la recherche des reptiles et que vous faites partie d’un petit groupe demandez prioritairement à votre guide. Dans le cas contraire, regardez dans les zones légèrement à l’écart du sentier présentant des cachettes potentielles. Je suis parvenu à voir 3 couleuvres occidentales lors de mon passage en février.

OU VOIR LES AUTRES COULEUVRES DES GALAPAGOS ?
Pour les amoureux de serpents qui souhaiteraient tenter leur chance avec les autres espèces du genre Pseudalsophis aux Galapagos, voici les meilleurs sites :

1 – Espanola : on est obligatoirement dans le cadre d’une croisière. Les chances de voir Pseudalsophis hoodensis sont estimées à 30%.

2 – Tortuga Bay Trail (Santa Cruz) : on peut chercher ici en partant de Puerto Ayora. Il faut alors éviter le week-end car le sentier est vraiment très fréquenté. Pseudalsophis steindachneri peut être vue avec 20% de chance de réussite dans ce secteur.

3 – Seymour Nord ou Santa Fé : Pseudalsophis dorsalis peut être vue avec 20% de chances de réussite lors d’une croisière à destination de Seymour nord ou sur Santa Fé. Attention sur Seymour nord, deux espèces sont présentes.

4 – Playa Carola (San Cristobal) : le chemin qui mène à cette plage au départ de Puerto Baquerizo Moreno offre une petite chance (10%) de croiser Pseudalsophis biserialis, une espèce nulle part très commune.

5 – Santiago, Rabida, Bartolomé : on est obligé d’être dans le cadre d’une croisière. Les deux espèces présentes sont des serpents discrets. Les herpétologues donnent un peu moins de 10% de chance de les voir.