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Voir l’iguane marin

Iguane marin (Amblyrhynchus cristatus)
DIFFICULTE : Très facile
DISTANCE DE FUITE : 2 mètres, parfois moins.
EFFECTIFS : 200 000 à 300 000 ; Ils sont classés comme vulnérables.

Aux Galapagos, il y a 4 espèces d’iguanes différentes :
– 3 espèces d’iguanes terrestres (genre Conolophus) : on les reconnaitra facilement notamment à leur museau qui s’avance nettement au delà des narines. Pour ces espèces, voir l’article: iguane terrestre des Galapagos.
– 1 espèce d’iguane marin : c’est l’unique représentant du genre Amblyrhynchus, mais on compte 11 sous-espèces. Amblyrhynchus signifie à « museau émoussé » (en Grec : Amblys, obtus et rhynchos, museau). Cristatus signifie « crêté » (en Latin : cristatus, avec une crête).

Les iguane marins représentent l’aboutissement d’une histoire de survie :
– ils sont issus d’une espèce américaine qui a dérivé jusqu’à s’échouer aux Galapagos.
– la rareté de la nourriture sur ces îles volcaniques les ont contraints a s’adapter en se nourrissant essentiellement d’algues.
Photo 1 : Mâle adulte en période de reproduction
Remarquer la richesse des couleurs : vert, rouge, noir. Ce mâle surveille une petite zone où un groupe de femelle s’agglutine.
Ouest de Puerto Baquerizo Moreno ; San Cristobal ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

Les scientifiques considèrent qu’il n’y a qu’une espèce. Des iguanes marins à la dérive survivent sur une bonne 100e de kilomètres et assurent un léger brassage génétique. On distingue pourtant 11 sous-espèces (dont deux sur l’île de San Cristobal) avec une très forte variabilité à deux niveaux :
– la taille : globalement, elle est proportionnelle à celle des îles. Les plus grands, sur Isabela atteignent 133 cm pour les mâles. La sous-espèce de Genovesa (A. c. nanus) est naine comme l’indique son nom.
– la couleur : elle varie, en particulier chez les mâles en période de reproduction, de noir ou gris à une gamme de vert (ou bleu), rouge, noir.

Photo 2 : Mâle après une période d’alimentation
Remarquer la taille des pattes : les iguanes marins les gardent collées au corps lorsqu’ils nagent mais elles leur permettent de s’agripper aux rochers pour brouter dans la zone intertidale chahutée par les vagues.
Cerro Brujo; San Cristobal ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

Photo 3 : Femelle surmontée de crabes
Longuement immobiles en thermorégulation, les iguanes marins servent souvent de perchoir aux sallys pied-légers et aux lézards des laves.
Cerro Brujo; San Cristobal ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

OU ?
Les iguanes marins sont endémiques de l’archipel des Galapagos où ils sont présents sur toutes les îles et sur la quasi totalité des littoraux de chacune des îles. Les visiteurs non passionnés n’ont pas besoin de se poser la question « où le voir ? », ils risquent en effet d’en écraser en marchant sur les rochers…

Pour les passionnés, la question reste pertinente.
1 – Floreana et Espanola : ces deux îles sont peuplées par la même sous-espèce (A. c. trillmichi) qui porte les plus éclatantes couleurs en période de reproduction. Rouge vif, bleu turquoise… Magnifique ! Floreana permet de les admirer à loisir alors qu’on ne dispose que d’un moment dans le cadre d’une croisière pour Espanola.

2 – Espinoza Point (Fernandina) : c’est ici que vous verrez les plus fortes densités d’iguanes marins… Des tas d’iguanes orientés dans le même sens pour profiter au maximum du Soleil. Cette concentration fait aussi de ce site le plus favorable pour les voir manger sous l’eau. Il suffit de faire du snorkeling le long des rochers où les algues vertes se développent. L’eau est froide. Il est préférable d’avoir une combinaison même à la saison chaude. On est malmené par les vagues… mais c’est magnifique ! On peut suivre les iguanes en nageant.

3 – Moreno Point (Isabela) : ici, vous verrez quelqu’un des plus grands iguanes des Galapagos, ceux qui approchent les 1.33 m. Avant d’avoir vu ces spécimens de la sous-espèce A. c. cristatus, on croit que les iguanes terrestres sont plus grands que les iguanes marins. En fait, la plus grande sous-espèce, A. c. gozilla vit à l’Est de San Cristobal.

Ceux qui circulent en indépendant sur les 3 îles principales sans faire de croisières auront intérêt à choisir :
4 – Puerto Villamil (Isabela) : les iguanes marins y sont nombreux. Juste en face de la petite ville, au pied du belvédère de bois, une zone de ponte est délimité. En période de reproduction on voit de nombreuses femelles creuser leur trou tandis que quelques mâles trônent sur les rochers aux alentours. Ici, en février, une bénévole anglaise comptabilise quotidiennement les animaux.

5 – Puerto Barquerizo Moreno (San Cristobal) : les iguanes sont moins nombreux mais les mâles de la sous-espèce locale (A. c. mertensi) sont les plus colorés après ceux de Floreana et Espanola.

Photo 4 : Nage en surface
Après s’être alimenté en plongée, les iguanes nagent en surface pour rejoindre les rochers ensoleillés.
Moreno Point ; Isabela ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

Photo 5 : Ambiance de couple
Au second plan, les rochers de Leon dormido.
Cerro Brujo; San Cristobal ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

Les iguanes marins ne s’éloignent guère du littoral (50 m). L’animal le plus haut observé culminait à 26 m. C’est sur les côtes rocheuses qu’on trouve les plus fortes densités.

QUAND ?
Il est facile à observer tout au long de l’année. Le début de l’année reste néanmoins la meilleure période pour voir les iguanes en activité :
– janvier, février, mars : c’est la saison de reproduction avec des décalages selon les îles. Les mâles sont plus colorés. Les femelles forment des groupes importants. On les voit creuser leur terrier pour déposer 2 ou 3 oeufs. C’est la meilleure période. A partir de mi février, l’eau se réchauffe et on peut aussi prolonger les baignades pour les observer sous l’eau.
– avril, mai, juin : c’est la période des naissances. C’est un peu moins intéressant à suivre mais l’eau reste parfaite pour les observations en mer.
– juillet à décembre : les iguanes sont moins actifs. Ils thermorégulent 95% du temps. Pendant les périodes les plus fraîches, ils se cachent et dorment par groupes serrés. La mer est moins chaude et la météo un peu plus brumeuse.

Photo 6 : Mâle en période de reproduction
Ce mâle éloigne ses concurrents en se dressant sur ses pattes, en hochant la tête et en ouvrant la gueule.
Puerto Villamil ; Isabela ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

Photo 7 : Géant
Ce mâle en thermorégulation est un géant de 1.30 mètre.
Moreno Point ; Isabela ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

Les iguanes se réchauffent tous au Soleil dès le lever du jour. Ils entrent dans l’eau entre 7h30 et 8h. Aux heures les plus chaudes, ils se cachent à l’ombre (crevasses, mangrove).

Photo 8 : jeunes
Ces iguanes ont environ 10 mois. Ils sont orientés dans le même sens, le sens le plus favorable pour la thermorégulation.
Puerto Villamil ; Isabela ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

Photo 9 : Bientôt la ponte
Ces femelles creusent un nid pour y déposer leurs 2 ou 3 oeufs. Elles creusent alternativement avec les pattes avant pour agrandir le trou, et avec les pattes arrière pour éjecter le sable.
Puerto Villamil ; Isabela ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

Photo 10 : Femelle avec un lézard des laves
Voir l’article: Lézards des laves
Puerto Villamil ; Isabela ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

COMMENT ?
L’iguane marin se montre presque indifférent à la présence humaine. Il convient quand même de respecter les 2 mètres préconisés aux Galapagos avec tous les animaux.

Avec un peu de patience, on pourra remarquer toutes les adaptations de cette espèce au milieu marin.

En l’observant pendant la thermorégulation, on remarquera :
– la peau foncé : elle permet de mieux garder la chaleur, chaleur indispensable pour un saurien qui doit aller s’alimenter en eau froide. Chez les jeunes, c’est aussi un camouflage pour échapper aux prédateurs (buse des Galapagos notamment).
– les éternuements : ils permettent de rejeter le sel par les narines après les baignades. Des glandes nasales spécifiques participent à ce dessalage.

En l’observant pendant l’alimentation (sur terre ou dans l’eau), on remarquera :
– les longues griffes : elles permettent de s’agripper aux rochers où déferlent les vagues.
– le museau plat (d’où son nom scientifique) : la bouche est ainsi au plus près du rocher.
– les toutes petites dents : elles forment une scie pour brouter les rochers. Il se nourrit essentiellement d’algues mais peut consommer occasionnellement des plantes terrestres, des pieuvres, des crustacés, des insectes, des poissons morts et des excréments d’otarie. Il avale ainsi des microorganismes qui l’aide probablement à la digestion des algues. Il participe donc au nettoyage des littoraux.


Photo 11 : Ambiance
Ces rassemblements d’iguanes marins sont typiques et particulièrement importants sur Fernandina. Les grands mâle parviennent à copuler avec 45 femelles. Au second plan, on voit l’île d’Isabela.
Espinoza Point ; Fernandina ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

En l’observant dans l’eau (5% du temps), on remarquera :
– la queue : elle est profilée pour la nage et ses mouvements sont amples.
– la lenteur : l’iguane économise au maximum son énergie. Pour cela, il se déplace lentement. Son sang est adapté pour bien garder l’oxygène.

L’iguane marin est le seul saurien a nager sous l’eau. Les grands individus peuvent descendre à 15 m de profondeur et se nourrir pendant 20 minutes. Les juvéniles s’alimentent habituellement au Soleil, dans la zone intertidale.

Photo 12 : Iguane s’alimentant sous l’eau
Espinoza Point ; Fernandina ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

Photo 13 : Nage sous l’eau
Espinoza Point ; Fernandina ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

La lenteur de leur nage (2.6 km/h) contraste avec celle des manchots des Galapagos et des cormorans aptères. Dans l’eau, on peut les accompagner sans efforts. On a une ambiance « Godzilla ». Godzilla est d’ailleurs le nom d’une des sous-espèce les plus grandes, cette qui vit à l’Est de San Cristobal.

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