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Voir les lézards des laves

Lézards des laves (Microlophus sp.)
DIFFICULTE : Très facile
DISTANCE DE FUITE : 1 mètre.
EFFECTIFS : non comptés ; les 10 espèces sont extrêmement communes.

Le genre Microlophus regroupe 23 espèces de lézards de la famille des tropiduridae. Ces 23 espèces vivent en Amérique du Sud. Parmi elles, 10 sont endémiques des Galapagos où ils sont appelés « lézards des laves ».

Le nom du genre Microlophus signifie « petite crête ». Ce nom correspond mal aux espèces des Galapagos car leur crête se poursuit sur une grande partie du corps. Le nom scientifique des espèces reprend souvent l’ancien nom des îles (50% des cas) ou le nom d’un naturaliste (30% des cas).

Photo 1 : Portrait de femelle de Microlophus albemarlensis
Le dimorphisme sexuel est marqué chez les lézards des laves. Les femelles sont nettement plus petites que les mâles. Elles ont la tête rouge au minimum sur la partie inférieure (sauf pour l’espèce de San Cristobal).
Puerto Villamil ; Isabela ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

Ces lézards sont très proches par leur physionomie comme par leur comportement. Ils appartiennent à des espèces différentes car ils ont évolué de façon indépendante sur les îles de l’archipel des Galapagos.

L’identification des espèces est facile car il n’y a qu’une espèce par île. On a donc lézard des laves de Santa Cruz (Microlophus indefatigabilis), lézard des laves de San Cristobal (Microlophus bivittatus), etc… Il y a un seul piège : le lézard des laves d’Isabela (Microlophus albemarlensis) est aussi l’espèce présente à Fernandina.

Photo 2 : Mâle de Microlophus indefatigabilis
Baya Tortuga ; Santa Cruz ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

Photo 3 : Mâle de Microlophus bivittatus
Cette espèce est la moins colorée des 10 espèces de lézards des laves. C’est aussi la seule espèce dont le nom scientifique décrit un caractère physique : « bivittatus » signifiant « à deux bandes ».
San Cristobal ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

OU ?
On peut voir des lézards des laves sur toutes les îles de l’archipel des Galapagos en dehors de Genovesa (et, hors carte, Darwin et Wolf). Dans tous les cas, ils sont très faciles à voir.

On retiendra les trois sites suivants :
– 1 : Espanola : le lézard des laves d’Espanola (Microlophus delanonsis) est la plus grande espèce avec des mâles qui peuvent atteindre 37.8 cm et des femelles de 27.4 cm. En outre, c’est une des espèces les plus colorées. Bien que classé comme « quasi vulnérable » on est sur de pouvoir l’observer lors d’un passage sur Espanola.

– 2 : Bahia Tortuga (Santa Cruz) : le lézard des laves de Santa Cruz (Microlophus indefatigabilis) est très commun avec de beaux individus caractéristiques du genre. On en verra facilement sur le sentier aménagé qui mène à Bahia Tortuga.

– 3 : Puerto Villamil : le lézard des laves d’Isabela (Microlophus albemarlensis) présente des individus très différents, colorés ou pas du tout. On en voit facilement sur les rochers (et les iguanes marins) tout proches de la ville.

Photo 4 : Mâle de Microlophus jacobii
Santiago ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

L’espèce la plus colorée est le lézard des laves de Pinzon (Microlophus duncanensis) mais l’île est inaccessible aux touristes et le lézard est classé comme vulnérable en raison de la faible superficie de sa répartition. Les îles de Pinta et de Marchena sont également inaccessibles aux touristes.

L’espèce la moins colorée est le lézard des laves de San Cristobal (Microlophus bivittatus). La plupart des individus n’ont pas de rouge du tout.


Photo 5 : Femelle typique (Microlophus indefatigabilis).
Baya Tortuga ; Santa Cruz ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

Les zones urbaines avec des animaux domestiques sont moins favorables. Le lézard des laves de Floreana (Microlophus grayii) est classé comme quasi menacé à cause des chats et cela bien que l’espèce ne semble pas en déclin sur l’île.

Il faut chercher les lézards des laves dans les milieux mixtes avec sables (pour pondre), rochers (pour se cacher) et végétation (pour davantage d’insectes). Cette mixité correspond à la grande majorité des paysages des Galapagos.
Les lézards des laves sont plus nombreux sur les littoraux. Ils deviennent rares, voir disparaissent, en altitude.


Photo 6 : Portrait de mâle de Microlophus albemarlensis
Puerto Villamil ; Isabela ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

QUAND ?
On peut les observer sans difficultés toute l’année mais la période de reproduction (mars à juin) est la plus favorable. Les mâles rivaux font des séries de pompes pour s’intimider. Les lézards sont encore plus actifs et encore moins soucieux des observateurs.

Les lézards se cachent à l’ombre lors des heures les plus chaudes de la journée mais même là on pourra observer quelques spécimens.

COMMENT ?
On les voit facilement en se promenant. Ils détallent quelques mètres devant les marcheurs et s’arrêtent généralement sans se cacher. En s’approchant très lentement, on pourra assez facilement les photographier.

Les photographes peuvent, avec un peu de patience, prendre des clichés de lézards des laves sur les iguanes marins. Les deux espèces, très fréquentes, cohabitent et s’ignorent.
Les lézards des laves tout gris peuvent être confondus avec de tout jeunes iguanes marins. On retiendra qu’un lézard des laves « stressé » fait des pompes alors qu’un iguane « stressé » fait des mouvements de tête verticaux.


Photo 7 : Femelle de Microlophus albemarlensis sur un iguane marin
Puerto Villamil ; Isabela ; Galapagos ; Equateur (février 2022).

Photo 8 : Mâle de Microlophus jacobii
Ce mâle hérisse sa crête, montre ses couleurs et « fait des pompes » sur son perchoir pour intimider ses rivaux et affirmer son territoire. Au second plan, une femelle patiente tranquillement. On notera également la pratique de l’autotomie (la queue a été cassée et s’est régénérée). La buse des Galapagos est le principal prédateur des lézards des laves.
Santiago ; Galapagos ; Equateur (février 2022).