
Patas (Erythrocebus patas)
DIFFICULTE : Difficile
DISTANCE DE FUITE : 50 mètres.
Le patas est l’unique représentant de son genre, un genre paraphylétique à celui des vervets. C’est le singe le plus rapide du monde. Il court à 55 km/h.
OU ?
C’est un primate africain présent dans tous les pays du Sahel (du Sud de la Mauritanie au Sud du Soudan) et dans tous les pays à la latitude du golfe de Guinée (du Nord de la Guinée au Nord de l’Ouganda). De petites populations sont présentes au Kenya et en Tanzanie mais il est très rarement observé dans ces pays malgré la forte pression d’observation.
Photo 1 et 2 : Femelle adulte
Savanes à proximité du Niokolo Koba ; Sénégal (26.11.2003).
Le dimorphisme sexuel est marqué chez cette espèce: les mâles peuvent être deux fois plus lourds que les femelles.

Les meilleurs pays pour le voir sont :
1 : Bénin : c’est le pays où les observations sont les plus nombreuses. Il est présent sur tout le territoire. Le parc national W est un bon endroit pour le voir (à réserver aux aventuriers).
2 : Sénégal : bien que présent dans tout le pays, il est difficile à voir. On augmente ses chances en le cherchant dans les savanes autour du Niokolo Koba NP.
3 : Ouganda : Il n’est présent qu’au Nord du pays. On peut l’observer à Kidepo NP, Murchison falls NP et Pian Upe Wildlife Reserve.
C’est d’abord un singe de savane. Dérangé, il fuit généralement sans se réfugier dans un arbre. Au nord de son domaine de répartition, on le trouve aussi dans les steppes. Au sud, il profite des défrichements et des zones agricoles mais certaines populations sont aussi présentes dans des forêts ouvertes.

QUAND ?
On peut le voir toute l’année mais les visiteurs auront intérêt à éviter la saison des pluies. C’est pendant cette saison des pluies qu’ont lieu les accouplements (juin à septembre). L’oestrus n’est pas visible chez la femelle de cette espèce. Des mâles rejoignent les groupes de femelles pour essayer de s’accoupler.
La meilleure période pour l’observer s’étend de décembre à mars et cela pour de nombreuses raisons :
– c’est la saison sèche : il y a alors pas (ou peu de précipitations) et la savane moins haute permet davantage de visibilité sur cette espèce capable de rester cachée derrière une touffe d’herbes.
– c’est la saison des naissances : les naissances commencent en novembre et sont maximales en décembre et janvier. Les femelles ont un petit chaque année.
– c’est la période où les groupes sont stables :
Il y a deux types de groupes :
Les groupes de femelles avec un mâle alpha et les jeunes: ces groupes peuvent compter jusqu’à 60 individus. C’est une femelle dominante qui dirige la troupe. Les jeunes mâles quittent le groupe entre l’âge de 2 et 4 ans, donc avant d’atteindre leur maturité sexuelle (4 à 4.5 ans). Ils semblent quitter le groupe « naturellement » sans forcément être agressé par le mâle alpha.
Les groupes de mâles : on les reconnaîtra à leurs testicules bleues (comme les vervets) et a leur aspect beaucoup plus massif: les mâles mesurent en moyenne 70 cm (50 cm pour les femelles) et pèsent 12.5 kg (6.5 kg pour les femelles).
C’est un singe diurne qu’on aura beaucoup plus de chances de voir tôt le matin.
COMMENT ?
Souvent chassé, rapide, farouche, en faible densité (1.5 / km2), avec des cris différents en fonction des prédateurs… le patas est souvent difficile à observer.
Il vaut mieux le chercher comme on cherche les félins, c’est à dire en safari, dans les parcs et réserves naturelles et tôt le matin.