comments 4

Macaque à longue queue

Macaque à longue queue (Macaca fascicularis))
DIFFICULTE : Moyennement facile.
DISTANCE DE FUITE : 20 mètres.

Photo 1 : Mâle en déplacement
Angkor Tom ; Cambodge (décembre 2016).

Ce singe se promène dans une clairière de site archéologique. On remarquera sa « crête de coq », caractéristique qui, avec la longue queue, permet de le séparer des autres macaques d’Asie du Sud-Est.

Le macaque à longue queue possède de nombreux noms surprenants:
Macaca fascicularis : son nom scientifique signifie « macaque à rayure » mais personne n’a jamais compris d’où sortent la ou les rayures. On sera rassuré d’apprendre que c’est un naturaliste britannique (Thomas Stamford Raffles) qui l’a baptisé ainsi en 1821. Qui comprend les Anglais ?

– Macaque crabier : ce nom signifie « mangeur de crabes ». Mais le macaque à longue queue est un omnivore opportuniste qui se nourrit de fruits et de semences (75% du menu environ), mais aussi de feuilles, d’insectes… et de tout ce qui se mange dans les poubelles… Les Anglais l’appellent crab-eating macaque. Ce sont les macaques à longue queue des mangroves surtout indonésiennes qui nagent et plongent pour pêcher des crabes.

– Macaque de Buffon : ce nom est lié aux illustrations des oeuvres de Buffon où on reconnaît bien le macaque crabier à la crête qu’il porte sur la tête. On a du mal à valider le nom quand on sait que Buffon est à l’origine de 36 volumes avec 2 000 illustrations de mammifères ou d’oiseaux et que c’est Jacques de Sève qui était chargé des illustrations des quadrupèdes.
– Macaque à longue queue : la queue de ce macaque (52 cm en moyenne) est généralement un peu plus longue que son corps et, effectivement, plus longue que celle des autres membres du genre. Enfin un nom qui a du sens! C’est celui qu’on gardera ici.

Le macaque à longue queue est un singe intelligent:
-il utilise des outils : il a été observé en train d’utiliser des pierres pour marteler des fruits en Thaïlande et en Birmanie.
-il peut être dressé : en Thaïlande, certains animaux sont utilisés pour aller décrocher les noix de coco.

Photo 2 : Bon nageur
Mangroves de Phang Nga ; Thaïlande du Sud (février 2023).

Le macaque a longue queue est capable de nager pour récupérer un fruit qui flotte ou chasser le crabe.

Photo 2 : Jeune mangeant du maïs
Temple de Luhur Uluwata; Bali (03.08.2015).
Cette photo illustre bien l’ambivalence au sujet de ce singe : d’un côté, il est protégé dans des temples; de l’autre, il est persécuté parce qu’il peut largement profiter de récoltes agricoles.

Le guide du Routard invite ici à se méfier des singes qui n’hésitent pas à sauter sur les visiteurs pour leur voler des objets comme des lunettes… Lors de mon passage, j’ai esquissé un large sourire en observant en effet un jeune macaque à longue queue se promenant en portant des lunettes de soleil.
Ici, les macaques ont appris le cleptoparasitisme, c’est à dire à vivre sur les réserves d’une autre espèce. Il s’exprime sous la forme de « vol et troc »… « Je te rend tes lunettes si tu me refiles un gâteau ».

OU?
Le macaque à longue queue est un singe très largement réparti en Asie du Sud-Est. On peut le voir dans toute la moitié Sud de l’Indochine, en Indonésie (sauf aux Célèbes), à Bornéo et aux Philippines. Les évolutions divergentes sur la multitude d’îles du secteur expliquent qu’on puisse distinguer 10 sous-espèces.

La Malaisie, le Cambodge, l’Indonésie et Singapour sont les meilleurs pays pour le voir. C’est un peu plus aléatoire en Thaïlande (sauf dans la péninsule où il est fréquent) et aux Philippines. Les données les plus rares concernent le Vietnam et le Laos.

Pour ceux qui veulent être sûrs de ne pas le rater :
1 : les falaises aux abords du temple de Luhur Uluwata à Bali (Indonésie).
2 : le parc de loisirs de Somdet Phra Srinagarindra à Phang Nga (Thaïlande du Sud).
3 : le petit parc national de Pangandaran à Java (Indonésie).
4 : Wat Than Seua près de Krabi (Thaïlande du Sud).
5 : le site archéologique d’Angkor Tom (Cambodge).
6 : Khao Sok NP (Thaïlande du Sud).

Photo 3 et 4 : Jeunes
Pangandaran NP ; Java ; Indonésie (juillet 2015).
Les jeunes macaques à longue queue ont un pelage brun foncé jusqu’à l’âge de 3 mois. On peut voir ici, sur chaque photo, un jeune de moins de trois mois au côté d’un autre un peu plus âgé.


QUAND ?
On peut observer ce primate toute l’année. On aura seulement intérêt a choisir la saison en fonction de la destination afin d’éviter la mousson : plutôt l’été en Indonésie et en Malaisie; plutôt l’hiver en Indochine.

C’est un singe diurne qui reste actif toute la journée.


COMMENT ?
On n’aura aucune peine à croiser ce singe en se rendant dans les zones favorables. L’espèce ne craint absolument pas l’homme et il lui arrive d’agresser. Attention donc, comme d’habitude, ne pas toucher, ne pas nourrir.

Sur le terrain, on pourra repérer les éléments suivants :
-les mâles : ils sont plus gros que les femelles (6 kg contre 4.5 kg en moyenne) et 2 à 3 fois moins nombreux (2 à 5 mâles par groupe). Ils sont aussi plus agressifs entre eux. Les mâles quittent leur groupe de naissance vers l’âge de 5 ans. Par la suite, ils rechangent de groupe tous les 4 ou 5 ans. Les rapports de dominance sont très forts et sans arrêt remis en question. Des études ont montré qu’un mâle qui émigre avec un partenaire a plus de chance de réussir son intégration à un autre groupe.

-les femelles : elles sont généralement accompagnées de leurs petits. Elles restent dans leur famille de naissance toute leur vie (elles sont philopatriques). Le groupe peut être composé de 5 à 60 individus.

Photo 5: Juvénile
Pangandaran NP; Java; Indonésie (20.07.2015).

Ce jeune vient de boire. Curieux, il s’approche du photographe.
Cette photographie permet d’apprécier la longueur de la queue de ce macaque. On peut ainsi facilement le distinguer du macaque à queue de cochon des îles de la Sonde et du macaque à queue de cochon du Nord (voir cet article).

Navofanny:
Navofanny, c’est plus de 30 000 macaques à longue queue concentrés dans le plus grand élevage de singes en captivité au monde.
Il est situé à Long Thanh, près de Ho Chi Minh Ville au Vietnam.
Il a été créé en 1994 par une société de Hong Kong: Vanny Chian Technology.

L’élevage se compose de deux fermes officielles (la façade pour présenter aux clients) où les animaux sont déjà dans des conditions désastreuses (cages exigües et rouillées). Selon certaines sources, il y aurait également des fermes non déclarées près de la frontière cambodgienne.

Les principaux clients sont les Etats-Unis qui achètent environ 2 000 singes par an, les britanniques (Hunting Life Sciences) et les Allemands (Covance).
En laboratoire, il est surtout utilisé dans deux domaines:
-les neurosciences: Edward Taub utilisa 17 singes entre 1981 et 1991 dans l’institut de recherche Silver Spring (Maryland; USA) pour démontrer la plasticité du cerveau. Les expériences, atroces, ont largement alimenté les débats sur l’éthique, la cause animale.
-les maladies: virus Ebola, Virus B, paludisme…

Photo 7 : Père Noël
Crater Rim Campsite du mont Rinjani ; Lombock ; Indonésie (août 2015).

Ce macaque à longue queue vit à 2 640 mètres d’altitude et résiste au froid grâce à une fourrure notablement plus longue que les animaux de plaine. Il profite des restes laissés par les randonneurs à l’assaut du mont Rinjani : ici, du riz et une peau de banane. La zone de bivouac ressemble à une décharge.

4 Comments

  1. Pingback: Voir le semnopithèque obscur – objectif animaux

  2. Pingback: Voir le semnopithèque obscur – Objectif animal

  3. Pingback: Macaque à queue de cochon du Nord – objectif animaux

  4. Pingback: Macaque à queue de cochon du Nord – Objectif animal

Laisser un commentaire