Macaque à queue de cochon du Nord (Macaca leonida)
DIFFICULTE : Assez facile.
DISTANCE DE FUITE : 5 mètres.

Le macaque à queue de cochon du Nord a été décrit dès 1863. Avec sa bande foncée sur la tête et sa queue recourbée, on le considère alors comme une sous-espèce de macaque à queue de cochon (Macaca nemestria). L’anthropologue Colin Groves l’a élevé au rang d’espèce en 2001 après des études génétiques, d’où la distinction entre deux macaques à queue de cochon :
– le macaque à queue de cochon des îles de la Sonde (Macaca nemestria).
– le macaque à queue de cochon du Nord (Macaca leonia).

Difficile de séparer ces deux espèces à leurs caractéristiques physiques. On peut considérer qu’il s’agit du macaque à queue de cochon du Nord dans presque toute la Thaïlande, jusqu’à Phuket compris. Dans la péninsule thaïlandaise, c’est la vallée entre Thani et Krabi qui marque le début de la répartition du macaque à queue de cochon des îles de la Sonde. Quelques cas d’hybridation ont été signalées.


Photo 1 : Adulte
Khao Yai NP ; Thaïlande (décembre 2016).
Ce macaque est en bord de route. Il regarde passer les voitures et se laisse approcher à environ 5 mètres.

Photo 2 : Mâle
Khao Yai NP; Thaïlande (décembre 2016).
Les mâles adultes sont faciles à distinguer des autres espèces de macaque.
Sur les photographies, on remarquera:
-la bande de poils courts, bruns foncés, au milieu du crâne.
-les taches blanches au dessus des yeux qui contrastent avec la bande foncée.
-les traits rouges des yeux qui donnent une impression de maquillage.
-la « queue de cochon », terminée par un pinceau et recourbée.

Au Nord de sa répartition géographique, la macaque à queue de cochon du Nord coexiste avec le macaque rhésus (Macaca mulatta) ou/et le macaque d’Assam (Macaca assamensis) et/ou le macaque à face rouge (Macaca arctoides). Ces 3 espèces ont les poils du dessus du crane uniformément bruns alors que le macaque à queue de cochon du Nord à une bande centrale de poils bruns foncés plus courts.
Voir l’article macaque rhésus.
Voir l’article macaque à face rouge.

Au Sud de sa répartition, il coexiste surtout avec le macaque à longue queue (Macaca fascicularis). Le macaque à queue de cochon du Nord s’en distingue par :
– sa queue deux fois plus courte.
– ses taches blanches au dessus des yeux.
– les lignes rouges qui partent des yeux en direction des oreilles chez les mâles.
Voir l’article macaque à longue queue.

Photo 3 : Boire depuis le ciel
Khao Sok NP ; Thaïlande (février 2023).

Le macaque à queue de cochon du Nord est classé parmi les espèces vulnérables ce qui n’empêche pas de l’utiliser en laboratoire pour des recherches sur le VIH.

OU ?
Il est réparti dans toute l’Indochine depuis l’Est de l’Inde et le Bangladesh jusqu’au Vietnam. Dans tous les pays où il est présent, la population est morcelée.
L’essentiel des observations naturalistes concernent le Cambodge et la Thaïlande. Loin après, viennent l’Inde, le Bangladesh et le Vietnam.
Voici quelques excellents sites pour l’observer :
– 1 : le Grand Bouddha sur Ko Phuket (Thaïlande du Sud) : un groupe d’une bonne 40e de primates fréquente la colline, souvent entre le parking et la statue.
– 2 : Khao Yai NP (Thaïlande) : ils sont parfois en bord de route.
– 3 : Khao Sok NP (Thaïlande du Sud) : un groupe vadrouille le long de la rivière et parfois dans le camping situé juste à l’entrée du parc (après le village de Khao Sok).

C’est un habitant des forêts tropicales en milieu vallonné et en montagne jusqu’à 2 000 m. Il se déplace au sol mais se nourrit essentiellement dans les arbres. Du coup, il a beaucoup moins investi les villes que les autres macaques de la région. Cela ne l’empêche pas de profiter des touristes dans certains parcs nationaux. Il lui arrive de s’attaquer aux champs de maïs et même parfois de canne à sucre. Mais son impact n’est pas toujours négatif. Des études ont montré qu’il supprimait les rats dans les plantations de palmier à huile.


QUAND ?
On peut le voir toute l’année mais il vaut mieux l’observer pendant la saison dite « fraiche », c’est à dire entre mi-novembre et mi février. La période d’ovulation (l’oestrus) des femelles s’étend entre août et février. Les femelles ont alors le postérieur rouge et enflé. C’est surtout pendant cette période que les mâles peuvent se montrer agressifs. Ils sont connus pour avoir tué des chiens. Les observateurs ne risquent rien s’ils ne cherchent ni à toucher ni à nourrir les animaux.

C’est un singe diurne. Il dort 12 heures par jour.


Photo 4 : Mâle
Khao Yai NP; Thaïlande (décembre 2016).

Photo 5 : Adolescent
Tranchée de Konyu (Helfire pass) ; Thaïlande (décembre 2016).
Ce singe, en dehors d’un parc national, est farouche. Il a fallu que je patiente un bon moment avant qu’il remonte sur son rocher.

COMMENT ?
C’est un singe qui peut se montrer farouche dans les zones où il n’est pas protégé. On aura donc beaucoup à gagner à parcourir les parcs nationaux.

En randonnée, on le trouvera plus facilement dans les zones d’écotone: les lisières, les petites clairières, le long des rivières. Il apprécie un petit bain de Soleil le matin dans les montagnes en hiver. Il profite alors des talus le long des routes.

Il forme des groupes en moyenne de 30 individus mais ses groupes sont assez lâches. Ils sont composés de beaucoup plus de femelles que de mâles. Les singes gardent le contact par des cris et des grognements. On voit néanmoins généralement ces singes avant de les entendre.