
Semnopithèque noir (Trachypithecus auratus)
DIFFICULTE : Moyennement facile.
DISTANCE DE FUITE : 20 mètres.
Le genre Trachypithecus, très proche des Semnopithecus, compte 20 espèces (ITIS; 2019). Certaines d’entre elles, sont très mal connues à la fois car elles sont considérées comme des espèces depuis peu de temps et parce qu’elles sont difficiles à déterminer sur le terrain.
Le semnopithèque noir est aussi appelé langur de Java. Pour le coup, cette espèce est facile à déterminer sur son aire naturelle, seul singe de Java presque totalement noir avec une « coupe de cheveux » au carré.
Avec un peu de patience, on pourra même séparer les individus :
– le mâle est noir.
– la femelle est noire mais avec une tache plus pâle dans la zone pelvienne.
– le nouveau né est plus roux mais il ne le reste pas longtemps.
Il y a en fait deux sous-espèces :
-le langur de Java oriental (Trachypithecus auratus auratus) : il garde le pelage roux des juvéniles. Il est très rare. La plupart des photographies disponibles concernent en fait des animaux en zoo.
-le langur de Java occidental (Trachypithecus auratus mauritius) : il prend un pelage noir en grandissant. C’est la sous-espèce présentée sur toutes les photos ici. A titre personnel, j’ai vu un semnopithèque noir à l’extrême Est de la répartition de l’espèce. Je ne comprend donc pas bien le sens du qualificatif « occidental » pour cette sous-espèce.
C’est un végétarien qui consomme surtout des feuilles.
Il présente même des adaptations spécifiques pour cela:
– des glandes salivaires plus grosses que celles des autres primates.
– un estomac compartimenté comme chez les colobidés et les ruminants.
Cela ne l’empêche pas de manger aussi fruits, graines et quelques insectes.
Photo 1 : Portrait
Pangandaran NP ; Java ; Indonésie (20.07.2015).


Photo 2 et 3 : Sur la canopée
Flanc Sud du mont Rinjani; île de Lombock; Indonésie (17.08.2015).
Si vous vous lancez dans l’ascension du mont Rinjani (treck de 3 jours), vous aurez l’occasion de le croiser. Moins bruyant que le macaque à longue queue, il faut être attentif au mouvement dans les hauteurs de la canopée.
OU ?
Le semnopithèque noir est endémique de Java, Bali et Lombock en Indonésie.
Il a disparu des régions déforestées de sorte qu’on devra le chercher:
– dans les parcs nationaux de Java.
– seulement dans le Nord de Lombock (les pentes du mont Rinjani).
A Bali, les données sont rares malgré la pression des observateurs. Il vaut mieux ne pas compter le trouver là.
Les meilleurs sites pour le voir sont :
1 : Monts Gede Pangrano NP (Ouest de Java) : c’est le parc idéal au départ de Jakarta.
2 : Pangandaran NP (Sud de Java) : le parc est tout petit. La faune est riche et habituée à la présence humaine. Il faut éviter de le visiter le week-end car il est souvent bondé.
3 : Alas Purwo NP et/ou Baluran NP (Est de Java) : ce sont les deux parcs les plus adaptés si vous partez de Bali.
4 : Les forêts du Nord de Lombock : les dénivelés sont importants. C’est une option seulement pour ceux qui aiment le treck.
Photo 4 : Caldeira du mont Rinjani (Lombock)
Le semnopithèque noir est présent sur les pentes forestières du volcan.


Il est arboricole et descend très peu au sol.
QUAND ?
Les accouplements ont lieu toute l’année. La femelle n’a qu’un seul petit par portée. On peut le voir toute l’année mais il vaut mieux s’y rendre en été pour éviter les fortes précipitations.
Si vous tenez à le voir entre novembre et mars, il vous faudra porter un imperméable avec une capuche qui vous fera un peu la tête du semnopithèque noir.
COMMENT ?
Ce primate n’est ni très bruyant, ni hyper-actif. Aussi, pour le trouver, il faudra beaucoup lever la tête à la recherche de taches noires dans les arbres. Pour ne rien arranger, il ne vit qu’en petit groupe (7 en moyenne).
Photo 5 : Juvénile
Pangandaran NP ; Java ; Indonésie (20.07.2015).
Ce jeune a déjà la livrée des adultes. Il ne s’éloigne encore guère de sa mère.
Photo 6 : Femelle et jeune
Pangandaran NP ; Java ; Indonésie (20.07.2015).
Bien que cachée par une branche, on distingue ici la tache jaunâtre autour de la zone pelvienne qui permet de distinguer la femelle du mâle plus facilement qu’en cherchant un petit pénis.
