Ouistiti mélanure (Mico melanurus)
DIFFICULTE : Difficile
DISTANCE DE FUITE : 50 mètres.

1812 : il est décrit pour la première fois mais au XXe siècle il est considéré comme une sous-espèce du ouistiti argenté (Mico argentatus).
1991 : il est élevé au rang d’espèce. Il a donc peu été étudié.
Aujourd’hui, c’est une des 23 espèces de ouistitis (callitrichidés) et une des 14 espèces du genre Mico.

Ces noms étrangers collent bien aux observations de terrain :
– Black-tailed marmoset pour les Anglophones : on le reconnaît vite, en effet, à sa longue queue noire non préhensile.
– Ka’i electrico pour les Paraguayens : il est incroyablement dynamique.

C’est un des plus petits primates d’Amérique (20 cm) avec une faible durée de vie (12 ans dans la nature). Il se nourrit essentiellement de gomme, de sève, de résine, d’où des dents très fortes pour ronger les arbres.

Mais le plus intéressant, c’est l’originalité de ses comportements sociaux :
– 1 : il évite d’interrompre : les communications sont variées, mais ce qui est marquant c’est la tendance à ne pas interrompre un autre membre du groupe qui s’exprime.
– 2 : il aide les plus faibles si besoin : le sapajou du Paraguay partage davantage sa nourriture avec les plus jeunes quand les autres ne le regardent pas. Ce comportement est inhabituel chez les primates et on pense qu’en absence d’autres adultes, il y a davantage un instinct de responsabilité.
– 3 : il fonctionne en village : les groupes (6 ou 7 en moyenne) correspondent à un noyau familial. Les femelles ont en général des jumeaux. Les pères portent régulièrement leurs enfants à la mère pour qu’elle les allaite.

Photo 1 : Adulte
Fazenda Alegre; Pantanal; Mato Grosso; Brésil (18.08.2018).
Repéré parce qu’il montait à toute allure le long du tronc, ce sapajou marque une courte pose avant de sauter d’arbres en arbres et de disparaître.

Il est présent au Brésil et dans le Nord-Est de la Bolivie et du Paraguay. Sa répartition est mal comprise et l’espèce a été découverte dans de nouvelles zones en 2017…
C’est au Brésil qu’il est le plus souvent noté par les observateurs.

On relèvera 3 lieux pour l’observer :
– 1 : le parc national du Pantanal Matogrossense (Brésil).
– 2 : le parc national Noel Kempf Marcado (Bolivie).
– 3 : le parc national Defensores del Chaco (Paraguay).

C’est un singe arboricole qui vit dans un large éventail de biome, des savanes arborées (le chaco) aux forêts pluviales. Il dort probablement dans des arbres creux comme le fait le ouistiti argenté.

QUAND ?
On peut le voir toute l’année. Les observations sont plus importantes de mai à novembre.
Il est diurne et très actif le matin et le soir.

COMMENT ?
C’est un singe farouche et rapide. Il faut le chercher en regardant assez loin dans les arbres et le long des troncs. L’idéal est de se promener avec une bonne paire de jumelle. C’est leurs mouvements qui les trahissent. Il faut être bien équipé et assez patient pour le prendre en photographie.