
Hurleur à manteau (Alouatta palliata)
DIFFICULTE : Moyennement facile.
DISTANCE DE FUITE : 20 mètres.
Le hurleur à manteau peut être confondu avec le hurleur du Guatemala (Alouatta pitra) au Mexique et au Guatemala. Le hurleur du Guatemala est totalement noir. Le hurleur à manteau présente une zone de poil brun, jaune ou légèrement roux au moins sur les flancs du corps et dans le bas du dos, parfois sur tout le dos. Sur le terrain, cette caractéristique distinctive ne saute pas toujours aux yeux pour:
-les jeunes qui ont « un manteau » moins marqué (photo 1).
-les animaux, de face, à contre jour ou haut dans la canopée (photo 2).
Comme pour les autres hurleurs, on identifiera les mâles adultes grâce à leur scrotum blanc (photo 4). Ces derniers sont à peine plus gros que les femelles.
Les singes hurleurs ont quelques caractéristiques originales :
– un os qui amplifie les sons : les mâles possèdent un os hyoïde élargi (25 fois plus large que celle des singes de taille équivalente). Cet os, près des cordes vocales, permet d’amplifier les cris. Ces derniers portent à plusieurs kilomètres.
– une vision en 3 couleurs : les autres singes américains n’ont qu’une vision à deux couleurs. On suppose que cette vision à trois couleurs permet de mieux sélectionner les jeunes feuilles dont ils se nourrissent.
– un régime nettement folivore : 50 à 75% de son alimentation est constituée de feuilles. Ce régime, peu nutritif explique la faible activité de cette espèce: il dort la nuit et les 3/4 de la journée. Son activité est presque totalement consacrée à l’alimentation. Seul 4% du temps sert aux interactions sociales (toilettage, agression). C’est beaucoup moins que chez les autres primates.
Photo 1 : Jeune en train de s’alimenter
Manuel Antonio NP ; Costa Rica (13.02.2018).
Ce jeune est sur un arbre a seulement 5 mètres au dessus de la plage. Il se nourrit de petits fruits.

OU ?
Ce singe hurleur habite l’Amérique centrale, depuis le Sud du Mexique (région de Veracruz, Oaxaca et Chiapas) jusqu’au littoral de la Colombie et de l’Equateur.
Les meilleurs pays pour le voir sont le Costa Rica et Panama. Il est aussi régulièrement signalé au Mexique, au Nicaragua et en Equateur.
Même s’il peut être présent dans toutes les forêts, il faut le chercher dans les forêts primaires avec des arbres à feuilles caduques. Les densités y sont plus élevées. De même, on aura moins de chances de le trouver en montagne. La plupart des animaux que j’ai vus était au niveau de la mer.
Il est nettement arboricole. Il lui arrive de descendre au sol pour boire mais il se contente généralement de l’eau des feuilles et de l’eau piégée dans les broméliacées.
Parmi les meilleurs sites pour l’observer on relèvera deux des plus beaux parcs du Costa Rica :
– le parc national de Corcovado.
– le parc national Manuel Antonio.
Photo 2 : Adulte en phase d’observation:
Parc national de Corcovado ; Costa Rica (17.02.2018).
Cet animal s’est arrêté de s’alimenter pour nous observer.


QUAND ?
La saison sèche doit être privilégiée pour chercher dans les arbres. Les mois de janvier, février et mars sont les plus favorables au Costa-Rica et à Panama. Avril convient encore au Mexique et au Guatemala. On évitera surtout septembre, octobre et novembre.
Il faut chercher ce singe dès le lever du jour. Les cris des mâles permettent de localiser le groupe.
COMMENT ?
C’est un des singes les plus faciles à observer d’Amérique centrale car :
– il est souvent assez indifférent à la présence humaine.
– il vit en groupes assez importants (10 à 20 individus) mais lâches. On compte généralement 1 à 3 mâles pour 5 à 10 femelles.
– il réutilise toujours les mêmes itinéraires pour rejoindre sa zone d’alimentation.
– il se contente de territoire allant de 10 à 60 hectares.
– il ne se déplace en moyenne que de 750 m par jour.
Il suffit généralement de se promener dans les parcs nationaux et de lever la tête quand on entend des mouvements dans les branches. En cas d’échec, on pourra reprendre la même méthodologie que celle présentée pour le hurleur du Guatemala (voir cet article).
En cas de dérangement, il lui arrive de l’exprimer en urinant ou déféquant sur l’observateur.
Photo 3 : Adulte en train de s’alimenter
Manuel Antonio NP ; Costa Rica (13.02.2018).
Ce hurleur, avec une feuille dans la bouche, a un « manteau » très marqué et on remarque bien les poils de gardes jaunes en particulier sur le flanc, derrière l’épaule.
Photo 4: Mâle adulte:
Parc national de Corcovado; Costa Rica (16.02.2018).
On est ici tout près de la Leona, l’entrée sud du parc national de Corcovado. et il n’y a pas besoin de rentrer dans le parc pour voir les 4 espèces de singes du Costa Rica. On voit particulièrement bien « les boules » (le scrotum) blanches qui permet de reconnaître les mâles mâtures.
