
Hurleur du Guatemala (Alouatta pigra)
DIFFICULTE : Moyennement facile.
DISTANCE DE FUITE : 25 mètres.
Les 12 espèces d’alouates ou singes hurleurs constituent un genre (et une sous-famille : les Alouattinae) aujourd’hui classés dans la famille des Atélidés.
Photo 1 à 4 : Hurleurs du Guatemala
Calakmul ; région de Campêche ; Péninsule du Yucatan ; Mexique (22.04.2015).
Photo 1 : l’hurleur du Guatemala vit en groupe de 5 individus en moyenne (2 à 10). Les contacts, types épouillages, sont moins fréquents que chez la plupart des autres primates.
OU ?
Il est présent sur la quasi totalité de la péninsule du Yucatan.
Mais cela ne représente que 3 pays :
1 : Belize : c’est sans doute le meilleur pays pour le voir sans risque de confusion. Les observations sont nombreuses pour un état de la taille de la Sardaigne. Les meilleurs sites sont :
– le sanctuaire du singe hurleur : à 30 km de Belize city, il s’agit d’une zone d’environ 25 km2 que 8 villages ont décidé de protéger dès 1985. Ce n’est pas un zoo et il n’est donc pas garanti de voir les singes. On y fait un tour guidé à moins de choisir une autre activité.
– Monkey river : cette excursion au départ de Placencia remonte la rivière le long de laquelle les hurleurs sont potentiellement présents.
2 : Mexique : les régions mexicaines de Campêche surtout, et de Quintana permettent parfois de l’observer sur les sites archéologiques mayas. Par contre, le hurleur est absent de la partie nord-Ouest de la région du Yucatan. En dehors de ces 3 régions, il est sympatrique (ou remplacé) par le hurleur à manteau (Alouatta palliata). Le Mexique est une bonne option si on s’intéresse autant à l’histoire qu’à la nature. Le meilleur site est:
– la réserve de biosphère de Calakmul : un groupe de singe hurleur vous réveillera si vous dormez à Hospedaje Ecologic Camping Xaax’Che, près de Conhuas. Un groupe est également présent entre les différentes pyramides mayas de Calakmul.
3: le Guatemala : c’est le pays qui a laissé son nom à l’espèce mais il n’est présent qu’au Nord du pays. Au sud, il est remplacé par le hurleur à manteau (Alouatta palliata). Un des bons sites est :
– sites archéologiques d’Aguateca et de El Ceibal près de Sayaxché.

Si les sites nommés précédemment sont de bons spots, il ne faut pas focaliser dessus. On peut croiser un groupe de hurleurs du Guatemala n’importe où dans les forêts des régions citées… « Levez la tête ».
C’est un singe strictement arboricole que l’on peut observer dans tous les types de forêts. Les forêts primaires à feuilles caduques présentent les plus fortes densités en lien avec leur régime alimentaire : au 2/3 des feuilles.
QUAND ?
En théorie, on peut observer le hurleur du Guatemala toute l’année. Dans la pratique, ce n’est pas agréable de regarder dans les arbres quand il pleut. Les observations sont donc plus importantes pendant la saison sèche (de janvier à avril) et beaucoup plus rares au coeur de la saison des pluies (septembre-octobre).
L’hurleur du Guatemala est diurne. C’est tôt le matin qu’on aura le plus de chance de le trouver, secondairement le soir… mais tout n’est pas perdu au coeur de la journée.
COMMENT ?
Pour augmenter ses chances de voir un singe hurleur sans tenir compte du hasard, on respectera la méthodologie suivante :
1 – Choisir un campement à proximité d’un site forestier.
2 – Ecouter le mâle alpha du clan hurler au coucher du Soleil (on l’entend à plusieurs kilomètres à la ronde) et localiser la zone depuis laquelle il crie. S’il hurle et que le Soleil n’est pas encore couché, on aura intérêt à en profiter pour repérer routes, pistes, chemins qui permettront de rejoindre le site.
3 – Ecouter le mâle alpha hurler au lever du jour (les manifestations vocales sont alors plus systématiques que le soir). Normalement, les cris viennent du même endroit que la veille car les singes hurleurs dorment toute la nuit.
4 – Rejoindre la zone le plus tôt possible et écouter les mouvements des branches. Les hurleurs se déplacent davantage pour s’alimenter le matin. Il parcourt en moyenne 750 m par jour.
Généralement, cette espèce se laisse assez bien observer. Elle se sent globalement en sécurité dans les arbres et ne se montre pas très farouche.


Photo 2 : Mâle au repos : les mâles sont un peu plus massifs que les femelles. Après 4 mois, ils ont le scrotum blanc. Ce dimorphisme sexuel n’est pas toujours facile à établir sur le terrain, d’autant que la sieste est l’activité reine chez cette espèce.
Dans la pratique, on ne peut pas toujours dormir à proximité des forêts. On rate donc souvent le hurlement, l’indice majeur pour le repérer.
Dans ce cas, garder en tête :
– qu’il arrive qu’un animal hurle en journée. Bon! C’est rare. Quand c’est le cas, c’est dans un moment d’excitation, de dérangement.
– que le groupe de singe fait la sieste sur de gros arbres avec des branches horizontales, de belles fourches…
– qu’on cherche des singes très noirs, parfois bien visibles quand ils ne sont pas trop contre jour.
Photo 3 : deux bébés jouent dans les branches.
Photo 4 : femelle allongée pour la sieste. Les hurleurs passent la grande majorité de leur temps à se reposer. Ils digèrent les feuilles, base de leur alimentation, bien moins nourricière que des fruits.
