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Hyène tachetée

Hyène tachetée (Crocuta crocuta)
DIFFICULTE : Moyennement facile.
DISTANCE DE FUITE : 40 mètres dans les parcs nationaux, mais très variables.
EFFECTIFS : 30 000 à 45 000 ; les effectifs sont en baisse.

La famille des hyaenidae ne compte que 4 espèces (3 hyènes et le protèle). La hyène tachetée est la plus grosse des hyènes. C’est également la plus commune. C’est un animal très intéressant et très important dans la chaîne alimentaire.

Photo 1 : Femelle et jeune
Kruger NP ; Afrique du Sud (août 2014).
Le Soleil vient de se coucher. Ces hyènes profitent de la chaleur conservée par la route. J’ai vu le jeune deux soir de suite au même endroit.

Elle a pourtant une mauvaise réputation en raison :
-de son alimentation : c’est un charognard mais il lui arrive régulièrement de chasser en meute. C’est plutôt une opportuniste.

– de son rire : la hyène « rie » quand elle est excitée mais elle utilise aussi tout une gamme de cris, de grognements, pour rallier le clan avant une chasse ou pour communiquer avec les petits.

– de son physique : elle a le postérieur bien plus bas que les épaules. Ca lui donne une dégaine qui colle mal avec la vision de la dignité d’Homo sapiens. Il est difficile de distinguer les femelles des mâles. Les femelles ont un clitoris très développé que l’observateur peut prendre pour un pénis. Les femelles sont un peu plus grosses que les mâles. C’est généralement elles qui dominent.


Photo 2 : Dans son milieu type
Tu
li block ; Botswana (juillet 2014).
Le jour vient de se lever. Cette hyène circule dans son habitat type : une savane arborée avec des bosquets, des caches…






Photo 3 : Cinq hyènes près d’une carcasse de buffle
Savuti; Chobe NP; Botswana (juillet 2014).

Un jour et demi plus tôt, un groupe de lionnes avait tué un buffle. Les jeunes lions sont revenus profiter de la carcasse avant de laisser la place libre. Ici, les hyènes excitées chassent les vautours africains.

OU ?
La hyène tachetée habite toute l’Afrique continentale au Sud du Sahara à l’exception des zones de forêt dense. On peut la voir jusqu’à 4 000 mètres d’altitude. Néanmoins, ses densités sont faibles dans les secteurs désertiques (où elle est remplacée par la hyène brune ou la hyène rayée) et dans des zones où elle est largement persécutée. En Afrique du Sud, par exemple, elle a pratiquement disparu en dehors de zones protégées.

Les meilleurs endroits pour l’observer sont :
1 : le parc national kruger (Afrique du Sud) : le quart sud du parc est vraiment le lieu où voir une hyène est le moins lié au hasard et ce pour deux raisons :
– la tanière artificielle : des ruisseaux non pérennes passent sous les routes dans de gros tuyaux. A la saison sèche, les hyènes utilisent ces tuyaux comme lieu de repos.
– la chaleur du jour : en juillet-août, il peut faire froid la nuit au Kruger. Du coup, non seulement les hyènes sont moins nocturnes mais en plus, elles viennent parfois s’allonger sur les pistes et les routes qui gardent la chaleur.
2 : le cratère du Ngorongoro : ici, les densités sont élevées mais la rencontre n’est pas liée à une recherche ciblée. En passant un jour dans le cratère, on croisera une dizaine de hyènes tachetées. On en verra aussi tous les jours quelques unes dans le Serengeti (en particulier dans les zones dégagées du Sud : Meru, Seronera). En Tanzanie, la hyène tachetée est également commune a proximité des zones humides au Ruaha NP et à Katavi NP, ainsi que les espaces ouverts de Mikumi NP.
3 : le Masai Mara : on est dans un cas identique à celui des parc tanzaniens.
4 : les parcs de nord de la Namibie; Chobe NP (Botswana).

Photo 4 : Après un bain de boue
Kazinga chanel; Queen Elizabeth NP; Ouganda (juillet 2021).

Cette hyène était allongée dans une flaque et caché dans la végétation. A proximité, des phacochères et des hylochères cherchaient leur nourriture. La hyène détale ici, dérangé par le bateau qui fait la croisière sur la Kazinga chanel.

Le milieu de vie des hyènes est la savane. Elles préfèrent les savanes entrecoupées de buissons, celles qui multiplient les cachettes. Elles ont également besoin d’un point d’eau. Elles fréquentent donc le même habitat que les lions.

C’est un animal très territorial. Les clans, généralement de 5 à 10 individus, délimitent ce territoire avec des sécrétions odorantes. Ils le défendent face aux autres clans. Ainsi, quand on observe une hyène, on sait :
– qu’en réalité on est sur le territoire d’un clan.
– qu’on a de fortes chances de revoir des hyènes dans le même secteur.
Même si elles fonctionnent en clan, on voit généralement les animaux seuls.
Il n’y a que 3 façons de voir le clan groupé :
– pendant la chasse et autour d’une proie morte.
– pendant un regroupement pour défendre un territoire.
– autour de la tanière.

Photo 5 : Jeune hyène au Soleil
Kruger NP ; Afrique du Sud (août 2014).

C’est la fin de la journée. Cette jeune hyène profite des derniers rayons du Soleil en bordure de route. Elle n’est pas farouche.


Photo 6 : Portrait de face
Kruger NP ; Afrique du Sud (août 2014).
Cette hyène venait de disparaître sous la piste. Je ne comprenais pas comment. Je suis donc descendu de voiture pour découvrir le gros tuyau. J’ai fait ensuite un détour pour ne pas me retrouver face à la hyène à l’entrée de la buse. Une fois en face du tuyau, j’ai découvert tout un clan. Les hyènes sont alors sortis par l’autre côté. La photo est prise alors que je suis à nouveau sur la piste. Une des hyènes regarde le vilain monsieur qui l’a dérangé.


QUAND ?
On peut observer les hyènes toute l’année. Il n’y a pas une saison particulière pour la reproduction. La meilleure période est, comme pour la plupart des mammifères de savane, la saison sèche et particulièrement la fin de la saison sèche. C’est le moment où la vue est la plus dégagée et où les points d’eaux polarisent la faune.

A l’échelle de la journée, c’est tôt le matin et encore mieux, le soir, qu’on aura le plus de chance de l’observer. La hyène est considérée comme nocturne. Dans les parcs nationaux, où elle n’est pas persécutée, ce n’est vraiment pas une nocturne stricte. Les opportunités pour la photographier au Soleil sont nombreuses.

Photo 7 : Devant le Pan d’Ethosha
Ethosha NP ; Namibie (août 2014).
Je n’ai vu qu’une hyène en 3 jours à Ethosha. C’est surtout l’extrême nord du pays qui est intéressant pour observer la hyène.

COMMENT ?
Pour bien observer des hyènes, sans compter sur le hasard, il faut prendre du temps et apprendre de ses observations.

On cherche les hyènes d’abord de jour en game drive :
– si vous voyez une hyène, notez son emplacement et revenez dans le secteur aux heures favorables.
– si vous voyez une carcasse avec de la viande accessible, patientez: après les lions viennent hyènes, vautours, chacals à chabraque…
– si vous voyez une canalisation sous la route ou un trou qui pourrait servir de tanière, prenez le temps d’y revenir le soir.

Photo 8 : Deux jeunes hyènes têtent
Kruger NP ; Afrique du Sud (août 2014).
Les toutes jeunes hyènes sont brunes. Il est huit heure du matin. Cette femelle n’est pas loin de la piste et ne semble absolument pas dérangée par ma présence.

Photo 9 : Jeune hyène sortant la tête de sa tanière
Kruger NP ; Afrique du Sud (août 2014).
Entre peur, jeu et apprentissage, cette hyène retourne se cacher dans sa tanière, ressort 10 secondes plus tard, y retourne, ressort…


Une fois qu’on a découvert un endroit favorable à proximité d’une tanière, on peut faire des observations sur de longues périodes.

On peut également chercher les hyènes de nuit et à pied :
Dans certains parcs africains, les campements sont ouverts sur la brousse. Il est alors déconseillé de quitter la tente ou la proximité du feu. Avec une bonne lampe torche, on peut néanmoins observer les alentours. Les hyènes, opportunistes, aiment roder près des campements où elles trouvent parfois des restes de viande dans les poubelles.

Photo 10 : Adulte sale
Cratère du Ngorongoro ; Tanzanie (août 2023).


Les hyènes ne s’attaquent généralement pas aux hommes, mais il y a parfois des accidents, surtout avec les enfants. En 2016, par exemple, au Crocodile Bridge Camp (Kruger NP), une hyène a profité d’un trou dans la clôture, puis d’une tente mal fermée… Elle cherchait de la nourriture. Elle a mordu un jeune homme de 15 ans au visage et l’a trainé sur quelques mètres.

Ces accidents sont rares. Ils rappellent qu’il ne faut pas laisser de la nourriture même dans les poubelles pour ne pas donner de mauvaises habitudes aux animaux. Ceux qui les nourrissent directement pour attirer les touristes (c’est une pratique en Ethiopie) font une grave erreur.



Photo 11 : Adulte en déplacement
Cratère du Ngorongoro ; Tanzanie (août 2023).

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